felix wimbledon

Photo : Martin Sidorjak

Félix et Denis, deux prénoms devenus synonymes de tennis canadien, ont connu une bonne journée, mercredi, car ils ont tous les deux accédé au tour suivant à Wimbledon.  

Auger-Aliassime a facilement disposé de Thiago Monteiro en des comptes de 6-3, 6-3 et 6-3, tandis que Shapovalov a emprunté la voie la plus rapide pour atteindre le troisième tour — sans même frapper une balle, son adversaire, Pablo Andujar, ayant déclaré forfait en raison d’une blessure aux côtes.

Malheureusement, cela n’a pas été aussi facile pour les trois autres Canadiens en action — Bianca Andreescu, Leylah Fernandez et Vasek Pospisil. Les trois ont été éliminés sans avoir remporté une manche.

Auger-Aliassime s’est débarrassé de Monteiro, 81e mondial, avec le genre de maîtrise que l’on attend d’un joueur de plus en plus à l’aise sur le gazon face à un Brésilien spécialiste de la terre battue. Il n’a pas fait face à une seule balle de bris, a produit huit aces, n’a commis aucune double faute et a remporté 87 pour cent de ses premiers services et 70 de ses deuxièmes.

« Les premiers tours sont toujours complexes », mentionnait Auger-Aliassime. « Nous avons attendu longtemps avant de sauter sur le terrain mercredi. J’étais aussi un peu nerveux, mais j’ai bien réussi à conserver mon sang-froid, à rehausser mon jeu, à dominer en étant agressif. Et j’ai très bien servi. »

Un des joueurs les plus prolifiques sur le gazon cette année (7 victoires et 2 défaites) après avoir atteint la finale à Stuttgart, le carré d’as à Halle et le deuxième tour à Wimbledon, Auger-Aliassime a tourné la page après une défaite décevante contre Andreas Seppi au premier tour de Roland-Garros.

« J’ai dû me reprendre en main et me concentrer sur les fondamentaux et les éléments essentiels de mon jeu, c’est-à-dire mon service, mon coup droit et le fait de jouer instinctivement et librement », a-t-il expliqué. « Simplement laisser aller mes coups, être créatif. La surface sied à mon jeu. Jusqu’à présent, je m’amuse bien. »

L’état du gazon de Wimbledon a fait l’objet de nombreuses discussions, et Auger-Aliassime a admis que certains endroits sur le Court 2 — où il a joué et où Andreescu avait évolué plus tôt — étaient « boueux ». Mais il a nuancé ses propos en ajoutant : « Heureusement, je me suis bien déplacé sur le terrain. Il faut évidemment être prudent, essayer d’être stable et toujours être prêt à réagir. »

Photo : @felixtennis/Twitter

Jeudi, au deuxième tour, la 16e tête de série affrontera le Suédois Mikael Ymer, 98e mondial à 22 ans, dans ce qui sera le premier affrontement entre les deux.  

Ce n’est pas vraiment une surprise que Denis Shapovalov, 10e tête de série, ait atteint le troisième tour grâce au forfait d’Andujar. L’Espagnol de 35 ans a mis cinq heures et deux minutes, mardi, pour se défaire de Pierre-Hugues Herbert par 7-6(7), 4-6, 7-6(7), 5-7 et 8-6. Le prochain adversaire de Shapovalov sera Andy Murray. Le double champion de Wimbledon (2013 et 2016) a eu besoin de trois heures et 51 minutes pour venir à bout de l’Allemand Oscar Otte, mercredi soir, en cinq manches chargées d’émotions.   

La journée de mercredi n’a pas bien commencé pour les autres espoirs canadiens lorsque la 5e tête d’affiche Bianca Andreescu a subi un revers de 6-2 et 6-1 aux mains d’Alizé Cornet au premier tour.

Au début de la rencontre, rien ne laissait présager que le résultat serait à ce point à sens unique. Andreescu a frappé un coup droit gagnant dès le premier point du match, a remporté ce jeu et a gagné son service à zéro pour faire 2-1 en terminant l’échange avec brio par une volée gagnante du coup droit.

Mais tout à coup, le vent a tourné en faveur de la Française de 31 ans, qui a joué avec une régularité déconcertante pour remporter 1 des 12 derniers jeux.

Les statistiques en disaient long après la première manche — le ratio de coups gagnants et de fautes directes était le ¾ pour Cornet, tandis que celui d’Andreescu était de 14/22. À la fin du match, la Canadienne en était à 17 coups gagnants et 34 fautes directes, alors que les statistiques de Cornet affichaient 10 coups gagnants et 7 fautes directes.

« À un moment donné, elle a juste changé de vitesse et elle était à un autre niveau », expliquait Andreescu. « J’ai essayé de voir comment je pourrais mieux jouer contre elle. Mais honnêtement, elle a vraiment très bien joué. Elle a pris le contrôle dès le début du match. »

Andreescu a eu quelques problèmes de stabilité et a mentionné après le match : « Je n’ai pas glissé seulement une fois, mais bien six fois pendant le match. Les terrains sont très humides. Je ne pense pas que cela ait affecté mon jeu, mais ces points, je pense que j’en ai peut-être gagné un sur six ou sur le nombre de fois où j’ai glissé. »

Le temps a été pluvieux et humide à Wimbledon et les courts sont glissants à certains endroits, mais sans doute pas beaucoup plus qu’ils ne le sont habituellement au cours des premiers jours.

Sa saison sur le gazon étant terminée et trois semaines à peine après avoir annoncé la fin de sa longue association avec Sylvain Bruneau, Andreescu avait ceci à dire sur sa situation actuelle : « J’ai reçu des conseils ici et là, mais je ne me suis jamais vraiment arrêtée pour réfléchir à ce que je voulais vraiment faire. Je vais assurément avoir une bonne discussion avec mon équipe ce soir pour régler certaines choses. Au moins, je sais maintenant ce que c’est que de ne pas avoir d’entraîneur. Mais, oui, je vais bientôt trouver une solution. »

Pour Andreescu, le meilleur moment de ce duel d’une heure et 21 minutes a peut-être été sa fin. Sur une balle de match, elle a envoyé une balle profonde sur le revers de Cornet, puis a regardé la Française frapper un lob, en désespoir de cause, qui semblait se diriger à l’extérieur, mais qui a atterri à l’intérieur du court. Les deux joueuses (Cornet ci-dessus et Andreescu ci-dessous) ont été momentanément surprises et cela a apporté une touche de légèreté à ce qui n’était pas une bonne journée pour Andreescu.

La jeune Fernandez, âgée de 18 ans, qui en était à sa première participation au tableau principal de Wimbledon, a été dominée par la Lettone Jelena Ostapenko qui a retrouvé la forme ces derniers temps. Championne de Roland-Garros en 2017, Ostapenko frappe à plat l’une des balles les plus lourdes du tennis féminin. La semaine dernière, elle a remporté le tournoi d’Eastbourne et a poursuivi sur sa lancée mercredi en battant Fernandez 6-1 et 6-2 en 54 minutes.

Une bonne mesure de ce match réside dans les points gagnés en retour de service. La puissance d’Ostapenko lui a permis de remporter 31 de ses 51 retours (61 %) alors que Fernandez n’en a gagné que 16 sur 44 (36 %).

Photo : Martin Sidorjak

Si le tableau de Wimbledon a été tendre envers les joueurs canadiens en ce qui concerne leurs adversaires du premier tour, Andreescu et Fernandez ont tiré la courte paille et auraient probablement franchi plus d’étapes si elles avaient eu des rivales moins coriaces que Cornet et Ostapenko — qui sont toutes les deux dans « la zone ».

Pospisil a également affronté un adversaire, Frances Tiafoe, qui avait le vent en poupe et qui jouait du tennis impeccable. L’Américain de 23 ans a éliminé Pospisil en trois manches de 6-4, 6-4 et 6-4 grâce à une prestation éblouissante du début à la fin. Solide au service, il a mis en jeu 74 pour cent de ses premiers services, a gagné 79 pour cent de ses premières balles et 70 pour cent de ses deuxièmes.  

Un exemple de la pression qu’il a mise sur le service de Pospisil est le fait qu’il a remporté 41 pour cent de ses retours, comparativement à 23 pour cent pour Pospisil.

Tiafoe n’a fait face à aucune balle de bris contre Pospisil et, si l’on tient compte de sa victoire de 6-4, 6-4 et 6-3 contre Stefanos Tsitsipas, lundi, il a remporté son service 29 fois consécutives à Wimbledon cette année.  

Même si Pospisil est capable d’exceller sur le gazon, il devait espérer que Tiafoe (maintenant 8-2 sur l’herbe en 2021) redescende du niveau qui lui a permis de vaincre Tsitsipas lundi.

Jeudi, Auger-Aliassime sera le seul Canadien en action en simple. Il retournera sur le Court 2 pour y affronter Ymer. S’il gagne contre Ymer et si Nick Kyrgios parvient à se défaire de l’Italien Gianluca Mager, nous aurions droit à un duel entre le Canadien et le fougueux Australien au troisième tour.           

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Photo de l’article : Martin Sidorjak

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