L’expression latine Caveat emptor signifie « aux risques de l’acheteur ».

Ce n’est pas sans émoi que quelqu’un pourrait suggérer que Serena Williams ou Roger Federer — tous les deux 34 ans — soient arrivés à la fin de leur domination.

Cela vaut notamment pour Williams, qui a su renaître de ses cendres à plusieurs reprises pour s’élever encore plus haut.

Je me souviens très bien des Internationaux d’Australie de 2007. L’année précédente, Williams n’avait pris part qu’à quatre tournois — sans en gagner un —, car elle était ennuyée par une blessure au genou gauche.

Que s’est-il passé après cette terrible saison 2006 ? Williams a remporté les Internationaux d’Australie après avoir vaincu Nicole Vaidisova 7-6(5) et 6-4 en demi-finale, puis dominé Maria Sharapova 6-1 et 6-2 en finale.

Depuis, elle a mis la main sur 13 de ses 21 couronnes de Grands Chelems.

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L’an dernier a été sa meilleure saison à vie alors qu’elle était couronnée championne des Internationaux d’Australie, de Roland-Garros et de Wimbledon avant de rater de peu son Grand Chelem d’une année en s’écroulant face à Roberta Vinci au carré d’as des Internationaux des États-Unis.

Williams, qui espère égaler la marque de 22 titres de Grands Chelems détenue par Steffi Graf, a amorcé la saison à la Coupe Hopman, mais a dû abandonner son premier match en raison d’un problème au genou – elle était menée 7-5 et 2-1 par l’Australienne Jarmila (Gajdosova) Wolfe.

À Melbourne, elle a facilement éliminé ses adversaires jusqu’à ce que la nervosité réapparaisse en finale et qu’elle s’incline 6-4, 3-6 et 6-4 aux mains d’Angelique Kerber.

Depuis, elle a subi des défaites face à Kerber (28 ans), Azarenka (26 ans) et Kuznetsova (31 ans). Williams serait-elle moins menaçante pour ses adversaires plus aguerries ?

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Photo: Mauricio Paiz

Il est fort probablement que Williams dispute le tournoi Premier de Rome, la semaine prochaine. Si tel est le cas, il sera intéressant de voir sa forme physique.

Elle a réanimé sa carrière tellement souvent qu’il serait téméraire de suggérer que la domination de la meilleure joueuse de tous les temps est terminée. Le ralentissement — physique et mentale — surviendra tôt ou tard. Ce qui intrigue le plus est de savoir quand ce moment se produira.

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Entre 2003 et 2015, Roger Federer a terminé la saison au sein du Top 3 — notamment cinq fois à titre de numéro un et cinq fois en tant que numéro 2 — chaque année sauf une. C’était en 2013 alors qu’il était le sixième mondial après avoir été ennuyé par une blessure au dos.

Depuis sa guérison, aidée par Pierre Paganini, son entraîneur physique de longue date, son mal de dos ne lui a causé qu’un seul petit ennui — il a dû déclarer forfait pour le match de championnat des Finales 2014 de l’ATP World Tour contre Djokovic avant de miraculeusement s’en remettre pour mener la Suisse vers la finale de la Coupe Davis le week-end suivant. — avant son retrait de l’Open Mutua de Madrid.

Il mentionne que ceci n’est qu’une mesure préventive et ajoute : « c’est un mal dont j’ai déjà souffert dans le passé, ce qui est bien, car je sais comment le gérer. Je sais combien de temps cela prendra avant d’aller mieux. »

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Bien que Federer n’ait pas été aussi dominant sur le circuit masculin qu’a pu l’être Williams chez les femmes, il ne semble pas avoir perdu sa touche et le fait qu’il tire de l’arrière sur l’impeccable Djokovic est une situation commune parmi les joueurs du circuit.

Toutefois, à l’instar de Williams, certaines petites choses entrent en ligne de compte avec l’âge. Federer, qui est de sept semaines l’aîné de Williams, a subi sa toute première opération, une arthroscopie au genou gauche, après les Internationaux d’Australie de cette année. Ensuite, un virus intestinal l’a empêché de participer à l’Open de Miami, en mars, et maintenant ce mal de dos à Madrid. En 2003, Williams est aussi passé sous le bistouri et a souffert d’autres troubles physiques au cours de sa carrière qui a commencé il y a 21 ans lorsqu’elle a pris part aux qualifications du tournoi de la WTA à Québec.

Personne ne souhaite le départ de Williams et de Federer après leur brillante carrière. Cependant, ils célèbreront leur 36e anniversaire de naissance dans un an — l’âge qu’avait Andre Agassi lorsqu’il a pris sa retraite il y a dix ans. Agassi avait toute une mise en scène pour ses adieux. Il sera intéressant de voir si Williams et Federer décideront de l’imiter quand le temps sera venu.

Eugenie, Milos et Vasek à Madrid

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Eugenie Bouchard a tiré sa révérence dimanche, à Madrid, s’inclinant en trois manches de 6-4, 3-6 et 6-4 face à la Roumaine Irina-Camelia Begu.

Bouchard disputait son premier match depuis son abandon à Charleston, il y a un mois, à cause d’une blessure aux muscles abdominaux. Il ne fallait donc pas s’attendre à ce qu’elle soit au sommet de sa forme. Elle a quand même bien amorcé le duel en menant 4-1 à la manche initiale, mais quelques hésitations de sa part ont permis à Begu, 35e mondiale, de revenir à la charge. Bouchard s’est ressaisie au deuxième acte et a réussi à niveler la marque. En troisième, alors qu’elle menait 2-0, puis 4-3, Begu a fait appel au soigneur pour des problèmes d’ampoules au pied.

Au deuxième arrêt médical, Bouchard a exprimé son mécontentement à son entraîneur du moment, son partenaire occasionnel d’entraînement Cyril Saulnier, lors de sa visite sur le terrain. Saulnier lui a prodigué de bons conseils, notamment de frapper plus souvent sur le coup droit parfois chancelant de Begu. Cependant, Bouchard n’a pas suffisamment visé cette cible au cours des trois derniers jeux.

Le lendemain, cette défaite ne semblait pas si dramatique lorsque Begu a surpris la troisième tête de série Garbine Muguruza en des comptes de 5-7, 7-6(4) et 6-3.

Après les catastrophes de sa saison 2015 et ses problèmes récurrents aux abdominaux cette année, Bouchard tente encore graduellement de retrouver sa forme. Dans quelques semaines, elle aura son ancien entraîneur Nick Saviano à ses côtés à Roland-Garros.

pix8-milos-receiving-serveQuant à Raonic, il a vaillamment lutté contre le Brésilien Thomaz Bellucci à la première manche de son premier affrontement avant de prendre le contrôle et de gagner 7-6(4) et 6-1.

Pour les amateurs de statistiques, Milos, bras nu, est 4-1 depuis qu’il a enlevé sa manche à Monte-Carlo, il y a trois semaines.

Vasek Pospisil a subi une autre défaite décevante et frustrante lorsqu’il a baissé pavillon 6-1, 6-7(4) et 6-4 face à l’éternel (37 ans) Radek Stepanek, lundi. Pospisil, qui occupe le 47e rang mondial, détient une fiche de 4-11 depuis le début de l’année. Il a commencé et terminé le match de piètre façon et le tennis acceptable qu’il a joué à la deuxième manche jusqu’à 3-3 de la troisième n’aura servi à rien.

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Stepanek affrontera Andy Murray (2e) mardi soir à 20 h (14 h HE) et fait également partie du tableau de double. Cela pourrait être très exigeant pour le Tchèque. Après quatre matchs de simple en autant de jours, il ne sera peut-être pas aussi frais et dispos qu’il aimerait l’être (ou que le sera son partenaire Daniel Nestor) pour son premier duel de double contre Treat Huey et Max Mirnyi.

Milos imite Drake

https://www.instagram.com/p/BEzJ5Fuh7pH/

Sur la pochette du dernier album de Drake, Views, on le voit assis en haut de la tour CN, à Toronto. Ci-dessous, on peut voir que Milos Raonic a publié dans son compte Instagram une imitation de la superstar torontoise.

Photo met en vedette: Peter Figura

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