Le titre de cet article n’est pas tout à fait exact. Bien que Botic van de Zandschulp a bien joué dans sa victoire de 7-6(4), 6-7(4) et 6-3 aux dépens de Félix Auger-Aliassime au deuxième tour de l’Open BNP Paribas, son rival a été bien en dessous du niveau qui a fait de lui un joueur du Top 10.

En fait, l’un des seuls moments où Auger-Aliassime a joué à la hauteur de son talent est lorsqu’il a fait face à trois balles de match alors qu’il servait à 5-6 dans la deuxième manche. Sur deux de ces balles, il a servi et a produit des coups droits gagnants, puis sur la troisième, il a frappé un puissant coup droit profond que van de Zandschulp a eu du mal à récupérer, et sa tentative de lob a échoué.

Ce moment, et surtout lorsqu’Auger-Aliassime a remporté le jeu décisif 7-4 — en terminant par un ace de 211 km/h — semblait indiquer un changement de cap important.

Le sang-froid d’Auger-Aliassime dans cette situation critique était exactement ce à quoi on pouvait s’attendre d’un membre du Top 10.

Malheureusement pour Auger-Aliassime, et pour une grande partie des amateurs qui le soutenaient (ci-dessus l’accueillant sur le court), il n’a pas été en mesure de poursuivre sa remontée. Les joueurs ont quitté le terrain alors que la marque était d’une manche partout après deux heures et 25 minutes de jeu, sous une chaleur de près de 30 degrés. À son retour sur le court, Auger-Aliassime est revenue au jeu incohérent et erratique qui avait caractérisé la manche initiale.  

Il a concédé son service dès le premier jeu du troisième acte et van de Zandschulp a ensuite conservé cette avance jusqu’à la fin.

Auger-Aliassime a eu quelques chances — deux balles de bris sur le service du Néerlandais au quatrième jeu, et une avance de 0-30 au sixième jeu —, mais le 47e mondial lui a refermé la porte au nez.

« C’était un long match et il y a beaucoup de moments que je regrette », confiait Auger-Aliassime. « Mais je pense qu’à une manche partout, j’aurais dû être en mesure de poursuivre sur ma lancée. Je n’aurais jamais dû perdre le premier jeu comme ça.

« J’ai eu des chances de revenir dans le match. J’ai tout donné, mais ce n’était pas assez bon aujourd’hui. C’est tout à son honneur, il a bien servi. Il méritait de gagner. »

Après le match, van de Zandschulp a confié à un journaliste néerlandais que quand ils ont quitté le terrain après la deuxième manche, il repensait à son duel contre Grigor Dimitrov à Melbourne, avant les Internationaux d’Australie. Il s’était alors incliné 6-7(5), 6-0 et 7-5 en quart de finale après avoir raté deux balles de match.

Il a ensuite parlé de l’effet que ces trois balles de match manquées à la deuxième manche ont eu sur lui au troisième engagement. « Il a très bien joué ces trois balles de match. Comme je n’avais pas l’impression d’avoir échoué, cela a été plus facile de revenir en force. ».

Un facteur aggravant dans la défaite du Canadien a sans aucun doute été son service. En effet, il n’a mis en jeu que 52 pour cent de ses premières balles, a gagné 74 pour cent d’entre elles, mais seulement 47 pour cent de ses deuxièmes offrandes. Il a eu autant de doubles fautes que d’aces, soit huit.

« Toute la semaine, j’ai eu de la difficulté à trouver mon rythme au service à l’entraînement », admettait-il. « Je commençais à m’améliorer, mais les ennuis ont recommencé aujourd’hui. Au début, tu t’habitues aux conditions, tu es un peu nerveux. Mais après trois heures sur le terrain, j’aurais dû mieux faire. J’aurais dû trouver un moyen de mieux servir. Je l’ai fait pendant quelques jeux, mais pas suffisamment.

« Le premier jeu de la troisième manche, tout au long de la troisième manche, j’ai vraiment mal servi. Je dois comprendre, surtout ici, pourquoi je ne peux pas servir comme je l’ai fait au début de l’année en Australie et dans d’autres tournois. J’ai simplement besoin de voir comment je peux faire mieux. »

En fait, van de Zandschulp a été le plus constant, celui qui gardait le mieux la balle en jeu — il n’a commis que 26 fautes directes comparativement à 43 pour Auger-Aliassime —, surtout quand il en avait le plus besoin.

« Il peut bien servir », a mentionné Auger-Aliassime à propos du 47e mondial. « En fait, je pense qu’il s’est aussi bien déplacé. Sur certains points, je ne jouais pas si mal. Je le déplaçais et il me faisait jouer des volées difficiles, il me faisait frapper une balle de plus. Il a fait ça beaucoup mieux que la première fois que nous nous sommes affrontés (une victoire d’Auger-Aliassime à Stockholm, en novembre dernier). »

Après le match, van de Zandschulp a admis qu’il aimait jouer contre des adversaires comme Auger-Aliassime et Andrey Rublev parce qu’ils ne montent pas au filet pour mettre de la pression. Il se sous-estime peut-être un peu, car il a été très précis et opportun avec ses passings, dimanche. Auger-Aliassime n’a réussi que 21 de ses 39 montées au filet (54 %) comparativement à 16 sur 23 (70 %) pour le Néerlandais.

Dans l’ensemble, Auger-Aliassime n’a pas été assez constant – 36 coups gagnants et 43 fautes directes, comparativement à 27 et 26 pour van de Zandschulp. On n’a pas fait mention du fait que trois semaines s’étaient écoulées depuis le dernier match d’Auger-Aliassime – une défaite en finale à Marseille contre Rublev. Mais bien que cela ait pu être un facteur, van de Zandschulp, lui, a contracté a COVID-19 lors du tournoi de Dubaï il y a deux semaines et il n’était pas sûr d’être remis à 100 pour cent.

« J’ai dominé de nombreux échanges que j’ai fini par perdre, ce qui ne s’était pas produit souvent au cours des derniers mois », analysait Auger-Aliassime. « Un manque de précision aussi sur mon coup droit et mes approches. Il faut voir si c’est à cause de lui, de la qualité de sa défense, ou bien si c’est moi qui n’étais pas assez bon, pas assez patient pour frapper deux ou trois balles de plus. Je ne sais pas trop ce qui est arrivé, ni pourquoi. »

S’il y avait quelque chose de positif à retirer d’une journée difficile, c’était cette évaluation simple et succincte du Montréalais de 21 ans : « Au moins, l’effort y était, mais pas la qualité du tennis. »

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