Felix Auger-Aliassime slides to hit a forehand.

Photo : Martin Sidorjak

En cette cinquième journée des Internationaux d’Australie, Félix Auger-Aliassime s’est rapproché de sa forme optimale, mais Denis Shapovalov a subi une défaite crève-cœur en cinq manches.

Si Auger-Aliassime a connu son meilleur départ de la semaine, s’imposant 6-1, 3-6, 6-1 et 6-4 face à Francisco Cerundolo, ce fut tout le contraire pour Shapovalov. Il a eu des chances dans la première et la deuxième manche, puis a orchestré une belle remontée pour finalement s’incliner 7-6(3), 6-4, 1-6, 4-6 et 6-3 contre Hubert Hurkacz (10e).

Felix Auger-Aliassime follows through on a slice backhand.
Photo : Martin Sidorjak

Auger-Aliassime s’est forgé une avance de 5-0 avant de conclure à 6-1 contre la 28e tête de série. L’Argentin a trouvé ses repères au deuxième acte et a profité d’une baisse de régime du Canadien, mais a quand même dû repousser quatre balles de bris à 5-4 pour niveler la marque à une manche partout.

Toutefois, Auger-Aliassime a rapidement repris les commandes, brisant son rival aux quatrième et sixième jeux grâce à son brio. Un autre bris au cinquième jeu du quatrième engagement a suffi pour qu’il s’envole avec le gain en deux heures et 35 minutes.

« Je joue bien ici depuis les trois dernières années, a commenté Auger-Aliassime. C’est ma troisième fois consécutive en huitième de finale. »

Il a dit, à propos du match : « J’ai eu un excellent départ comparativement à mes deux premiers tours, cela m’a donc donné un peu de latitude. Il y a toujours des hauts et des bas contre des adversaires coriaces. J’étais un peu tendu à la deuxième manche et je ne laissais pas aller mes coups, alors que lui le faisait. Tout le mérite lui revient. Je suis toutefois heureux de la façon dont je me suis repris dans les deux dernières manches. Ce sont probablement mes meilleures depuis le début du tournoi. De bonnes choses. »

Auger-Aliassime, qui est maintenant le dernier Canadien en lice en simple, a terminé le duel avec 38 coups gagnants et 30 fautes directes, comparativement à 22 coups gagnants et 38 fautes directes pour Cerundolo. De plus, il a concrétisé 6 de ses 20 occasions de bris, alors que l’Argentin n’en a réussi que 2 sur 6.

Felix Auger-Aliassime walks behind the Melbourne logo on the court.
Photo : Martin Sidorjak

Auger-Aliassime a montré des signes de frustration dans la deuxième manche et a expliqué plus tard : « Je n’étais pas satisfait de la façon dont se déroulait la deuxième manche, et cela s’est un peu prolongé. C’était peut-être mon ego qui était contrarié parce que les choses ne se passaient pas comme je le voulais. J’étais en colère contre moi-même, mais j’ai retrouvé mon calme et j’ai pu me recentrer. C’était juste une frustration par rapport au déroulement, mais c’était en fait une bonne frustration, car elle m’a permis de rester concentré. Quand on se plaint ou qu’on pleurniche, ce n’est pas le même genre de frustration. Aujourd’hui, c’était la bonne façon pour moi. »

Les balles des Internationaux d’Australie sont un irritant pour Auger-Aliassime, mais il commence à s’y faire. « J’ai ajusté mon cordage. J’ai réduit la tension et cela m’a aidé au service. Les balles n’ont pas changé. C’est sûr qu’elles favorisent les joueurs qui frappent à plat. Quand il fait plus froid que la semaine dernière, cela favorise plus les gars comme Jenson [Brooksby] que Casper [Ruud] (l’Américain a surpris le Norvégien au deuxième tour). J’ai essayé de m’adapter au fur et à mesure que le match progressait. J’ai tenté quelques amortis et des revers coupés pour garder la balle basse en espérant provoquer des erreurs chez mon adversaire ou le forcer à relever la balle pour que je puisse terminer le point. »

Contrairement à ce à quoi on s’attendait, Auger-Aliassime n’affrontera pas Cameron Norrie (11e) en huitième de finale, dimanche. Le Britannique a subi une défaite de cinq manches aux mains de Jiri Lehecka, 71e mondial. Il s’agira d’un premier duel entre le Canadien et le Tchèque. Une victoire pourrait le placer sur le chemin de Stefanos Tsitsipas (3e) en quart de finale.  

Auger-Aliassime a terminé son match avant que ne commence celui entre Shapovalov et Hurkacz. Auger-Aliassime est un bon ami des deux rivaux et a commenté ainsi cet affrontement : « C’est un troisième tour très difficile pour les deux. C’est difficile parce que Hurkacz est la 10e tête de série et qu’il doit jouer contre Shapovalov au troisième tour, et c’est aussi difficile pour Shapo. C’est le genre de match qui sera difficile pour le perdant. L’un d’entre eux aura beaucoup de difficulté à accepter [le résultat] quand il rentrera à l’hôtel ce soir. »

Ses prédictions étaient bonnes, car Shapovalov a très mal pris la défaite. D’autant plus qu’il a perdu la première manche après avoir servi à 5-4, et la deuxième après avoir mené 2-0, 40-15 sur son service.

Tête baissée, il paraissait inconsolable, triturant ses cheveux blonds en répondant aux questions des journalistes. Il a qualifié la défaite de « crève-cœur ».

« Je menais dans les deux premières manches. Si j’avais pu en gagner une des deux, cela aurait assurément changé l’allure du match, a-t-il mentionné. Essayer de gagner trois manches contre un gars du Top 10 est un peu difficile. C’est dommage que je n’aie pas été capable de conclure la première manche et de conserver mon avance dans la deuxième.

Denis Shapovalov tosses the ball up to serve.
Photo : Martin Sidorjak

« J’avais confiance en mes chances. Même s’il mène nos face-à-face (4-1), je me sens assez bien quand je joue contre lui à l’entraînement. En général, c’est moi qui ai le dessus.

« Je pense que les nerfs ont joué un rôle important aujourd’hui. Malheureusement, je n’ai pas réussi à bien gérer mes émotions. Je dois continuer de travailler là-dessus. J’ai tous les outils. Je possède toutes les armes. Il s’agit maintenant de les mettre ensemble et de bien jouer dans les moments importants. »

Denis Shapovalov prepares to hit a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

Comme c’est souvent le cas avec Shapovalov, il a connu des hauts et des bas, et à certains moments, dans la troisième et la quatrième manche, sa puissance a tout simplement terrassé Hurkacz. Par moments, il était difficile de penser qu’il pouvait perdre. Mais son manque de constance – et ses doubles fautes (16) doivent être en haut de sa liste de priorités.

Si Shapovalov a produit des coups époustouflants dans la troisième et la quatrième manche (26 comparativement à 11 pour Hurkacz), le Polonais a réussi à accélérer le rythme dans la manche ultime. « Je savais que je devais être plus agressif pour rivaliser avec Denis, car il excelle quand il dicte les échanges. Il faut l’empêcher de prendre les commandes, a confié Hurkacz.  

IIl semble que Shapovalov passera du 22e au 25e rang à la parution des prochains classements de l’ATP.

DABROWSKI EN DOUBLE

Giuliana Olmos hits a forehand from behind Gabriela Dabrowski.
Photo : Martin Sidorjak

Vendredi, en double, les troisièmes têtes de série, Gabriela Dabrowski et la Mexicaine Giuliana Olmos (photo ci-dessus) ont atteint le deuxième tour. Dabrowski a également remporté son premier match de double mixte aux côtés de l’Australien Max Purcell.

Bethanie Mattek-Sands and Leylah Fernadez talk on court.
Photo : Martim Sidorjak

Deux autres tandems comprenant une Canadienne – Leylah Annie Fernandez et l’Américaine Bethanie Mattek-Sands (ci-dessus) et Rebecca Marino avec l’Américaine Madison Brengle – sont tombés au premier tour.

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