Djokovic kissing trophy

photo : new york times

Dans le cadre du Mois de la sensibilisation à la santé mentale et du lancement de la nouvelle initiative Pause mentale soutenue par Beneva, nous avons discuté avec la Dre Sommer Christie, consultante certifiée en préparation mentale pour Tennis Canada, afin de préparer une série de quatre articles sur l’importance de la santé mentale au tennis et dans la vie de tous les jours.  

La période actuelle du tennis professionnel a produit certains des meilleurs joueurs que le sport ait connus. Outre leurs remarquables performances sur le terrain, Novak Djokovic, Roger Federer, Rafael Nadal, Maria Sharapova, Serena et Venus Williams ont tous quelque chose d’autre en commun. Ils ont tous une mentalité de champion qui leur donne un avantage sur un grand nombre de leurs adversaires dans les moments clés et parfois même avant que le point ne soit joué. Cela explique leur génie et donne aux amateurs une raison de continuer à les suivre pour voir comment ils se démarquent continuellement des autres.  

Alors, comment faire appel à cette force mentale lorsque les enjeux sont les plus élevés dans le feu de la compétition ? So, how can that mental strength be summoned when the stakes are highest in the heat of competition? La réponse comporte de nombreuses facettes.  

Dre Sommer Christie n’hésite pas à souligner que la force mentale n’est pas quelque chose d’inné. Elle se compose de multiples éléments qui peuvent être acquis naturellement ou développés au fil du temps. Elle la définit comme la capacité de régulation et de résilience, tout en restant confiant, concentré et maître de soi sous la pression. La force mentale d’un athlète est étayée par la confiance qui découle de ses capacités.   

« Il est plus probable que tu aies des doutes si tu n’as pas déjà prouvé que tu étais capable de la faire. Si tu l’as déjà fait, tu sais que tu es capable de le refaire, explique Mme Christie. La mentalité va avec l’approche. Ce que tu te dis doit constamment être positif et rassurant au lieu de te demander ce qui va arriver si tu échoues. Il est important de se concentrer sur le présent et sur la tâche à accomplir et de faire abstraction des distractions. Vous devez vous concentrer sur vous, la balle et votre adversaire. »

Andreescu hugs the Canadian Open trophy in 2019
Photo : Peter Power/Tennis Canada

Réussir au plus haut niveau à un très jeune âge est une réalité propre au tennis. Dans cette situation, les joueurs ont une courbe d’apprentissage abrupte et, comme ils sont toujours les joueurs négligés sur leur parcours vers le sommet, la pression est pratiquement inexistante. Il en va autrement lorsqu’ils atteignent le sommet de la montagne. Soudain, ils s’attendent à gagner et le plaisir disparaît. Les joueurs deviennent plus conscients de leurs erreurs et sont tentés de changer d’approche. C’est un schéma très répandu dans le tennis et qui peut avoir des conséquences négatives.  

Mme Christie, qui est également professeur à l’Université d’Ottawa et à l’Université McGill, n’est pas une partisane de seulement jouer pour des trophées de participation. Elle estime que les athlètes doivent apprendre à gérer les victoires et les défaites, mais elle encourage une approche de croissance où l’accent est mis sur l’amélioration et l’apprentissage, plutôt qu’une approche qui associe uniquement le talent pur et brut à la victoire. C’est ce qui rend Djokovic, Federer, Nadal et les sœurs Williams si exceptionnels. Ils relèvent constamment la barre de l’excellence parce qu’ils cherchent toujours à s’améliorer, quel que soit le succès qu’ils connaissent ou la douleur de leurs défaites. Le tennis est ancré dans les résultats, donc si les joueurs ne peuvent pas s’améliorer à partir de leurs échecs, ils stagneront.

« Commencer si jeune signifie que les enfants ne s’identifient que comme joueurs de tennis. Si tu ne t’identifies à rien d’autre dans ta vie, ton identité est liée à la performance, en particulier pour les enfants qui n’ont pas eu la chance de socialiser, de se faire des amis ou même de pratiquer d’autres sports, ajoute Mme Christie. Cela rend le résultat de leur performance beaucoup plus stressant et important parce que leur valeur en tant que personne est liée à ce résultat. Faire face à ce genre de pression est la recette de l’épuisement professionnel et de l’abandon du sport. »

En développant un état d’esprit de croissance, les jeunes athlètes apprennent non seulement à faire face à l’échec, mais ils acquièrent également l’autonomie pour prendre leurs propres décisions et le pouvoir de mener un mode de vie plus équilibré. C’est pourquoi la mentalité d’un champion s’étend au-delà du terrain. Elle peut s’appliquer à tous les aspects de la vie quotidienne, que nous soyons des athlètes ou pas. Nous pouvons tous influencer les résultats, changer de cap et modifier la perception que nous avons de nous-mêmes. Il suffit d’avoir le bon état d’esprit.  

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