denis shapovalov puts finger up after win at 2022 australian open

Denis Shapovalov a eu besoin de quatre heures et 25 minutes pour se départir de Soonwo Kwon au deuxième tour des Internationaux d’Australie, mercredi, battant le Sud-Coréen en des comptes de 7-6(6), 6-7(3), 6-7(6), 7-5 et 6-2. Même s’il a eu des balles de manche dans chaque manche, il peut se féliciter de s’en être sorti avec une victoire contre un adversaire déterminé qui a élevé son niveau de jeu après avoir perdu la manche initiale et qui jouait avec une agressivité inhabituelle pour quelqu’un qui n’avait jamais vaincu un représentant du Top 20.

En fait, le 54e mondial avait Shapovalov dans les câbles lorsqu’il a eu une balle de bris à 2-2 du quatrième acte et que tout tournait en sa faveur sur le court Margaret Court. Shapovalov a alors frappé une volée qui a atterri tout près du filet et Kwon semblait vouloir la retourner du revers, mais a plutôt choisi de lober. D’une manœuvre acrobatique, Shapovalov a effectué un smash du revers pour se tirer d’embarras.

Subir un bris à cette étape du match aurait possiblement signifié la défaite.

« Il ne fait pas de doute que cela a été un moment important », mentionnera Shapovalov plus tard. « Il aurait pu frapper en croisé, car le terrain était ouvert. Mais il a choisi le lob et j’ai très bien réussi le smash du revers. Le vent a commencé à changer de côté à ce moment-là et j’ai pu m’accrocher avant de le briser un peu plus tard. Je suis sûr qu’il aimerait revenir en arrière et frapper en croisé, mais ce qui est fait est fait. » 

Quelques minutes plus tard, alors que Kwon servait à 3-4, Shapovalov a eu trois occasions de bris, mais n’a pas été en mesure de les concrétiser — chaque fois sur un deuxième service.

Le temps semblait vouloir lui manquer, mais Shapovalov s’est finalement forgé deux balles de bris et de manche au douzième jeu grâce à des coups et a remporté la manche lorsque Kwon a frappé un coup droit à l’extérieur des limites du terrain.

Photo: Martin Sidorjak

Ce n’était pas gagné d’avance, mais on sentait que la supériorité de Shapovalov allait prendre le dessus à la manche ultime, et ce fut le cas. Il a réalisé un bris au deuxième jeu et a porté la marque à 3-0 avant de conclure le match sur un autre bris.

La frustration était palpable chez Shapovalov après qu’il ait laissé filer une balle de manche à 5-4 du deuxième acte et une double balle de manche au jeu décisif du troisième engagement. Le fait de réussir à pousser le duel vers une manche décisive a semblé le calmer. « En fait, je suis devenu très calme et je me suis concentré sur chaque point, en essayant de maximiser chaque coup. »

Les choses ne s’étaient pas déroulées ainsi lors des quatre premières manches alors que Kwon jouait admirablement bien, tandis que Shapovalov oscillait entre les coups de génie et les fautes inexplicables.

À un certain moment, le commentateur Colin Fleming, un ancien joueur de double écossais, a mentionné : « Parfois, Denis est tellement bon, et puis parfois, il rend ses partisans tellement nerveux qu’ils regardent le match derrière le sofa. »

Photo: Martin Sidorjak

Les 81 coups gagnants et les 77 fautes directes de Shapovalov en disent long sur le yin et le yang de son jeu. Mais même s’il a connu des moments difficiles, il a le don de bien servir aux bons moments — il a d’ailleurs produit 29 aces (et 10 doubles fautes) et a gagné 81 pour cent de ses premières balles de service.  

Mais c’est peut-être au filet qu’il a été le plus brillant : il a remporté 85 pour cent de ses points au filet (34 sur 40) et a fait preuve de beaucoup de finesse.

Photo: Martin Sidorjak

Kwon a été surprenant en fond de terrain, dictant de nombreux échanges comme Shapovalov le fait si bien habituellement.

« C’était très difficile. J’ai l’impression d’avoir eu beaucoup d’occasions dans chaque manche », mentionnait Shapovalov dans une entrevue avec TSN. « C’était difficile à encaisser. À la deuxième manche, j’ai eu une balle de manche sur son service, puis à la troisième manche, j’ai eu deux autres balles de manche. Je sentais que je faisais tout ce qu’il fallait, mais cela n’aboutissait pas. »

Photo: Martin Sidorjak

À propos de sa condition physique après un duel aussi long, le Canadien a répondu : « Je suis jeune, je suis sûr que ça ira. J’ai déjà disputé de longs matchs, je crois donc que ça va aller. C’est le temps de récupérer, de sauter dans un bain de glace, de me faire masser et de voir ensuite comment je vais me sentir. »

Le problème de Shapovalov n’est pas tant la fatigue physique que la fatigue et la frustration mentales dans ce genre de longues batailles.

Son prochain défi proviendra de Reilly Opelka (23e), jeudi. Techniquement, il s’agit de la première rencontre sur le circuit entre Shapovalov et l’Américain aux services dévastateurs, mais ils ont croisé le fer en 2017 lors des qualifications du tournoi sur gazon du Queen’s Club, à Londres, et Shapovalov s’en était sorti avec une victoire de 6-3, 3-6 et 7-6(6).

« Il s’appuie sur son service et ses coups de fond. Ce sera un peu un jeu de devinettes en ce qui concerne les retours et j’espère pouvoir compter sur mon propre service pour me tirer d’affaire. J’espère que j’aurai de bonnes occasions, mais je dois avant tout rester patient. »

Photo: Martin Sidorjak

Après le match, un journaliste de Tennis Korea a demandé à Shapovalov ce qui avait été différent à la cinquième manche. « J’ai réussi à maintenir mon niveau de jeu, mais j’ai eu l’impression que celui de Kwon avait baissé un peu, qu’il était un peu plus fatigué physiquement. C’est peut-être aussi une question d’expérience. J’ai disputé pas mal de matchs de cinq manches avant celui-ci, je savais donc exactement quand il fallait mettre de la pression, quand me retenir. J’ai bien joué dans les moments importants et il a peut-être un peu baissé les bras. J’ai senti qu’il avait un peu moins confiance à la quatrième manche et j’ai essayé d’en profiter. »

Photo: Martin Sidorjak

Le duel de jeudi contre Opelka sera une tout autre paire de manches. Il y aura assurément moins d’échanges alors que l’accent portera sur les services et les retours. Ce sera également l’occasion pour Shapovalov d’accéder au quatrième tour des Internationaux d’Australie pour la première fois de sa carrière.   

LE PROCHAIN DÉFI DE FÉLIX

Photo: Martin Sidorjak

Félix Auger-Aliassime (9e) sera de retour sur le terrain cette nuit après son marathon de cinq manches de mardi et il affrontera Alejandro Davidovich Fokina, 50e mondial. L’Espagnol de 22 ans peut être brillant ou médiocre selon la journée. Sa fiche est d’une victoire et neuf défaites contre des rivaux du Top 10 — son seul gain ayant été obtenu aux dépens de Matteo Berrettini l’an dernier, à Monte-Carlo.

Photo: Martin Sidorjak

Photo de l’article : Martin Sidorjak

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