Trois Canadiens étaient en action lundi pour la première journée des qualifications des Internationaux d’Australie, mais Carol Zhao est la seule à avoir atteint le deuxième tour.

La Torontoise de 27 ans a eu raison d’Eudice Chong, de Hong Kong, en des comptes de 6-3 et 6-2, alors qu’Eugenie Bouchard et Gabriel Diallo ont subi une défaite.  

Diallo a concédé son service à deux reprises contre Aleksandar Vukic et c’est tout ce dont l’Australien a eu besoin pour arracher un gain de 6-3 et 6-4. Le parcours de Bouchard a été beaucoup plus sinueux, puisqu’elle était à un doigt de la victoire avant de tomber 6-3, 1-6 et 6-4 aux mains de la jeune Américaine Ashlyn Krueger.

Carol Zhao hits a forehand.
Photo : Martin Sidorjak

Le gain de Zhao, son troisième en qualification d’une épreuve du Grand Chelem, a été relativement simple, sauf lorsque Chong a réussi à réduire l’écart à 3-4 après avoir été menée 4-1 au début du duel. Zhao a empoché la manche en 44 minutes et n’a plus jamais été menacée.

Le match a eu lieu sur le court 17, à l’extrémité est du Melbourne Park. Le terrain est assez éloigné du centre de l’action depuis que plusieurs courts ont été démolis dans le cadre de la construction de la nouvelle KIA Arena, une enceinte de 5 000 places.  

La rencontre de lundi a été la scène de longs échanges lors desquels Chong attaquait généralement plus que sa rivale. Il y a aussi eu beaucoup de mouvement vers l’avant, Zhao réussissant 10 de ses 12 montées au filet tandis que Chong rempotait le point 8 fois sur 12. La Canadienne a également été plus efficace dans le rapport coups gagnants/fautes directes, avec 17/24 comparativement à 14/32 pour Chong.

« Un de mes objectifs était de garder le pied sur l’accélérateur, a mentionné Zhao. Le premier tour d’un tournoi du Grand Chelem n’est jamais facile, car toutes les filles sont bonnes. Dans l’ensemble, j’ai disputé un bon match. Je suis satisfaite de mes coups et de mon service. »

Carol Zhao winds up to hit a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

En après-midi, la chaleur estivale a rapidement fait place au froid et à la brise.   

« C’était assez difficile, a confié Zhao à propos des conditions. Il y avait souvent des passages nuageux et c’était difficile de bien voir. C’était aussi très venteux, ce qui rendait la tâche difficile pour trouver son rythme. C’est ça, Melbourne. Il peut faire 40 degrés, ou 15 degrés avec du vent. Il faut être prête à tout. »

La prochaine adversaire de Zhao sera Clara Burel, 131e mondiale. Quand on lui a demandé ce qu’elle savait de la Française, Zhao a répondu : « Pas grand-chose. Je vais devoir faire du repérage, et on verra bien. »

Eugenie Bouchard follows through on a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

La défaite en trois manches de Bouchard est décevante et représente une occasion ratée. Elle n’a pas très bien joué dans la première manche, perdant son service trois fois de suite pour tirer de l’arrière 2-4. Krueger a ensuite conclu la manche 6-3 en 32 minutes.

Les rôles ont été inversés dans le deuxième acte, car l’Américaine de 1,85 m, qui occupe le 159e rang, a commencé à commettre des fautes directes alors que Bouchard trouvait son rythme et dictait les échanges grâce à des coups plus précis.

Le coup droit de Krueger semblait plus vulnérable et Bouchard en a profité.

Les deux joueuses se sont toutefois installées dans un tennis plus régulier au début du troisième engagement. Le jeu de Krueger était explosif et irrégulier, tandis que celui de Bouchard était plus constant et fluide.

Menée 2-3, Bouchard a remporté son service après avoir repoussé une balle de bris et semblait prête à mettre son expérience à bon escient pour s’imposer en fin de match.

À 4-4, tout était en place pour qu’elle réussisse le bris avant de servir pour le match. L’Américaine montrait des signes de frustration et Bouchard avait son destin entre ses mains lorsqu’elle a obtenu une balle de bris et était parfaitement placée pour réaliser un coup droit gagnant le long de la ligne. Elle a cependant envoyé la balle dans le filet. Cela a totalement changé l’allure du duel, marquant un virage à 180 degrés.

Après avoir eu le vent en poupe, Bouchard n’a ensuite gagné qu’un seul des sept derniers points, commettant des erreurs du revers sur trois des quatre derniers pour mettre fin à la bataille d’une heure et 53 minutes dans la KIA Arena.

Eugenie Bouchard looks down at her racket and picks at her strings.
Photo : Martin Sidorjak

Le taux identique de conversion des balles de bris (5/12) montre à quel point le match était serré. Outre le coup raté de Bouchard à 4-4, le meilleur taux de réussite de Krueger au service a été un facteur important dans la manche ultime. Les rapports coups gagnants et fautes directes illustrent bien les hauts et les bas de l’Américaine — 26/44 comparativement à 10/34 pour Bouchard dans un match disputé dans des conditions difficiles et venteuses, avec des températures qui ont chuté à environ 20 degrés en début d’après-midi.

La septième participation de Bouchard aux Internationaux d’Australie se termine donc au premier tour des qualifications. On peut se demander à quel point l’intoxication alimentaire, qui l’a forcée au retrait des qualifications du tournoi d’Auckland la semaine dernière après avoir gagné 6-4 et 6-3 au premier tour contre l’Américaine Ann Li, a pu affecter sa préparation.        

Gabriel Diallo follows through on a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

L’issue du duel de Diallo aurait pu être bien différente s’il était parvenu à concrétiser l’une de ses quatre balles de bris sur les deux premiers jeux au service de l’Australien Vukic. Il n’en a eu qu’une seule jusqu’à la fin du match, car son adversaire a bien retourné et bien servi pour signer le gain.

Diallo (227e), qui prenait part à son premier tournoi du Grand Chelem, n’avait pas l’air déstabilisé, mais Vukic était plus vif et plus opportuniste. Le Canadien a réussi 23 coups gagnants et a commis 26 fautes directes, comparativement à 11 et 15 pour Vukic.

« C’est la première expérience de Gabriel en Grand Chelem, expliquait son entraîneur, Martin Laurendeau. Il y a cinq ou six mois, il ne pensait même pas à participer à une épreuve du Grand Chelem cette année. Alors commencer la saison dans un tournoi du Grand Chelem est une expérience formidable. Cela lui donne l’envie de prendre part aux trois autres épreuves cette année. Et il est en bonne posture pour le faire (il n’a pas de points à défendre avant l’été).  

« Gabriel est très athlétique. Il a beaucoup de qualités — pour un gars de 2 m, il se déplace très bien. Il possède un superbe revers et un coup droit qui transperce le terrain. Son service est puissant et sera éventuellement une arme importante.

« Nous avons travaillé sur beaucoup de choses pendant l’intersaison. Il s’améliore et c’est un gars très ambitieux. Il devrait donc avoir une très belle carrière. »

Gabriel Diallo prepares to hit a backhand volley.
Photo : Martin Sidorjak

Le prochain tournoi de Diallo est un Challenger à Cleveland, dans trois semaines.

Alexis Galarneau entrera en scène mardi contre le Britannique Ryan Peniston, tandis que Katherine Sebov se mesurera à la jeune sensation tchèque Linda Noskova, finaliste à Auckland, la semaine dernière.

Lorsqu’on lui a mentionné que Sebov serait également sur le court 17 pour son premier match, Zhao a dit : « J’ai pu m’entraîner sur ce terrain il y a quelques jours et je pense que cela m’a beaucoup aidée. C’est bien, il y a des gradins des deux côtés, ce qui bloque un peu le vent.

« Ce sera un bon match. Katherine joue bien et Noskova vient de faire une finale. »

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