Tebbutt : Combien d’autres pour Roger?

Dimanche dernier, Roger Federer a remporté le 85^e titre de sa carrière grâce à un gain de 6-3 et 7-6(11) aux dépens de Pablo Cuevas, de l’Uruguay, lors de la finale de l’Open TEB BNP Paribas, à Istanbul.

Le trophée de cette épreuve du Circuit 250 de l’ATP est son troisième de la saison en ajoutant ceux de Brisbane (250) en janvier et de Dubaï (500) en février.

À trois mois de son 34^e anniversaire de naissance, il serait logique de penser que les occasions se feront rares pour le « Maître » suisse.

Même s’il possédait une fiche parfaite de 25 gains aux dépens des autres têtes de série du tableau, ce triomphe à la première édition du tournoi d’Istanbul n’a pas été de tout repos.

Voici le détail de ses résultats :

1^er tour : exemption

2^e tour : bat Jarkko Nieminen (71^e) 6-2, 7-5

Quart de finale : bat Daniel Gimeno-Traver (62^e) 7-6(3), 6-7(5), 6-3

Demi-finale : bat Diego Schwartzman (63^e) 2-6, 6-2, 7-5

Finale : bat Pablo Cuevas (23^e) 6-3, 7-6(11)

Après avoir vaincu Nieminen pour une 15^e fois consécutive, Federer a éprouvé des difficultés avec ses trois prochains rivaux qui ont tout donné pour surprendre la légende.

Schwartzman, un Argentin de 5 pieds 7 pouces, n’a pas été très reposant. Federer (ci-dessus après la victoire) n’était pas à son mieux et Schwartzman était inspiré, dominant plusieurs échanges jusqu’à ce que Federer resserre son jeu et profite des quelques fautes directes de son adversaire de 22 ans.

Lors de la finale contre Cuevas, le jeu décisif de la deuxième manche a été une aventure pour les deux protagonistes. Federer a eu deux balles de match à 6-4, mais a sorti un coup droit avant de complètement rater un amorti.

À 7-6, l’erreur est venue d’un revers, puis à 9-8, un autre revers a atterri dans le filet. Entre cela, alors qu’il tirait de l’arrière 9-10, il a produit un coup de génie – un retour de service en décroisé du revers qui rappelait celui frappé lors de la balle de match contre Rafael Nadal en 2008, à Wimbledon.

Finalement, Cuevas a raté un coup droit et Federer, qui a probablement reçu une large somme d’argent pour participer à ce tournoi, venait de gagner un match très divertissant pour les 7 500 spectateurs présents.

Federer est maintenant à Madrid pour l’Open Mutua (Masters 1000) à son dernier tournoi avant Roland-Garros, qui se mettra en branle à compter du 24 mai. (Il n’est pas inscrit à l’Open de Rome de la semaine prochaine.)

En l’absence de Novak Djokovic, Federer est le favori du tableau à Madrid, mais pourrait retrouver sa bête noire, Nadal, en demi-finale. Nadal est la troisième tête de série derrière Andy Murray (2^e).

Les partisans de Federer doivent savourer chacun de ses triomphes, car, il faut bien l’admettre, le « Maître » n’est pas éternel.

Il est intéressant de le comparer à deux de ses prédécesseurs qui, eux aussi, avaient un style agressif et esthétiquement plaisant – Rod Laver et Pete Sampras.

Laver a remporté le Grand Chelem – les quatre tournois majeurs – en 1969. Puis, l’année suivante, à 31 ans, n’a pas atteint une seule finale de simple d’un Grand Chelem. En fait, il n’a jamais rejoué une finale d’un Grand Chelem.

En 2000, à 28 ans, Sampras a battu Patrick Rafter en finale de Wimbledon et a ensuite connu une disette de 26 mois. En 2002, à titre de 16^e tête de série et un mois après son 31^e anniversaire de naissance, il a été couronné champion des Internationaux des États-Unis, aide par une combinaison de circonstances fortuites – notamment être opposé à Sjeng Schalken en demi-finale, puis à Andre Agassi (fatigué après une rude demi-finale contre Lleyton Hewitt) en finale. Ç’a été le chant du cygne de la carrière de Sampras, à 31 ans.

Ce qui est bien avec Federer, si on le compare principalement à Sampras, est qu’il fait partie des gens optimistes et tire le meilleur parti des aspects fastidieux de la vie de joueur professionnel – les voyages en avion, la vie dans les hôtels, le temps passé loin de sa famille, etc.

Voici un de ses tweets de la semaine dernière lors d’une visite à Istanbul où il a notamment pris le bateau sur le détroit du Bosphore, qui sépare les côtés européen et asiatique d’Istanbul.

Playing tourist in #Istanbul. What a wonderful city I must say. Blown away pic.twitter.com/ZtNOTX0cXN

— Roger Federer (@rogerfederer) April 30, 2015

Voici ce qu’il avait à dire à propos de sa journée de congé : « Hier, je me suis senti comme un touriste. Je me sens encore jeune, capable de découvrir de nouveaux endroits. C’est l’une des raisons pour lesquelles je joue encore au tennis. »

À l’approche de la trentaine, Federer avait une réponse toute prête lorsqu’on lui demandait jusqu’à quel âge il prévoyait jouer – probablement parce qu’il ne le savait pas lui-même. Il répondait simplement qu’il voulait jouer jusqu’aux Olympiques de 2012 de Londres.

Aujourd’hui, on pourrait penser que cette date a été reportée aux Jeux olympiques de Rio de Janeiro de l’an prochain.

Évidemment, tout dépend de sa santé, principalement de son dos. Néanmoins, il est possible d’imaginer qu’il continuera plus longtemps – Andre Agassi a accroché sa raquette à 36 ans, en 2006, un an après avoir perdu en finale des Internationaux des États-Unis contre Federer.

En 1991, Jimmy Connors était demi-finaliste à Flushing Meadows à 39 ans.

Grâce à la façon dont Federer prend soin de son corps, il pourrait continuer durant encore quelques années. Pour vous donner une idée, dès janvier prochain, il sera admissible à disputer des tournois pour vétérans de la Fédération internationale de tennis chez les 35 ans et plus.

L’étiquette de la poignée de main

Tous les joueurs et les amateurs de tennis ont leurs petites bêtes noires, et pour moi, c’est la traditionnelle poignée de main à la fin d’un match.

Par exemple, le gagnant d’un match devrait se rendre au filet le plus rapidement possible pour serrer la main de son adversaire. Perdre n’est jamais plaisant et laisser le perdant poiroter au filet est un grand manque de considération. Il y aura assez de temps pour célébrer après la poignée de main.

Les joueurs doivent montrer du respect pour leur adversaire, car le niveau de satisfaction d’une victoire devrait être proportionnel à la qualité de l’opposition. À vaincre sans péril, on triomphe sans gloire. Le calibre de l’adversaire est ce qui donne un sens au sentiment de réussite.

Une autre chose qui m’agace est quand le gagnant initie une interaction émotionnelle au filet – par exemple : sourire, toucher l’autre joueur dans le dos, etc. C’est au perdant que devrait revenir le choix de montrer ou non des signes d’amitié. Le toucher, par exemple, peut être perçu comme un geste condescendant – mais je sais que certains ne seront pas d’accord avec ça.

C’est la même chose pour les bisous sur les deux joues après les matchs féminins – il est toujours plus facile d’embrasser l’autre quand on a gagné. Alors, ces bisous devraient également être initiés par la perdante.

Ce peut être différent si les deux joueuses sont des amies, ce qui est parfois le cas. Néanmoins, la règle ci-dessus devrait aussi s’appliquer si les joueuses s’entendent bien à l’extérieur du terrain.

Le moment de la conclusion d’un match peut être particulièrement dur pour le perdant alors que tous ses efforts ont été fournis en vain. Il revient donc au vainqueur de faire preuve de délicatesse lorsque vient le temps de la poignée de main.

Le porte-bonheur d’Andy

Lundi, Andy Murray a remporté la finale de l’Open BMW de Munich (reportée en raison de la pluie) après trois heures et quatre minutes de bataille contre Philipp Kohlschreiber. Le troisième mondial a signé un gain de 7-6(4), 5-7 et 7-6(4) avoir l’aide d’un objet circulaire attaché à son lacet de soulier.

Not sure if this is standard on tour but Andy Murray interestingly playing with wedding ring tied to his left shoe. pic.twitter.com/bc5DudRs1P

— Stuart Fraser (@stu_fraser) May 4, 2015

Enfant de vedettes

Pas facile d’être l’une vedette du tennis (John McEnroe) et d’une célèbre actrice (Tatum O’Neal). Kevin McEnroe, le fils aîné de ce couple depuis longtemps divorcé, n’a pas eu la vie facile. Cependant, il semble qu’à 28 ans, il soit sur la bonne voie.

Voici son histoire dans Mail Online.

N.B. Une nouvelle saison d’Aces commencera jeudi, à 19 h, sur les ondes de Sportsnet 590 The FAN. Entre mai et septembre, il y aura dix émissions animées par Roger Lajoie et Tom Tebutt et mettant en vedette des personnalités canadiennes et internationales du tennis.