Team Canada stands behind the net holding a sign that reads "qualified" while holding the flag behind them.

2022 Billie Jean King Cup.

Sur un terrain de tennis, Leylah Fernandez est un tourbillon de mouvement perpétuel et d’ambition. Cela l’a conduite à signer deux victoires à sens unique — ne passant qu’une heure et 53 minutes sur le court — contre les Lettones Darja Semenistraja, vendredi, et Daniela Vismane, samedi.

Heureusement, pour le degré de suspense de cette rencontre de qualification de la Coupe Billie Jean King au Pacific Coliseum de Vancouver, Rebecca Marino a eu besoin d’un peu plus de temps vendredi — deux heures et sept minutes — pour venir à bout de Vismane.

L’issue du match âprement disputé de Marino a été incertaine jusqu’au milieu de la troisième manche de sa victoire de 6-3, 6-7(4) et 6-3.

Ces résultats ont donné une insurmontable avance de 3-0 au Canada contre la Lettonie et lui assuraient une place aux Finales de la Coupe BJK de novembre prochain.

Photo: Joe Ng

Samedi, Fernandez, 19 ans et 21e mondiale, a été presque impeccable contre Vismane. Elle a montré sa capacité à frapper la balle très tôt et à utilise rune combinaison dévastatrice d’angles, de profondeur et de puissance.

Pour mettre les choses en perspective, il faut rappeler qu’elle a affronté des joueuses classées au 389e (Semenistraja) et au 267e (Vismane) rang.    

En 2021, en route vers la finale des Internationaux des États-Unis, elle avait éliminé trois rivales du Top 10 — Naomi Osaka, Elina Svitolina et Aryna Sabalenka —, Semenistraja et Vismane représentaient donc une tout autre sorte de défi.  

« Il fallait simplement que je me présente sur le court avec le même respect que quand je fais face à Naomi, Aryna et Elina », a commenté Fernandez. « Il faut respecter autant Darja et Daniela, car elles ont gagné leur place au sein de leur équipe et elles ont gagné leur place sur le terrain. Le mental entre beaucoup en jeu et quand tu es capable de trouver cet état d’esprit, tout peut se mettre en place. »

Photo: Joe Ng

Comme elle l’avait fait contre Marino vendredi, Vismane a donné tout ce qu’elle pouvait, mais n’a pas été en mesure de contrer les assauts incessants de Fernandez, qui a produit un ratio de coups gagnants/fautes directes de 23/11 et qui a mis tellement de pression sur le service de sa rivale que la Lettone n’a remporté que 25 pour cent de ses deuxièmes balles.

« Je suis très satisfaite de la façon dont j’ai joué », admettait Fernandez. « Hier (contre Semenistraja), j’étais un peu plus nerveuse qu’aujourd’hui. Mais c’est normal. Je savais qu’elle (Vismane) allait être un peu plus agressive et j’ai juste essayé de me concentrer sur moi, de garder la balle en jeu, de la faire jouer une balle de plus. Et je veux m’améliorer pour mes prochains tournois. »

Quels sont ces tournois ? « Je pense que le premier est à Madrid (à compter du 28 avril), puis à Rome et ensuite à Roland-Garros. »

En plus d’avoir été marqué par les performances dominantes de Fernandez, le week-end restera dans les mémoires pour la victoire courageuse de Marino vendredi, et pour l’expérience thérapeutique de jouer dans sa ville deux ans après le décès de son père, et au sortir de la pandémie.

Il y avait de l’émotion dans l’air après le match de Fernandez lorsque Marino et sa mère Catherine ont été interviewées par Caroline Cameron de Sportsnet au sujet de Joe Marino (ci-dessus à Wimbledon en 2011) qui est décédé à l’âge de 59 ans exactement deux ans le jour de la victoire de Marino contre Vismane.

« Le 15 avril était le deuxième anniversaire du décès de mon père », confiait Marino. « Remporter le match devant mes amis et ma famille — la première fois que nous pouvons être ensemble depuis la pandémie — était une belle façon d’honorer mon père, son héritage. Je suis vraiment fière de cela. »

Concernant le fait de jouer le jour même de cet anniversaire, elle a dit : « Cela a été une incroyable source de motivation. À différents moments du match, je me disais “que ferait mon père ?” Je sais comment il se battait. Je devais me battre moi aussi. Souvent, lorsque je suis sur le terrain, que ce soit ici ou ailleurs, je pense toujours à ça et ça me stimule vraiment, peu importe comment je me sens. »

Lors du match de double qui a conclu le week-end, les Canadiennes Gabriela Dabrowski et Carol Zhao ont uni leurs efforts pour vaincre Semenistraja et Vismane en deux manches de 6-3 et 6-1.      

Photo: Joe Ng

Grâce à cette victoire, le Canada participera aux Finales de la Coupe BJK du 8 au 13 novembre — le lieu de la compétition sera annoncé à une date ultérieure.

Le Canada se joindra ainsi à la Suisse, finaliste de 2021, à l’Australie, la Belgique et la Slovaquie, ainsi qu’aux six autres gagnants de ce week-end : la République tchèque, l’Italie, le Kazakhstan, la Pologne, l’Espagne et les États-Unis — et possiblement le pays hôte qui obtiendrait un laissez-passer.

Avec une équipe complète — Fernandez (21e), Marino (111e), Dabrowski (9e en double) et Bianca Andreescu (120e, mais un classement protégé de 22e) — le Canada ferait partie des têtes de série.

La capitaine Heidi El Tabakh a confirmé cette idée en commentant les chances de succès en novembre : « Avant tout, je pense qu’il faut une équipe en santé. Si nous pouvons compter sur toutes nos meilleures joueuses, je pense que nous avons de très bonnes chances. Nous formons une solide équipe avec Bianca, Leylah, Rebecca, Gaby, Carol et Eugenie — en espérant qu’elle soit de retour au jeu et en santé. Nous avons notre place parmi les meilleurs pays. »

Fernandez était encore plus catégorique après sa victoire de samedi lorsqu’elle a déclaré « Nous pouvons gagner les Finales », sous les applaudissements de la foule du Pacific Coliseum.

Photo de l’article : Joe Ng

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