Bianca Andreescu prepares for forehand us open

La sixième journée des Internationaux des États-Unis a été aussi facile pour Bianca Andreescu qu’elle a été difficile pour Denis Shapovalov.

Andreescu, sixième tête de série, a signé une victoire expéditive de 6-1 et 6-2 aux dépens de Greet Minnen, une joueuse repêchée des qualifications, tandis que Shapovalov, septième tête d’affiche, a subi une défaite frustrante de 6-4, 6-4 et 6-4 aux mains de Lloyd Harris, samedi soir.

Il n’a a eu aucun suspens dans le duel d’Andreescu après qu’elle ait brisé sa rivale pour mener 3-1 lors de la première manche qui a duré 23 minutes. Le deuxième acte n’a pas offert plus de rebondissements, car Andreescu a totalement dominé la Belge, scellant l’issue de la rencontre après 67 minutes.

Oh, si les choses avaient pu être aussi simples pour Shapovalov contre Harris ! Il y a eu des moments au début où il aurait pu modifier le scénario — il a eu des balles de bris dans le deuxième et le troisième jeu au service de Harris. Sur la première, le longiligne Sud-Africain a produit un ace à 202 km/h, et sur la deuxième, il a réussi un service gagnant.

Si Shapovalov était parvenu à marquer le bris, il aurait pu être sur une lancée, mais c’est Harris qui a brisé le premier pour prendre les devants 4-3 grâce à un sensationnel passing en coup droit croisé sur une volée en angle de Shapovalov. Harris a continué de faire preuve d’une remarquable agilité, couvrant le terrain incroyablement bien. Par la suite, il a conservé son service à deux reprises pour empocher la manche.

Au coup droit, Harris possède puissance et variété — il peut tirer des boulets ou envoyer des balles arquées qui ont perturbé le rythme du Canadien.  

Shapovalov a réussi un bris hâtif dans la deuxième et la troisième manche, avant de concéder son service peu après.

Photo: camerawork usa

Dès le premier jeu du troisième acte, le joueur de 22 ans de Richmond Hill, en Ontario, était si découragé qu’il a pointé sa raquette vers son entraîneur Mikhail Youzhny, suggérant ainsi à l’ancien numéro 8 mondial de venir prendre sa place.

Harris a si bien gardé son sang-froid pendant le match que lorsqu’il a célébré la victoire avec un large sourire en levant les bras, le commentateur Jesse Levine a fait remarquer que « c’était sa première fois qu’il manifestait vraiment une émotion ».

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De nombreuses statistiques ne valorisaient pas Shapovalov, comme son ratio coups gagnants/fautes directes à la deuxième manche — 6/15 comparativement à 6/5 pour Harris. Il a également commis neuf doubles fautes au cours du duel (et réussi sept aces), n’a remporté que 33 pour cent de ses deuxièmes balles de service et, au troisième acte, n’a pas gagné un seul point (0-9) sur ses deuxièmes offrandes.  

Il n’était pas très loquace lors d’une entrevue d’après-match avec TSN. « Mon service ne fonctionnait pas, je me suis vraiment battu moi-même. Le match le démontre bien. J’ai eu plusieurs occasions dans la première manche, et je menais à la deuxième et à la troisième. Je me suis battu moi-même.  

« Je pense toutefois que je me suis bien démené, que je me suis bien ressaisi après la première manche. Mais quand le service ne va pas, c’est plutôt difficile de rivaliser avec un gars comme Lloyd quand tu sais que tu n’auras pas beaucoup d’occasions de le briser. Je dois simplement continuer de travailler et de m’améliorer. »

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Après l’impressionnant parcours de Shapovalov jusqu’au carré d’as de Wimbledon, cette défaite est un rude retour sur terre.

Il est en train de devenir — pour emprunter les mots de Winston Churchill — un rébus enveloppé de mystère au sein d’une énigme. Il est doté d’une capacité de frappe illimitée et d’une puissance brute, mais il a du mal à conserver un équilibre émotionnel pendant les matchs, ce qui le conduit à multiplier les fautes directes et les doubles fautes.

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On peut dire que Nick Kyrgios et lui sont les deux joueurs les plus doués depuis le grand Roger Federer. Très tôt dans la carrière, le maître Suisse a appris à harmoniser ses émotions et ses habiletés, devenant ainsi la légende qu’il est aujourd’hui. Il ne reste que peu de temps à l’impénitent et indiscipliné Kyrgios, 27 ans, pour trouver la clé du succès. Mais à 22 ans, Shapovalov est sérieux et désire découvrir comment exploiter son talent pour réaliser on extraordinaire potentiel.

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Andreescu a fait tout ce qu’il fallait dans sa victoire contre Minnen. À 24 ans, et après n’avoir remporté qu’un match dans un tournoi du Grand Chelem avant ces Internationaux des États-Unis, Minnen (104e) ne faisait pas le poids contre une joueuse dont le jeu ne cesse de s’améliorer et qui est devenue une sérieuse prétendante au titre cette année, d’autant plus que les favorites Ashleigh Barty et Naomi Osaka ne sont plus dans la course.

Plusieurs joueuses minimiseraient leurs chances de gagner dans un Grand Chelem comme les Internationaux des États-Unis, répétant la formule « Je prends un match à la fois ». Mais Andreescu n’a pas hésité à exprimer ouvertement ses intentions. « Jusqu’à présent, j’adore ça. J’espère que ça va continuer comme ça jusqu’au bout et que ma fiche sera de 14 victoires et aucune défaite aux Internationaux des États-Unis. C’est mon objectif. »

Cela représentait ses sept victoires en 2019 et les sept dont elle a besoin cette année pour conquérir le titre.

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Sa prochaine rivale sera Maria Sakkari, 18e mondiale et 17e tête de série, et Andreescu a un excellent point de référence pour ce match. En route vers la finale de l’Open de Miami, en avril dernier, elle a eu raison de la Grecque 7-6(7), 3-6 et 7-6(4) après une bataille de deux heures et 42 minutes. Elle avait alors dû repousser deux balles de manche au premier acte et combler un déficit de 4-2 au troisième. En fait, Sakkari avait gagné plus de points — 113 contre 109 — dans ce duel, mais Andreescu avait été la plus solide lors des moments cruciaux.  

« J’ai beaucoup d’expérience dans ces matchs serrés de trois manches, je sais comment m’en sortir et trouver des solutions », mentionnait-elle. « Parfois, j’ai l’impression d’être une pieuvre qui court d’un côté à l’autre, j’ai l’impression d’avoir huit jambes. C’est fou. Parfois, je ne sais même pas comment j’arrive à frapper ces coups. Mais c’est cet esprit combatif que j’ai toujours eu en moi — ne jamais abandonner. »

Bien qu’Andreescu n’ait remporté que deux de ses huit derniers matchs avant les Internationaux des États-Unis, elle revient à la vie dans l’enceinte chargée de souvenirs du Billie Jean King National Tennis Center, signant des gains contre Viktorija Golubic (45e), Lauren Davis (98e) et Minnen.

Sakkari, qui possède une fiche de 5-4 sur surface dure depuis Wimbledon, a été dominante à ses trois dernières sorties — 6-4 et 6-3 contre Marta Kostyuk (55e), 6-4 et 6-2 contre Katerina Siniakova (53e), puis 6-4 et 6-3 face à Petra Kvitova (11e).

Cette année, sa plus grande déception — elle a dit avoir passé quatre nuits blanches à cause de cela — a été d’avoir laissé filer une balle de match à 5-3 de la troisième manche lors de sa demi-finale de Roland-Garros avant de perdre 7-5, 4-6 et 9-7 aux mains de la future championne Barbora Krejcikova.

La table est mise pour les huitièmes de finale de lundi. « Elle est très puissante. Elle sert très bien. Elle se déplace bien. Elle se bat bien », mentionnait Andreescu à propos de la Grecque de 26 ans.

« Mais je suis tout cela aussi, ça va être une belle bataille. Je suis gonflée à bloc. »

Sakkari, qui occupe le 18e rang mondial, a aussi donné son avis sur la Canadienne. « C’est l’une des joueuses les plus coriaces du circuit. Elle n’a pas été chanceuse avec les blessures, mais cela l’a assurément rendue plus forte. Ce ne sera pas facile. Elle peut tout faire sur le terrain : frapper fort, envoyer des balles hautes, des coups coupés, des amortis.

« Elle a de l’expérience, car elle a gagné des tournois importants. »

Sakkari a des liens personnels et familiaux avec les Internationaux des États-Unis : sa mère, Angeliki Kanellopoulou, qui l’accompagne à New York, a atteint le deuxième tour en 1989.

Quant à Andreescu, elle peut compter sur l’appui de sa mère Maria, de son père Nicu et, bien sûr, de son caniche miniature Coco.

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PHOTO D’ARCHIVES

Photo: Mauricio Paiz

Voici le Court Louis Armstrong où Leylah Fernandez affrontera Angelique Kerber dimanche après-midi. L’enceinte au toit rétractable a été inaugurée en 2018 et peut accueillir 14 069 personnes. Son seul défaut est qu’en raison de la façon dont il s’intègre dans la configuration du site, il n’y avait pas de place pour ajouter des sièges aux extrémités — qui est toujours le meilleur emplacement pour regarder un match de tennis.

Photo de l’article : camerawork usa

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