Rebecca Marino hugs Leylah Fernandez

Photo : Martin Sidorjak

Les Canadiennes Bianca Andreescu et Leylah Fernandez ont joué un excellent tennis dans la première et la dernière manche de leur simple respectif, vendredi, aux Finales de la Coupe Billie Jean King par Gainbridge, à Glasgow. Mais cela n’a pas suffi, car les Suissesses Victorija Golubic et Belinda Bencic ont dominé le jeu dans les autres manches, remportant les deux duels de simple dans une victoire de 2-1 et permettant à la Suisse de se qualifier pour les demi-finales de samedi.

Andreescu a démarré en trombe et a remporté le premier acte 6-2 en 44 minutes. Plus tard, Golubic a avoué qu’elle pensait que ce serait une cuisante défaite en deux manches. Mais elle a réussi à renverser la vapeur en empochant les trois premiers jeux de la deuxième manche pour revenir en forcer et gagner 2-6, 6-3 et 6-4.

Le contraire s’est produit lors du deuxième match, car tout souriait à Bencic, qui a servi un bagel à Fernandez en 26 minutes. Il en a été autrement au deuxième acte, Fernandez ayant retrouvé ses repères et a tenu tête à la 12e mondiale dans une manche qui a produit des échanges dynamiques et des coups audacieux. Fernandez a repris un bris alors que Bencic servait pour le match à 5-4, mais n’a pas été en mesure de le refaire à 6-5, commettant une erreur du coup droit sur la première balle de match pour s’incliner en des comptes de 6-0 et 7-5.

Bianca Andreescu hits a backhand.
Photo : Martin Sidorjak

« J’ai eu l’impression d’avoir été la plus agressive à la première manche, a mentionné Andreescu, mais elle faisait aussi beaucoup d’erreurs. Puis, dans la deuxième et la troisième manche, je pense que j’ai fait la même chose, mais elle était en feu. J’ai eu l’impression que je devais en faire plus lorsque je tirais de l’arrière 5-1, mais ça ne fonctionnait pas.

« J’ai dû laisser aller mes coups [à 1-5] et j’ai senti qu’elle était un peu tendue. À certains moments, sa balle n’était pas aussi lourde qu’avant, alors j’en ai profité. Et puis, dans le dernier jeu, elle a fait deux services au corps que je n’ai pas pu retourner. Honnêtement, ça aurait pu aller d’un côté ou de l’autre. Je me sentais bien… mais je n’étais pas due aujourd’hui. Il y a eu des hauts et des bas, mais je me suis battue autant que j’ai pu. »

Lorsqu’on lui a demandé s’il y avait eu un peu de fatigue, elle a répondu : « Un peu, c’est un peu normal, mais il fallait que je rebondisse. Et (en souriant)… j’aimerais bien ne pas transpirer autant. »

Tous ceux qui ont regardé le match ont été émerveillés par le revers à une main de Golubic, une rareté sur le circuit féminin (et masculin). Elle a expliqué son origine : « J’ai commencé par un revers et un coup droit à deux mains parce que Monica Seles était un peu l’idole de ma famille. J’ai donc joué différemment jusqu’à l’âge de 12 ans. Je prenais la balle tôt, je m’amusais beaucoup et j’avais un style agressif. Puis mon entraîneur a décidé de passer au coup droit et au revers à une main parce qu’il pensait que ce serait mieux pour l’avenir. (Sourire) Je pense qu’il a bien fait. »

Belinda Bencic hugs her team captain.
Photo : Martin Sidorjak

Lorsqu’on a demandé au capitaine suisse Heinz Gunthardt pourquoi il avait choisi Golubic au lieu de Jil Teichmann, mieux classée, pour le premier simple, il a répondu : « J’ai simplement pensé que son jeu convenait bien à celui d’Andreescu, car elle varie naturellement ses effets et sa vitesse, ce qui, je pense, rend la tâche un peu plus difficile pour Andreescu. »

Leylah Fernandez hits a forehand.
Photo : Martin Sidorjak

Quant à Fernandez, elle croisait le fer avec Bencic pour la troisième fois en six mois et la connaît donc très bien. « Elle a un style unique que je comprends bien parce que nous prenons tous les deux la balle très tôt », a confié Bencic à propos de Fernandez.

Au sujet du changement radical survenu dans la deuxième manche, Bencic a expliqué : « J’ai joué incroyablement bien dans la première manche, j’avais l’impression de ne pas pouvoir rater la balle. À 6-0, 1-0, il y a eu un changement de balles et tout a changé. Mais je m’attendais à ce que ce soit serré. Ce n’est pas facile d’être à 6-0, 1-0, parce que ça n’arrive pas souvent contre des joueuses comme elle. Et bien sûr, elle va se battre, donc je m’attendais à un match serré. J’ai été un peu tendue à la fin. Je pense que c’est parce que je tenais vraiment à gagner et que j’étais consciente de l’occasion — servir pour la demi-finale. » 

Sylvain Bruneau (middle) talks to Leylah Fernandez (right) as Belinda Bencic walks past.
Photo : Martin Sidorjak

Gunthardt a donné son point de vue sur ce match : « Elles se sont affrontées plusieurs fois et je crois que Leylah a une bonne idée de la façon dont Belinda aime jouer habituellement. Elle s’est donc trompée au début parce que Belinda jouait un peu différemment, beaucoup plus en croisé qu’elle ne le fait habituellement. Au bout d’un moment, Leylah s’est adaptée, mais Belinda a joué la meilleure première manche que le l’ait vu jouer. »

Gabriela Dabrowski hits a volley while Leylah Fernandez looks on from the baseline
Photo : Martin Sidorjak

En double — un match qui n’avait plus d’incidence sur l’issue de la rencontre —, Gabriela Dabrowski et Fernandez ont gagné 6-2 et 6-1 contre Teichmann et Simona Walter. Plus tard, le captain Bruneau a expliqué qu’il avait choisi Fernandez pour faire équipe avec Dabrowski pour deux raisons : 1. Fernandez était très déçue après sa défaite en simple et il voulait lui remonter le moral. 2. dans l’optique que les deux joueuses peuvent participer ensemble à d’autres rencontres de la Coupe Billie Jean King ainsi qu’aux Jeux olympiques de 2024 à Paris.   

Après une impressionnante victoire de 3-0 contre l’Italie, jeudi, la défaite contre la Suisse est difficile à avaler.

Bruneau a remis les choses en perspective en disant : « Nous avons eu une bonne préparation. Nous sommes arrivés tôt et notre première rencontre était plus tard dans la semaine, nous avons donc eu cinq jours d’entraînement. En ce qui concerne la compétition, c’était en deux temps. Contre l’Italie, c’était une très, très bonne journée, très positive. Les filles ont joué un tennis formidable contre une bonne équipe et tout s’est déroulé comme nous le voulions. Aujourd’hui (vendredi), c’était un peu l’inverse. C’était beaucoup plus serré et le premier match nous a glissé des mains. Ensuite, Belinda a été impeccable, mais Leylah s’est battue aussi fort qu’elle le pouvait, comme elle le fait toujours. S’il y avait eu un double décisif, nous aurions été en bonne position. Mais dans l’ensemble, mes joueuses ont donné tout ce qu’elles pouvaient. C’est tout ce qu’on peut leur demander. Elles ont tout donné dans la préparation et dans la compétition. On peut donc être déçu, mais on peut aussi être très fier de la façon dont l’équipe s’est comportée et j’inclus aussi le personnel de soutien. »

L’équipe canadienne était vêtue de noir et non de rouge, comme à habitude, et Bruneau en a expliqué la raison : « Quand deux pays ont des couleurs similaires, le pays le mieux classé, ici la Suisse, décide des couleurs. Je pense que c’est peut-être pour pouvoir faire la différence à la télévision. »

Cela n’a peut-être pas eu d’effet sur le résultat final, mais les partisans auraient sans doute préféré voir les filles dans leur chandail rouge habituel.

« LA » BILLIE JEAN KING

Team Canada poses for a photo with Billie Jean King.
Photo : Martin Sidorjak

L’équipe canadienne a eu la chance de rencontrer et d’écouter la légende vivante Billie Jean King lors de la compétition éponyme à Glasgow cette semaine.

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