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06.02.2020; Biel; Tennis Fed Cup – Schweiz – Kanada; Official Draw;

Il n’est pas surprenant, compte tenu des doutes qui ont plané toute la semaine, que ce soit Leylah Annie Fernandez et Eugenie Bouchard qui représenteront le Canada en simple pour la rencontre de la Fed Cup contre la Suisse, à Bienne, à compter de vendredi.

Cela a été confirmé lors du tirage de jeudi lorsqu’on a su que Bianca Andreescu n’était pas prête pour cette rencontre de qualification présentée au Swiss Tennis Arena.

Andreescu tente de se remettre d’une blessure au genou gauche depuis trois mois. « Nous avons dû prendre une décision difficile, une décision de dernière minute », expliquait la capitaine de l’équipe canadienne Heidi El Tabakh. « Le temps jouait contre nous pour cette rencontre. Nous n’allions pas la laisser jouer en simple à moins qu’elle ne soit à 100 % ou près du 100 %. Elle n’y est pas encore, mais elle s’approche. Nous ne voulons donc pas prendre de risques. »

La décision n’a pas surpris l’équipe suisse. « Nous avons supposé que c’était peut-être 50-50 avant d’arriver ici », commentait le capitaine Heinz Gunthardt. « Dès la première journée, il y avait des rumeurs selon lesquelles elle ne s’entraînait pas vraiment comme elle le ferait normalement. Nous avons donc pensé qu’il y avait peut-être 20 % de chances qu’elle joue. Cela nous place donc dans une très bonne posture, car elle est l’une des meilleures joueuses du monde. C’est dommage pour le Canada, mais nous devons quand même remporter trois matchs pour nous qualifier. Et l’équipe canadienne est vraiment talentueuse. »

« J’ai souvent été blessée ces deux derniers mois », admettait Andreescu, 19 ans. « Je suis très déçue, mais je vais faire de mon mieux pour rester positive. »

L’équipe sera donc menée par une boule d’énergie et de détermination, la jeune Leylah Annie Fernandez. Elle occupe le 185e rang mondial, loin derrière Andreescu (6e), mais loin devant Bouchard (267e), et devient ainsi la joueuse numéro un du Canada. Vendredi, à compter de 14 h (8 h HAE), elle croisera le fer avec la Suisse Jil Teichmann (68e).

« Leylah est une jeune joueuse en pleine ascension qui n’a pas peur sur le terrain », poursuivait El Tabakh. « Elle a disputé sa première Fed Cup l’an dernier contre la République tchèque, elle a donc un peu d’expérience. Eugenie joue son meilleur tennis à la Fed Cup et quand elle joue son meilleur tennis, elle est difficile à battre. Je suis confiance dans ma décision, c’est ce qu’il fallait faire. »

Lorsqu’un journaliste suisse a demandé s’il était possible qu’il y ait des changements pour la deuxième journée, El Tabakh a insisté : « pas pour le simple, non. »

En double, Gabriela Dabrowski et Andreescu devraient jouer pour le Canada contre les Suisses Viktorija Golubic et Stefanie Voegele.

Il y a eu des spéculations sur la joueuse que Gunthardt choisirait comme numéro 2 derrière Belinda Bencic, qui occupe le 5e rang mondial. « Elle a été la meilleure », confiait Gunthardt à propos de Teichmann. « Elle est la numéro 2 (au classement) dans l’équipe et elle s’est vraiment, vraiment bien entraînée. Il faudrait vraiment trouver une bonne raison pour ne pas l’envoyer dans la mêlée et cela voudrait dire que je n’ai pas confiance en elle. »

Teichmann, qui fait partie de l’équipe depuis 2018, compte deux victoires en double, mais ce sera son premier match de simple à la Fed Cup.

« Ce sera évidemment différent d’affronter une autre gauchère », affirmait Fernandez. « Je n’ai pas joué contre beaucoup de gauchères au cours de ma jeune carrière. Mais je suis excitée et j’ai hâte à demain. »

Bouchard et Bencic se sont affrontées deux fois en 2015, la Suissesse ayant gagné à deux reprises. Mais c’est de l’histoire ancienne maintenant, à tel point que Bouchard ne se souvenait même pas d’avoir déjà joué contre elle.

« Ce sera vraiment difficile », mentionnait Bouchard à propos du défi qui attend l’équipe canadienne. « La Suisse est favorite et ses joueuses sont beaucoup mieux classées que nous. Je crois en notre équipe et nous devons faire preuve d’une mentalité de négligées, d’essayer de nous battre et de faire tout notre possible pour gagner. J’ai hâte de me mesurer à une joueuse du Top 10, ce sera un bon match pour moi. »

Bencic disputera un match pour la première fois depuis sa défaite de 6-0 et 6-1 aux mains de la 31e mondiale Anett Kontaveit au troisième tour des Internationaux d’Australie. Quand on lui a demandé s’il était inquiet à propos de Bencic, Gunthardt a été catégorique : « Absolument pas. Belinda est une joueuse formidable et des jours comme ça, ça arrive à tout le monde. »

L’enjeu de la rencontre de ce week-end est une place à la première édition des Finales de la Fed Cup, du 14 au 19 avril, à Budapest.

Les téléspectateurs canadiens peuvent suivre l’action de cette rencontre entre le Canada et la Suisse dès 8 h HAE, vendredi, sur les ondes de TVA Sports et de Sportsnet One.

Le Canada possède trois victoires et deux défaites contre la Suisse, mais a perdu sa plus récente rencontre 3-0, en juillet 2004, au Club de tennis de Dorval, à Montréal. Cela concorde avec les débuts d’un nouveau président de Tennis Canada nommé Michael Downey. Il occupe encore ce poste depuis, sauf durant un mandat de trois ans (2014-2017) en tant que directeur général de la Lawn Tennis Association, en Grande-Bretagne.

HEINZ GUNTHARDT – TENNISMAN SUISSE

Heinz Gunthardt, le capitaine de l’équipe suisse de la Fed Cup, est une figure bien connue dans son pays. En tant que joueur, il a remporté cinq titres de l’ATP et s’est hissé au 22e rang mondial. De plus, il a été couronné champion du double de Wimbledon en 1985 aux côtés du Hongrois Balazs Taroczy et a été l’entraîneur de la grande Steffi Graf durant 12 de ses 22 triomphes en Grands Chelems. Aujourd’hui, le 22esexagénaire est très en vue en Suisse en tant que présentateur de télévision couvrant les tournois internationaux de tennis pour le réseau national suisse allemand.

TT : Y a-t-il une anecdote que vous aimez raconter sur les années que vous avez passées avec Steffi Graf ?

HG : Il y en a plusieurs. J’ai passé huit ans avec elle, il serait donc dommage qu’il n’y en ait qu’une seule.

Ce qui m’a impressionné le plus, c’est son dévouement et à quel point elle aimait jouer. Une année, elle a remporté Wimbledon et, pour fêter cela, nous sommes retournés sur le terrain le lendemain pour frapper des balles pendant une trentaine de minutes, ce qui était extrêmement inhabituel, mais amusant — frapper quelques balles là où tu viens de récolter un autre grand titre. C’était frapper des balles sans avoir à les placer dans le terrain. Ces 30 minutes ont été très intéressantes.

TT : Quand avez-vous entendu parler de Roger Federer pour la première fois ?

HG : J’avais entendu parler de lui avant, mais je l’ai vu jouer pour la première fois quand il a gagné le titre junior de Wimbledon (1998).

TT : Vous saviez alors qu’il allait remporter 20 trophées de Grands Chelems et devenir le plus grand joueur de tous les temps ?

HG : Non, je ne le savais pas, mais il y avait quelque chose d’inhabituel chez lui dans sa façon de bouger et de frapper son coup droit. Ce n’était pas comme s’il les frappait tous à l’intérieur, mais je m’étais dit que s’il commençait à la faire — parce qu’il se déplaçait si efficacement et qu’il frappait aux bons endroits — il y a une sensation différente quand vous voyez un joueur comme ça. Cela ne veut pas dire que vous êtes sûr qu’il va devenir un joueur de haut niveau parce qu’il y a tellement de choses qui peuvent mal tourner, mais le talent était assurément très évident.

TT : Qu’est-ce que le système suisse a fait pour lui ? Serait-il devenu un grand joueur n’importe où, ou y avait-il quelque chose dans le système suisse qui l’a aidé à réaliser son potentiel ?

HG : Ce n’est pas une question de système, mais en cours de route, vous pouvez commettre beaucoup d’erreurs et Swiss Tennis n’en a pas fait. Avec un talent comme ça, il faut lui donner du temps de jeu et des entraîneurs compétents. Il n’est pas nécessaire d’avoir un grand entraîneur, il suffit d’installer une sorte de discipline. Et si tu as assez de partenaires d’entraînement, il deviendra probablement bon n’importe où tant que tu le motives. Il est assez facile de démotiver les juniors en les faisant jouer d’une certaine façon ou en leur disant qu’ils doivent faire ceci ou cela. Cela peut parfois être correct pour une personne, mais pas pour une autre. Quand il était jeune, il avait la réputation d’être une peu paresseux. Je doute qu’il ait été paresseux, c’était simplement qu’il faisait paraître les choses faciles.

TT : Y a-t-il d’autres joueurs suisses qui, selon vous, avaient le talent pour être aussi bons ?

HG : C’est difficile à dire, car comment définissez-vous le talent ? C’est un mélange de plusieurs choses — cela prend un talent physique et une envie d’aller sur le terrain et d’effectuer le travail. L’ambition fait aussi partie de ça, car il faut essayer de repousser les limites. Dans le cas de Roger, ce qui est unique, c’est qu’il est extrêmement ambitieux, sinon il ne continuerait pas de jouer à son âge (38 ans). Mais il est aussi capable de s’arrêter et de se détendre. Selon moi, c’est la raison principale de sa longévité et c’est aussi ce qui fait sa particularité.

TT : Le Canada compte deux joueurs qui ont un énorme potentiel : Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime. Que pensez-vous d’eux ?

HG : Shapovalov est vraiment spécial, parce qu’il peut être incroyablement bon, mais il peut aussi perdre tous ses repères (rires). S’il arrive à stabiliser son tennis un peu — qu’il perde moins de matchs pour lui donner l’occasion d’être sur une lancée —, il pourrait être un rival de taille. Toutefois, c’est plus facile à dire qu’à faire.

Auger-Aliassime est un joueur plus stable — il a moins de hauts et de bas. Il sera intéressant de voir leur progression, parce qu’en même temps, quand tu es de ce type (Auger-Aliassime), tu essaies parfois de trop contrôler les choses. Le côté positif n’est donc pas aussi grand. C’est intéressant de les voir tous les deux, car ils ont tous les deux la capacité pure de remporter des Grands Chelems.

CARTE POSTALE DE LA SUISSE

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