Court ambiance Bianca Andreescu Maria Sakkari Us open

Il y a eu de tout dans ce match des Internationaux des États-Unis : des échanges à couper le souffle, des rebondissements imprévisibles, une foule en délire, un drame lié à une blessure et une conclusion à 2 h 13, mardi, après une bataille de trois heures et 30 minutes.

Comme dans toute lutte acharnée dans un sport individuel, il devait y avoir une gagnante exaltée et une perdante dévastée. Et cette dernière, mardi matin dans le stade Arthur Ashe, était Bianca Andreescu, vaincue 6-7(2), 7-6(6) et 6-3 par Maria Sakkari.

Les deux protagonistes avaient disputé un match mémorable de deux heures et 42 minutes à Miami, en avril, mais celui-ci était de loin supérieur de par son incroyable théâtralité rehaussée par le prestige d’un tournoi du Grand Chelem. Et une épreuve où Andreescu était en quelque sorte la championne en titre, ayant remporté la couronne en 2019, mais n’ayant pas pu la défendre l’an dernier.

Les joueuses se sont partagé les deux premières manches et Andreescu menait 3-2 à la troisième lorsqu’elle a demandé un arrêt médical. Elle a quitté le terrain pour se faire soigner et est revenue six minutes plus tard avec un bandage à la cuisse gauche.

Photo: camerawork usa

À la reprise, elle a cessé de courir après quelques coups de Sakkari, et au jeu suivant, elle s’écroulait de douleur après les échanges, sa jambe semblant céder. Andreescu a également poussé des cris d’agonie lorsque Sakkari a remporté les deux jeux suivants pour prendre une avance de 4-3. Alors que la Grecque servait, Andreescu, qui frappait encore assez bien la balle, a eu une occasion de bris pour égaliser à 4-4, mais a raté un revers dans le filet. Cela a mis fin à ses espoirs, car elle était de plus en plus en détresse alors que sa rivale ne montrait pas plus de signes de fatigue que si elle disputait le deuxième jeu du match.

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Au neuvième jeu, alors que Sakkari menait par 5-3, elle a eu trois balles de match, mais Andreescu a repoussé la première grâce à une volée gagnante et les deux autres sur des fautes directes de Sakkari. Andreescu était encore capable de s’accrocher dans la plupart des échanges, mais sur la quatrième balle de match, elle a raté un smash, incapable de prendre appui comme elle le ferait habituellement.

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En y repensant, Andreescu a eu une occasion en or de remporter le duel dans le jeu décisif du deuxième acte lorsqu’elle a effacé trois balles de manche alors qu’elle tirait de l’arrière 3-6. Nerveuse, Sakkari a commis une double faute, puis deux fautes directes, ce qui nivelait la marque à 6-6. Andreescu se devait de poursuivre sur sa lancée pour sceller l’issue de la rencontre. Mais elle a vacillé et a donné une nouvelle vie à Sakkari en ratant d’abord un retour de service du revers, puis frappant un revers dans le filet.

Le match s’est donc prolongé pour une troisième manche qui s’est articulée autour de la condition physique d’Andreescu et finalement une défaite qui mettait un terme à la séquence victorieuse de dix matchs de la Canadienne à New York.

La mésaventure de mardi matin n’est qu’un autre des nombreux problèmes de condition physique d’Andreescu, qui a raté la totalité de la saison 2020 en raison de blessures au genou et au pied. Au printemps, son retour au jeu a été perturbé par la COVID-19 avant que des problèmes à l’orteil et au pied ne viennent jouer les trouble-fête à Montréal et à Cincinnati.

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« J’ai commencé à ressentir de la douleur à 5-5 dans la deuxième manche », a expliqué Andreescu à TSN. « Puis quand j’ai glissé, j’ai ressenti un peu de douleur à l’aine. Je ne me souviens pas à quel moment c’était. Puis cela s’est aggravé progressivement. »

Elle a ajouté, à propos de la troisième manche où elle a pris une avance de 2-0 : « évidemment le corps, mais je pense que cela avait aussi à voir avec les émotions qui traversaient ma tête, mon corps. J’ai fait de mon mieux pour me préparer. Même pendant le match, je buvais beaucoup, je mangeais ma banane, je respirais profondément pour contrôler mes émotions, car c’était un match très difficile et elle jouait très bien, donc je devais vraiment élever mon jeu. Malheureusement, ce n’était pas suffisant aujourd’hui. »

Pour résumer, la joueuse de 21 ans a mentionné : « Je suis très satisfaite de mes performances cette semaine, surtout aujourd’hui. J’ai fait de mon mieux. Je me suis battue jusqu’au bout et j’espère que cela montre qu’il ne faut jamais abandonner, car tout est possible. J’ai pensé à mon véritable objectif dans la vie, qui est d’inspirer et de motiver les gens. J’espère vraiment que les gens retireront cela de ce match. »

Elle ne sait pas encore quand elle sera suffisamment en forme pour jouer, mais la possibilité la plus évidente serait l’Open BNP Paribas d’Indian Wells à compter du 4 octobre. Tout comme aux Internationaux des États-Unis, sauf qu’il a lieu à l’automne au lieu du mois de mars, Andreescu défendrait son titre de 2019 après l’annulation du tournoi l’an dernier.

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Cette défaite signifie qu’elle chutera au classement ; elle devrait passer du 7e au 20e rang.

La principale consolation après ses quatre matchs à Flushing Meadows est que son niveau s’améliore et qui a fait croire à plusieurs observateurs qu’elle était à nouveau une prétendante légitime au titre.

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Si Andreescu était dévastée par cette défaite, Sakkari était exaltée par cette victoire. Elle se souvenait de cette défaite de 7-6(7), 3-6 et 7-6(4) en demi-finale de l’Open de Miami et cela lui donnait toutes les raisons d’être vigilante.

Sakkari a réagi comme une professionnelle, continuant de jouer de manière agressive dans ce qui était l’un des meilleurs matchs du tableau féminin cette année.

Très émotive, Sakkari est parfois restée sans voix lors de son entrevue d’après-match sur le terrain, se contentant de dire à propos d’Andreescu : « Elle aime ce court, elle a ses meilleurs souvenirs (ici)… jouer devant le public (pro-Andreescu) nous a fait du bien. »

Plus tard, lors de sa conférence de presse, la Grecque de 26 ans, qui affirme n’avoir jamais eu beaucoup de succès lors de matchs en soirée, a résumé : « C’était une bataille incroyable. Je n’ai pas eu le contrôle du match avant le milieu de la deuxième manche. Je sentais qu’elle était meilleure que moi, mais je me suis accrochée et j’ai trouvé le moyen de renverser la situation. J’ai été plus courageuse à partir d’un certain moment, puis mon niveau d’énergie a augmenté un peu. »

Quant au fait de jouer contre une adversaire blessée, elle a dit : « Tu dois essayer de rester concentrée, parce que tu sais très bien que si tu regardes de l’autre côté du filet, tu vas voir une joueuse blessée et cela peut être stressant. Tu ne sais pas ce que tu dois faire — remettre plus de balles en jeu, la faire courir. C’est compliqué. Je suis restée concentrée et j’ai fait des choses simples. Je n’ai pas essayé de compliquer les choses et je pense que c’est pour ça que j’ai gagné. »

Les ratios coups gagnants/fautes directes démontrent bien à quel point le match était serré : celui de Sakkari était de 46/43 comparativement à 39/41 pour Andreescu.

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Ce sera maintenant au tour de Leylah Fernandez, 73e, d’essayer d’attendre la demi-finale lorsqu’elle se mesurera à la cinquième tête de série Elina Svitolina, mardi. Elle a célébré son 19e anniversaire de naissance lundi et a reçu un exemplaire dédicacé du nouveau livre de Billie Jean King des mains d’une compatriote, la directrice des Internationaux des États-Unis, Stacey Allaster.

Photo: @usopen

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Alors que la retraite approche à grands pas pour Roger Federer, voici un retour (tiré du guide des médias de 2001 de l’ATP) sur une époque où il n’était qu’un joueur parmi tant d’autres et n’avait même pas encore remporté un titre.

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