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Le point de presse va bon train depuis une bonne quinzaine de minutes avec Sylvain Bruneau de retour au Stade IGA à 10 h mardi matin, même en congé avant que LA question qui tue ne survienne.

« On dit que la vie de Bianca va beaucoup changer, mais qu’en est-il de la vôtre ? », demande Marc DeFoy, du Journal de Montréal.

« J’ai déjà fait la vaisselle. Je suis même allé chez le dentiste avec mes deux filles », répond-il. « Bref, la vie de famille a déjà repris. »

Les proches de Sylvain ne sont aucunement surpris, car ils connaissent l’homme et ses valeurs.

Mais n’allez pas croire que l’entraîneur est sans émotion. Au contraire.

Sylvain a bien caché ses sentiments devant les caméras lorsqu’on lui a demandé de raconter la finale de Bianca. Ce fut cependant plus difficile lors d’un entretien en groupe restreint avec Philippe Cantin, Michel Marois, les deux de La Presse +, et votre chroniqueur.

Toujours aussi généreux de ses commentaires, Sylvain est alors devenu aphone, les yeux rougissant en revisitant les événements.

« Cela fait beaucoup à gérer avec peu de sommeil, vous savez », de déclarer Sylvain.

En toute franchise, ce n’est pas commun d’avoir une championne d’un Grand Chelem, maintenant 5e mondiale, qui n’apparaissait même pas sur les radars en janvier en vertu de son 178e rang.

CE QU’IL A AUSSI DIT

Sylvain a beaucoup parlé de son expérience new-yorkaise, mais aussi de son année. Je compte huit grandes feuilles bien remplies de notes et voici ses principales citations en rafales.

* « C’est Louis Borfiga qui a eu la vision de me faire travailler avec Bianca. Je n’étais pas sûr à cause de mon rôle (capitaine) à la Fed Cup. »

* « Nous ne savions vraiment pas ce qu’il allait advenir du reste du calendrier après le retrait et la blessure à Roland-Garros. »

* « Même au début, je sentais la championne en Bianca. »

* « Oui, Bianca peut encore améliorer plusieurs aspects de son jeu. »

* « À compter de maintenant, Bianca devient la cible. »

* « Il faudra trouver une façon, parce que plusieurs joueuses ayant gagné un Grand Chelem et été numéro un n’ont pu maintenir le rythme. »

* « Nous avons réduit le calendrier en Asie. Pour le moment, il y a seulement Pékin. »

* « Mes messages à Bianca sont de continuer de bien travailler et de rester humble. »

* « Il est important de prendre le temps de vivre le moment (de la victoire), mais le travail reprend ici (au Centre national de Montréal) dès lundi. »

CHAMPIONNE AUSSI À LA TÉLÉ

Il ne fait aucun doute, la victoire de Bianca Andreescu est très populaire au Québec, où l’Ontarienne de Mississauga a fait son apprentissage dans les tournois en province en plus de revenir s’entraîner au Centre national.

Nous n’étions rien de moins que 761 000 téléspectateurs à RDS pour voir la finale contre Serena, ce qui est un record pour le tennis.

Permettez cette pensée spéciale à l’égard d’Yvan Ponton et d’Hélène Pelletier qui ont eu le privilège de décrire les succès d’un talent d’ici en Grand Chelem après toutes ces années à décrire le jeu des champions d’ailleurs.

Pour rajouter à la « Biancamania », c’est plus que le double de ce que Rafa-Daniil Medvedev qui attiré dimanche (391 000).

Le sommet précédent de la chaîne sportive (616 000) remontait à juillet 2014 alors qu’Eugenie Bouchard avait atteint la finale de Wimbledon contre Petra Kvitova.

TSN a rejoint 5,3 millions de personnes. Aucun match de la finale de la coupe Stanley en juin cette année n’a approché ce total.

BIANCA N’OUBLIE PAS SON MONDE 

Les gens qui ont gravité autour de Bianca lors de ses tournois au Québec alors qu’elle était une championne en devenir ont gardé une très bonne impression d’elle.

C’est le cas de Martine Roy et de Patrice Arsenault, une famille qui a accueilli Bianca lors du Challenger Banque Nationale de Saguenay aussi récemment que l’automne dernier.

« C’est une fille pas compliquée. En arrivant, elle s’assoyait sur le plancher pour jouer avec le chat et le chien. Elle mangeait ses repas maison et jasant plutôt que d’aller au restaurant », disent-ils à la journaliste Johanne Saint-Pierre dans Le Quotidien.

Une très belle qualité chez Bianca est la reconnaissance. Elle donne des nouvelles par courriels.

« On n’a pas encore été rayés de sa liste de contacts », mentionne le couple qui en est bien fier.

 

(Photo : Mauricio Paiz)

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