Novak Djokovic kisses the Wimbledon trophy

Photo : Independent

Aviez-vous remarqué que le célèbre tournoi de Wimbledon, en banlieue de Londres, au Royaume-Uni, offre aux gagnants du simple masculin un trophée surmonté d’un… ANANAS ?

Et, fort logiquement, vous vous demandez ce qu’un ananas fait sur cet objet de convoitise.

Photo : Wimbledon

Voyons d’abord ce qu’en dit le site officiel du tournoi : « Quand ce tournoi a vu le jour, dans la dernière portion du 19e siècle, les ananas étaient une nourriture rare et recherchée. (…) Importer ou faire pousser un tel fruit en Europe de l’Ouest était dispendieux et le servir, à cette époque, était le signe d’un statut privilégié. »

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Cela étant dit, et pour étayer cette hypothèse à caractère sociohistorique, il faut savoir que ce tournoi de tennis n’est pas la seule compétition à offrir un trophée surmonté d’un ananas à ses champions. Il y a également le trophée Webb Ellis décerné à l’équipe gagnante de la Coupe du Monde de rugby à XV.

Photo : Société Générale

À la fin de l’année dernière, cette coupe faisait partie du classement des plus beaux trophées de la chaîne Eurosport, en compagnie de ceux des sports professionnels nord-américains tels le basketball et le hockey, sans oublier le soccer et… la voile.

Il fallait également s’attendre à ce que ce fruit doré en vienne à inspirer quelques amateurs, dont Chris Fava, en 2018.

Photo : Steven Paston/Time/PA

Slazen… quoi ?

Photo : Wimbledon

Oubliez vos balles Wilson, Penn ou ProPenn.

Pour la saison sur herbe, les amateurs de tennis (re)découvrent la marque Slazenger.

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Pour beaucoup d’amants de tennis de tous âges, cette marque est presque inconnue. Et pourtant, elle a précédé toutes les autres.

Lorsque j’ai fait mes premiers pas sur un court de tennis, au milieu des années 1960, les balles étaient blanches et toujours marquées du félin sautant par-dessus ces neuf lettres : SLAZENGER.

Photo : ITV

C’était LA marque… une marque qui a été créée en 1881, par les frères Albert et Ralph Slazenger et utilisée pour la première fois à Wimbledon en 1902. Rachetée par Dunlop en 1985, la marque devient Dunlop Slazenger. Puis, en 2004, elle est rachetée par Sports World International.

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Vous ne serez pas surpris d’apprendre que cette entreprise était spécialisée dans l’équipement de tennis de pelouse. Et, même aujourd’hui, les connaisseurs s’accordent à dire qu’elle reste la meilleure option pour le tennis sur gazon, en raison d’un bond qualifié de « medium », idéal pour cette surface ultra rapide.

55 000 balles Slazenger sont utilisées annuellement à Wimbledon, dont 20 000 pour les entraînements et les qualifications.

Photo : AELTC/Ian Walton

Même s’il date d’une dizaine d’années et que les chiffres ont dû varier un peu, cet article de Forbes reste très intéressant quant aux statistiques concernant la balle officielle de Wimbledon. Un objet qui, même si l’usine du Derbyshire se trouve à 300 kilomètres de Londres, a tout de même voyagé à travers 11 pays sur quatre continents !

Pas l’empreinte carbone exemplaire… disons.

Quelques chiffres :

Photo : Steven Paston/Time/PA
  • 146 : Années écoulées depuis le premier tournoi (masculin) en 1877
  • 86 : Années écoulées depuis la première télédiffusion de l’événement par la BBC.
  • 55 000 : Balles utilisées pendant un tournoi
  • 2 000 : Raquettes cordées
  • 64 : Kilomètres de cordages utilisés
  • 679 : Matchs disputés
  • 250 : Chasseuses et de chasseurs de balles
  • 500 000 : Nombre de spectateurs (record de 2019)
  • 234 000 : Repas servis
  • 192 000 : Portions de fraises consommées
  • 29 000 : Bouteilles de champagne dont on fait sauter le bouchon

Wimbledon à N. Y.

Photo : Mike Lawrence/AELTC

Un tournoi prestigieux comme Wimbledon, ça ne laisse aucun amateur indifférent.

À New York, on a eu l’idée originale de recréer un endroit typique du All England Lawn Tennis Club (AELTC), où les gens sont en mesure de suivre les matchs sur écran géant, bien assis sur l’herbe, tout comme le font les Britanniques à l’extérieur du court central, faute de billets (ou de moyens pour en acheter).

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Je pense ici à la colline gazonnée attenante au court numéro 1, nommée Henman Hill, en l’honneur du joueur local Tim Henman, demi-finaliste de son tournoi en 1998 et qui avait atteint le quatrième échelon mondial en 2002.

Photo : Getty
Photo : Getty

Avec les années, le nom de Henman Hill a été remplacé par celui d’autres athlètes britanniques ayant été les vedettes du moment et toujours en respectant une amusante symétrie dans leurs dénominations. Ainsi, la colline a reçu les noms de Murray Mound (Monticule de Murray), Konta Contour (Périphérie de Konta) et Raducanu Ridge (Crête de Raducanu).

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Le média Tennis.com s’est même demandé s’il ne fallait pas nommer sa version new-yorkaise, Billie Jean Bank (Rive de Billie Jean). Pour l’instant, le nom officiel est simplement The Hill in New York.

Les journées des 14, 15 et 16 juillet sont donc réservées sur le site du Quai # 6 du Brooklyn Bridge Park. Il s’agit des journées dévolues à la demi-finale masculine, la finale féminine et la finale masculine, respectivement. Un maximum de 1000 personnes par jour sera admis sur ce site.

Photo : Mike Lawrence/AELTC
Photo : Mike Lawrence/AELTC

En 2012, alors que je couvrais les Jeux olympiques de Londres pour la chaîne TVA Sports, je m’étais rendu à la finale opposant Roger Federer au futur gagnant, Andy Murray. Sans accréditation, je me suis donc retrouvé dans l’ambiance festive de la Henman Hill pour regarder vibrer les amateurs, témoins de cette quête par un fils du pays.

L’atmosphère était indescriptible et j’en ai gardé plusieurs clichés en souvenir.

Comme il s’agissait d’un appareil photo numérique conventionnel, voici le type d’égoportrait que j’ai rapporté (j’ai amélioré ma technique, depuis, avec un téléphone digne de ce nom…).

Les dessous de Wimbledon

Photo : BBC

Le tournoi de Wimbledon continue de s’améliorer et de s’adapter.

Pour la première fois, en 2023, les joueuses seront autorisées à porter des sous-vêtements (ou « sous-shorts ») de couleur. Le but est, bien sûr, de leur éviter toute anxiété lorsqu’elles ont leurs règles.

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Cette décision a été prise en novembre de l’année dernière par l’organisation du AELTC, en novembre 2022. Au fil des années, plusieurs femmes avaient exprimé le stress de devoir concourir dans une tenue entièrement blanche pendant leur cycle menstruel.

En 2007, la Française Tatiana Golovin était un précurseur du mouvement de protestation lorsqu’elle a disputé un match avec ce caleçon rouge.

Photo : Olivier Hoslet/EPA

À Wimbledon, les traditions font foi de tout, mais aucune tradition ne devrait résister à la pure et simple logique.

Jeu, Plante et Match

Pour conclure cette édition spéciale, voici mon coup de cœur végétal de l’été.

Lorsque j’ai vu ces couleurs typiques de Wimbledon, le mauve et le vert, à la vitrine du fleuriste, j’ai immédiatement acheté cette plante. Pour info, il s’agit d’une Strobilanthes dyerianus, une vivace arbustive originaire de Birmanie, de la famille des Acanthacées.

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Mais je préfère son nom commun, Bouclier Persan.

À défaut de champagne, de fraises et… de gazon, je profite d’un clin d’œil de Wimbledon sur mon patio à longueur d’été.

Pour d’autres informations concernant Wimbledon, et si vous ne l’aviez lue l’an dernier, je vous suggère cette édition du 29 juin 2022 alors qu’il y était question du sacro-saint gazon du AELTC, de Rufus, un volatile célèbre et indispensable au tournoi, sans oublier la gestion des jours de pluie.

Photo : Wimbledon

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