Au cours de la prochaine semaine, les deux mots que l’on entendra le plus souvent dans les couloirs des Internationaux d’Australie seront « Bonne année ».

L’absence rend les retrouvailles plus joyeuses et, après l’entre-saison, les joueurs sont heureux de retourner sur les courts et de saluer leurs pairs. C’est particulièrement vrai pour beaucoup de joueurs de l’hémisphère nord qui ont quitté le froid de l’hiver pour plonger dans la chaleur de l’été. Bien que, comme on peut le voir sur la photo du port de Sydney mercredi, la pluie, les nuages et des températures frisant les 20 degrés ne donnent pas vraiment l’impression d’être en plein été aux antipodes.

L’édition 2023 des Internationaux d’Australie s’amorce lundi avec les qualifications — trois tours qui se termineront jeudi — pour déterminer les 16 joueurs et les 16 joueuses qui se joindront aux tableaux principaux du simple. Ces joueurs sont assurés d’un chèque de 106 250 $ AUS (72 500 $ US) pour les perdants du premier tour. Le simple fait de participer aux épreuves préliminaires vaut un minimum de 26 000 $ AUS (18 000 $ US).

Le Canada comptera sur la participation de cinq de ses représentants dans les qualifications : Katherine Sebov, Carol Zhao, Eugenie Bouchard, Alexis Galarneau et Gabriel Diallo. Sur les cinq seule Bouchard a déjà participé au tableau principal à Melbourne — six fois pour sa part — et a signé son meilleur résultat en 2014 en accédant au carré d’as.

Les duels des tableaux principaux du simple seront disputés à compter du lundi 16 janvier. Six Canadiens sont inscrits d’office : Leylah Annie Fernandez, Bianca Andreescu, Rebeca Marino, Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov et Vasek Pospisil.

L’an dernier, les Canadiennes avaient fait chou blanc à Melbourne : Fernandez avait plié l’échine dès le premier tour contre l’Australienne Maddison Inglis, alors que Marino avait franchi avec succès les épreuves de qualification, mais était tombée au tour initial du tableau principal. Quant à Andreescu, elle n’avait pas participé au tournoi.

Chez les hommes, Auger-Aliassime et Shapovalov s’étaient illustrés en accédant aux quarts de finale. Auger-Aliassime avait perdu en cinq manches aux mains de Daniil Medvedev, alors 2e mondial, tandis que Shapovalov avait poussé Rafael Nadal à la limite de cinq manches avant de subir la défaite. Quant à Pospisil, il disputait des tournois du Circuit Challenger en Europe.

La numéro un mondiale Iga Swiatek et Novak Djokovic, neuf fois champion à Melbourne, sont les grands favoris du premier tournoi du Grand Chelem de l’année.

En l’absence du numéro un mondial Carlos Alcaraz, blessé, la nouvelle génération de jeunes loups dont font partie Auger-Aliassime, le Danois Holger Rune et l’Italien Jannik Sinner, sera à surveiller. Djokovic et Nadal restent des valeurs sûres, alors que Casper Ruud (3e), Stefanos Tsitsipas (4e) et Medvedev (7e), sont dans la force de l’âge, ou presque.

Il y aura assurément des surprises dans le tableau masculin, mais c’est chez les femmes que l’on trouve ce que les journalistes britanniques appelaient des « dangers ».

Après Swiatek et les 31 autres têtes de série, il y a une abondance de joueuses capables de faire des ravages. Il s’agit essentiellement de joueuses qui, dans leurs meilleurs jours, peuvent battre n’importe qui, et elles sont répertoriées ici en fonction de leur classement et de leur nom de famille.  

Fernandez (40e) et Andreescu (46e) arrivent en haut de la liste des adversaires que personne ne voudrait voir de l’autre côté du filet dès le premier tour. Voici d’autres joueuses qui peuvent être des cauchemars en début de tournoi : Stephens (38e), Potapova (43e), Muguruza (55e), Niemeier (65e), Vekic (67e), Kostyuk (69e), Parks (75e), Golubic (76e), Raducanu (78e) — si elle est en forme —, Fruhvirtova (77e), Vondrousova (92e) et Tauson (96e).

En dehors du Top 100, on trouve la Tchèque Linda Noskova (102e) et la championne de 2020 Sofia Kenin (227e), qui a obtenu un laissez-passer. En 2022, l’Américaine a dû composer avec des blessures, la COVID-19 et une appendicectomie, et a disputé huit tournois consécutifs sans signer une seule victoire. Toutefois, elle a été impressionnante dans une défaite de 6-4 et 6-4 face à Coco Gauff (7e) cette semaine, à Auckland.

Certaines de ces joueuses s’élimineront possiblement entre elles, mais elles possèdent les armes et la volonté d’être des sources de perturbation pour leurs rivales.

Le tirage de jeudi soir produira assurément des confrontations explosives qui devraient donner lieu à de multiples rebondissements dès le premier jour.

Quant aux Canadiennes, Fernandez retrouve la forme malgré sa défaite de 6-4 et 6-2 face à la Belge Ysaline Bonaventure en quart de finale à Auckland. Andreescu sera perplexe après avoir comblé un déficit de 2-5 pour venir à bout de Garbine Muguruza au premier tour à Adélaïde, puis avoir perdu 12 jeux consécutifs contre Veronika Kudermetova. Marino a signé une solide victoire contre la Hongroise Dalma Galfi avant de tomber sous les tirs de Bonaventure.

Du côté masculin, Vasek Pospisil a franchi un tour aux qualifications à Adélaïde avant de plier bagage 6-7(2), 6-2 et 6-3 contre le Russe Roman Safiullin.

Auger-Aliassime est sûrement déçu d’avoir perdu 6-4 et 7-6(5) contre le puissant Australien Alexei Popyrin au premier tour à Adélaïde. Il n’a pas joué son meilleur tennis et a été vulnérable face à un adversaire en pleine forme. Cela pourrait lui servir de leçon et lui permettre d’être plus vigilant à Melbourne.

Photo : Adelaide Tennis

Shapovalov a semblé en bonne forme alors qu’il se frayait un chemin vers les quarts de finale à Adélaïde. Sa défaite de 6-3 et 6-4 aux mains de Djokovic fait partie de sa préparation pour les Internationaux d’Australie, où il tentera de trouver son meilleur niveau.

Parfois, l’anticipation d’un tournoi est presque aussi bonne que son déroulement. Ce sera peut-être le cas la semaine prochaine, lorsque les choses commenceront à bouger à Melbourne.

Tags