Photo : Mauricio Paiz
Dans ce qui sera sûrement l’un des matchs les plus mémorables de sa carrière, Félix Auger-Aliassime a réussi le rare exploit d’effacer deux fois une triple balle de match dans sa victoire de 3-6, 6-3 et 7-6(6) aux dépens de Tommy Paul au quatrième tour de l’Open BNP Paribas, mardi soir.
Le Canadien, huitième tête de série de l’épreuve, a eu du mal à partir, mais s’est progressivement imposé grâce à son jeu de fond plus puissant et la qualité de son service.
Alors que l’Américain semblait en plein contrôle du match, Auger-Aliassime a repris le dessus à la deuxième manche et a pris les devants en brisant son rival pour faire 5-3. Lorsqu’il a ensuite gagné son service à zéro, personne n’aurait pu prédire qui allait gagner le match.
Le troisième acte a failli lui glisser des mains lorsque Paul a réussi le bris pour mener 2-0 avant de porter son avance à 3-0. Il est même passé à un cheveu de creuser un gouffre au jeu suivant, mais le Canadien s’en est sorti pour faire 1-3 et a repris le bris pour porter la marque à 2-3 avant de niveler le pointage à 3-3.
Alors qu’il servait à 5-6, il a tiré de l’arrière 0-40 — triple balle de match —, mais n’a pas flanché, dominant les échanges et provoquant des erreurs de la part de Paul.
Au jeu décisif, les choses se sont à nouveau gâtées. Auger-Aliassime a pris les devants 3-1, mais Paul a renversé la vapeur en gagnant cinq points consécutifs pour obtenir une triple balle de match pour la deuxième fois. À ce moment crucial, le service d’Auger-Aliassime a pris le dessus. Il a repoussé les deux premières balles de match grâce à des services gagnants, puis a profité d’une faute de Paul au coup droit pour créer l’égalité à 6-6.
Soulagé, Auger-Aliassme devait se sentir à l’abri des balles, et les deux derniers points n’étaient pas totalement inattendus de la part d’un Paul en mal d’inspiration — une faute du revers suivie d’une erreur du coup droit. Il était minuit passé et l’horloge Rolex indiquant la durée du match marquait 2 h 44.
Paul a été plus efficace et plus opportuniste au début du match, mais lorsqu’Auger-Aliassime a enfin trouvé ses marques dans la deuxième manche, sa puissance supérieure s’est manifestée, souvent dans les points qui commençaient par des échanges de revers à revers.
Les statistiques finales montraient d’où venaient les plus gros coups : Auger-Aliassime 31 coups gagnants et 51 fautes directes, tandis que Paul a terminé avec 13 coups gagnants et 33 fautes directes.
Auger-Aliassime ne se souvenait pas d’avoir déjà gagné après avoir repoussé autant de balles de match, et encore moins après en avoir effacé trois d’affilée à deux reprises.
« Je suis évidemment heureux d’avoir gagné, et Tommy méritait aussi de gagner, a-t-il confié. Tout se passait normalement, c’était un bon match. Puis, à 5-6, 0-40, je me suis dit que si je pouvais gagner ce premier point, puis le suivant, et l’autre après, j’aurais une chance de gagner. C’est ce que j’ai fait. Je suis fier de mon effort, fier de mon attitude. C’est vraiment ce qui m’a permis d’accéder au tour suivant. »
Le Montréalais de 22 ans a décortiqué les balles de match de la façon suivante : « La chance que j’ai eue, c’est que j’ai très bien servi sur quatre des six balles de match. À 3-6 (dans le jeu décisif), j’ai réussi deux services gagnants. Si j’avais eu à faire des échanges sur chacune des six balles de match, l’issue aurait peut-être été différente. Ma chance a été de très bien servir quand il le fallait. Ensuite, j’ai joué un très bon échange à 5-6. C’est un drôle de sport, mais je suis content d’avoir été fort entre les deux oreilles. »
Cette victoire met la table pour un duel avec le numéro deux mondial Carlos Alcaraz, jeudi.
Auger-Aliassime possède une fiche parfaite de trois gains — soit une victoire par abandon aux Internationaux des États-Unis de 2021, puis des victoires à la Coupe Davis et à Bâle l’automne dernier.
« C’est bien d’avoir une fiche comme celle-là avant les quarts de finale, a mentionné Auger-Aliassime. Mais le fait est que c’est un très bon joueur et que je vais devoir beaucoup mieux jouer que je ne l’ai fait aujourd’hui. »
Il était une heure du matin lorsqu’il a terminé sa conférence de presse avec deux journalistes canadiens. Quand on lui a demandé à quelle heure il pensait s’endormir, il a répondu : « Dans quelques heures. Je vais probablement écouter de la musique classique. »
LE DOUBLE À L’OPEN BNP PARIBAS
Mardi, Gabriela Dabrowski et la Brésilienne Luisa Stefani ont atteint les quarts de finale du double féminin grâce à un gain de 6-3 et 6-4 aux dépens d’Alexa Guarachi, du Chili, et d’Erin Routliffe, de la Nouvelle-Zélande. Elles seront maintenant opposées à la Japonaise Miya Kato et à l’Indonésienne Aldila Sutjiadi, qui ont éliminé les deuxièmes têtes de série, Coco Gauff et Jessica Pegula.
Quant à Auger-Aliassime et à Denis Shapovalov, ils disputeront leur quart de finale du double masculin mercredi soir contre l’Australien Matthew Ebden et l’Indien Rohan Bopanna.
BOUCHARD ET LES QUALIFICATIONS DE L’OPEN DE MIAMI
Le dernier match d’Eugenie Bouchard remonte au 9 janvier — une défaite de 3-6, 6-1 et 6-4 aux mains de l’Américaine Ashlyn Krueger, 18 ans, aux qualifications des Internationaux d’Australie.
Son retour au jeu, après une blessure au genou, est prévu pour les qualifications de l’Open de Miami la semaine prochaine. Bouchard, qui occupe le 319e rang mondial, utilisera son classement protégé de 188e pour participer au tournoi.
La Canadienne Katherine Sebov, qui s’est qualifiée pour son premier tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem à Melbourne, a reçu un laissez-passer pour les qualifications.
Au haut de la liste des qualifications se trouve l’Américaine Caty McNally, 75e, mais elle pourrait très accéder au tableau principal. Le seuil des qualifications est autour du 100e rang.