Cleeve Harper (left) and Layne Sleeth

Photo : NCAA

Qu’ont en commun les Danielle Collins, Cameron Norrie, Jennifer Brady, John Isner, Carol Zhao, Maxime Cressy, Brandon Nakashima et Ben Shelton ?

Ces pros de la WTA et de l’ATP sont passés par les universités américaines membres de la National Collegiate Association of Athletics (NCAA) avant de faire le saut chez les professionnels.

Tout comme les Canadiens Layne Sleeth et Cleeve Harper, que vous voyez, chapeautant ce texte. Tout comme leurs compatriotes Gabriel Diallo et Alexis Galarneau, membre de l’équipe championne de la célèbre Coupe Davis de 2022. Tout comme les Carol Zhao et Brayden Schnur avant eux.

De toute évidence, ce chemin n’est pas le plus fréquenté pour faire carrière au tennis, mais il reste une superbe option, tant sur le plan social que sportif. Et, si j’ai cité les plus connus en début de texte, dites-vous qu’ils sont très nombreux à avoir emprunté cette voie.

Infographie : tattnall.org

Pour vous donner une idée de nos athlètes qui évoluent chez nos voisins du sud, voici les meilleurs résultats des nôtres à l’issue de la récente saison de compétition de la NCAA.

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LES CLASSEMENTS

Mais d’abord, voici leurs réalisations selon la compilation d’André Barrette, consultant pédagogique de Tennis Canada.  

Photo : Oklahoma University

Saison 2022-2023 – NCAA

Femmes (simple/Top 125) 

  • 15e – Layne Sleeth, Oklahoma  
  • 27e – Ariana Arseneault, Auburn  
  • 63e – Carson Branstine, Texas A&M  
  • 75e – Mia Kupres, Texas A&M                 
  • 97e – Annabelle Xu, Virginia                  

Femmes (double/Top 90)

  • 6e – Mélodie Collard, Virginia                             
  • 7e – Carson Branstine, Texas A&M                      
  • 32e – Ariana Arseneault, Auburn 
  • 34e – Raphaëlle Lacasse, Nebraska
  • 38e – Mia Kupres, Texas A&M                 
  • 67e – Layne Sleeth, Oklahoma   
Photo : Samuel Colmar/Kentucky Kernel

Hommes (simple/Top 125) 

  • 11e – Liam Draxl, Kentucky
  • 26e – Justin Boulais, Ohio State                        
  • 27e – Dan Martin, Miami (FL)  
  • 38e – Josh Lapadat, Kentucky                       

Hommes (double/Top 90) 

  • 2e – Cleeve Harper, Texas
  • 12e – Justin Boulais, Ohio State                        
  • 17e – Raul Dobai, Auburn
  • 31e – Taha Baadi, Kentucky
  • 56e – Josh Lapadat, Kentucky
  • 70e – Dan Martin, Miami (FL)  

Championnats nationaux de la NCAA

Femmes (simple)

  • Layne Sleeth, Oklahoma – Finaliste
  • Ariana Arseneault, Auburn – 1/8 de finale

Femmes (double)

  • Mélodie Collard, Virginia – Demi-finaliste                       
  • Ariana Arseneault, Auburn – 1er tour
  • Raphaëlle Lacasse, Nebraska – 1er tour
  • Mia Kupres, Texas A&M – 1er tour

Hommes (simple)

  • Liam Draxl, Kentucky – 1/8 de finale
  • Josh Lapadat, Kentucky – 2e tour
  • Dan Martin, Miami (Flo) – 2e tour
  • Justin Boulais, Ohio State – 1er tour              
Photo : Texas University

Hommes (double)

  • Cleeve Harper, Texas – Finaliste
  • Raul Dobai, Auburn – 1/8 de finale
  • Justin Boulais, Ohio State – 1er tour             

Sur une base plus large, celle du tennis professionnel, vous êtes peut-être curieux de savoir lesquels de vos athlètes favoris sont passés par le circuit de la NCAA, tant en 2023 qu’au cours des récentes décennies, découvrez le site Web College Tennis Ranks, qui tient à jour une forme de classement pour ces athlètes. Sans égard aux années où ils y ont évolué.

Lire aussi : Cleeve Harper remporte le titre du double de la NCAA en 2022

Photos : WTA et Getty

Vous y trouverez 187 femmes :

http://collegetennisranks.com/rankings/playersontour/wtasingles

Puis, 444 hommes :

http://collegetennisranks.com/rankings/playersontour/atpsingles

LES AVANTAGES DE LA NCAA

Il faut entendre les nôtres parler avec enthousiasme des bons côtés du tennis universitaire, tant au niveau du sport que de l’expérience de vie.

« Jouer dans la NCAA, c’est une expérience unique, indiquait Alexis Galarneau dans une entrevue avec Tennis Canada, en 2021. Le fait de jouer du tennis par équipe, de représenter tes coéquipiers, tes entraîneurs et ton université, c’est vraiment motivant. J’ai eu cinq belles années ici qui m’ont vraiment aidé dans mon développement et je profite pleinement de mes derniers moments. »

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Selon Galarneau, le passage des juniors chez les pros peut être brutal. Un passage par les rangs universitaires est une période transitoire idéale.

« La transition du niveau junior à professionnel est très rude et il faut être exceptionnel pour faire le saut directement. En intégrant le circuit universitaire, on peut mieux se préparer et travailler plusieurs aspects de son jeu durant des périodes fixes, ce qui n’est pas possible chez les pros. En plus, on peut jouer contre les meilleurs juniors. »

Et s’il n’y avait que le tennis… mais il y a un peu plus, vous le devinez.

Photo : JournalExpress.ca

« Pour ma famille et moi, c’était important d’avoir un baccalauréat avant d’aller chez les pros. Cela enlève une pression et te donne un plan B en cas de problème. Comme personne, je dirais même que j’ai appris beaucoup de l’école. Apprendre à m’organiser avec mes différents travaux m’a fait gagner en maturité », ajoute celui qui a un baccalauréat en finances.

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Galarneau faisait partie de l’équipe championne de Coupe Davis de 2022 avec Pospisil, Shapovalov et Auger-Aliassime. Quant au cinquième membre de l’équipe canadienne, Gabriel Diallo, il a décidé de quitter les Wildcats de l’Université du Kentucky, où il a notamment été le coéquipier de Liam Draxl.

Depuis l’été dernier, Diallo a gravi les échelons à la vitesse grand V avalant pas moins de 800 places en 12 mois. Il y a exactement un an, il occupait le 940e rang mondial et à l’issue de belles performances au Challenger sur gazon de Surbiton, en Angleterre, il est 139e.

Photo : Tennis Canada/Martin Sidorjak

Actuellement à Nottingham, il s’attaque à un autre tournoi préparatoire en vue des qualifications de Wimbledon.

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Son entraîneur Martin Laurendeau est bien placé pour en parler, car il a également fréquenté l’université. C’était entre 1984 et 1987, alors qu’il portait les couleurs des Waves de Pepperdine.

« Le tennis universitaire, c’est une excellente façon de disputer du tennis de haut niveau si, à la sortie des juniors, les athlètes ne sont pas prêts à faire le saut chez les professionnels. Pour parler franchement, tous ne sont pas des exceptionnels comme Bianca, Eugenie, Leylah, Milos, Denis ou Félix, pour qui le chemin vers l’université était moins attirant, vu leur talent brut hors normes. »

Photo : Journal de Montréal

À l’instar de Galarneau, le vétéran entraîneur insiste sur l’appartenance à une équipe et à la discipline de la vie universitaire. Car il est passé par là, tout comme plusieurs espoirs canadiens dans les années 1980 et d’autres de sa génération, comme Grant Connell, Glenn Michibata, Martin Wostenholme et Andrew Sznajder, par exemple.

Photo : Tennis Canada

« C’était même la meilleure solution à l’époque, puisque le système de tournois, comme les circuits Challengers et Futures était beaucoup moins développé. Et, donc, la plupart des joueurs passaient par là. Quand j’avais 18 ans, j’avais beau être numéro deux au Canada, je n’étais pas prêt à faire le saut. Je n’avais pas les finances, je n’avais pas le jeu, je n’avais pas la confiance ni la maturité d’aborder le circuit professionnel à temps plein. Et pour moi, ce fut très formateur personnellement. »

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Martin Laurendeau rappelle qu’il faut être discipliné pour être étudiant et athlète dans un sport de haut niveau. « Car si tu ne réussis pas tes cours, tu n’es plus admissible pour évoluer dans l’équipe. Cette discipline nous permet aussi d’être prêts à vivre sur le circuit professionnel. C’est un scénario “gagnant-gagnant”.

« Je ne vois pas pourquoi les bénéfices seraient différents, maintenant, par rapport à mon époque. »

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Et lorsqu’on jette un coup d’œil à la photo ci-dessous, disons que pour les deux jeunes hommes à gauche du cliché, le parcours universitaire ne les aura pas empêchés de vivre les plus grandes émotions de leur jeune carrière en devenir.

Photo : Tennis Canada/Martin Sidorjak

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Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

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