La Coupe des Mousquetaires et la Coupe Suzanne-Lenglen, trophées décernés au champion et à la championne de Roland-Garros, étaient exposées, sous haute surveillance, près du court Philippe-Chatrier jeudi matin. Il n’est pas surprenant qu’ils aient attiré une foule considérable.

Dans deux semaines, une joueuse (samedi) et un joueur (dimanche) brandiront fièrement ces trophées pour célébrer leur triomphe au tournoi de tennis qui est possiblement le plus difficile d’entre tous.

Le parcours vers le succès aux Internationaux de France en 2023 a été tracé lors du tirage officiel tenu jeudi après-midi au pavillon de l’Orangerie sur le site de Roland-Garros.

Du point de vue des Canadiens, les surprises ne se sont pas fait attendre. Lorsque le système informatique a placé dans le tableau les joueuses négligées, on s’est aperçu que Bianca Andreescu et Leylah Fernandez allaient affronter des têtes de série. Il n’a pas fallu attendre longtemps, alors que les têtes de séries étaient tirées par le capitaine de l’équipe nationale française de rugby Antoine Dupont, pour découvrir qu’il y aurait un premier tour époustouflant entre Andreescu et Victoria Azarenka (18e).

Quelques instants plus tard, c’est le jeton de la Polonaise Magda Linette (21e) qui a été tiré pour affronter Fernandez.

Ce scénario a toujours fait partie des possibilités, car ni Andreescu, 41e mondiale (ci-dessus jeudi avec son entraîneur Christophe Lambert) ni Fernandez (51e) ne bénéficiaient de la protection offerte par le statut de tête de série.

Il s’agira d’un premier duel entre Azarenka, double championne des Internationaux d’Australie (2012-2013) et Andreescu, gagnante des Internationaux des États-Unis (2019). Historiquement, Roland-Garros est le tournoi du Grand Chelem qui sourit le moins à Azaranka depuis sa demi-finale en 2013. En effet, elle n’a depuis franchi le troisième tour qu’une seule fois (huitièmes de finale en 2021). Cette année, elle présente une modeste fiche de 13 victoires et 9 défaites, et n’est qu’à 2-2 sur la terre battue de Charleston, de Madrid et de Rome, où elle a abandonné au deuxième tour en raison d’une blessure à la jambe droite.

Andreescu, qui a subi deux déchirures à la cheville gauche à Miami en mars, n’a disputé que deux matchs sur terre battue – elle a perdu 3-6, 7-6(5) et 6-2 face à Wang Xiyu à Madrid, puis 6-0 et 6-1 contre Marketa Vondrousova à Rome.

Mais tout le monde connaît le savoir-faire d’Andreescu et elle a semblé en pleine forme lors de sa séance d’entraînement jeudi après-midi.

Le tirage – ci-dessus la favorite et championne en titre Iga Swiatek – aurait également pu être un peu plus tendre envers Fernandez, qui possède une fiche de quatre victoires et cinq défaites sur l’argile cette année. Elle a notamment perdu 6-3, 2-6 et 6-2 face à l’Américaine Peyton Stearns à Rabat, au Maroc, cette semaine.  

Elle a un bilan d’un gain et un revers contre Linette, demi-finaliste à Melbourne en janvier. Fernandez a perdu contre la Polonaise à Charleston en 2022, mais a prévalu au premier tour de Roland-Garros en 2020.

À l’instar de Fernandez, Linette s’est inclinée au premier tour à Strasbourg cette semaine, tombant 6-3 et 6-2 face à Anastasia Pavlyuchenkova.

Fernandez tentera de s’inspirer de sa performance de l’an dernier à Paris. Elle semblait alors destinée à atteint le carré d’as, mais elle s’est blessée au pied droit en quart de finale contre Martina Trevisan.

Rebecca Marino participe à Roland-Garros pour la troisième fois depuis 2011 – elle avait alors accédé au troisième tour. La Canadienne, qui occupe le 79e rang, sera opposée à Diana Shnaider au premier tour. En janvier, la gauchère de 19 ans s’est illustrée en accédant au deuxième tour des Internationaux d’Australie après avoir franchi avec succès l’épreuve de qualification.

Marino n’a pris part qu’à un seul tournoi sur terre battue cette année. C’était à Madrid le mois passé et elle a vaincu Zhu Lin 7-6(1), 6-4 avant de perdre 6-3, 6-1 contre d’Elise Mertens.

Il s’agira d’un premier duel entre Marino et Shnaider, qui a une personnalité positive et extravertie.

Contrairement à Andreescu et à Fernandez, Auger-Aliassime et Shapovalov font partie des têtes d’affiche et semblent avoir un tableau favorable.

Auger-Aliassime croisera le fer avec Fabio Fognini. À 35 ans, l’Italien est un peu en perte de vitesse ces derniers temps. Il a toutefois récemment battu Andy Murray (42e) et Miomir Kecmanovic (37e) à Rome, avant de s’incliner face à Holger Rune.

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À leur seul affrontement précédent, Auger-Aliassime a eu raison de Fognini à Rio de Janeiro en 2019. Cependant, le doute plane à la suite de son forfait à Lyon avant son match contre Arthur Fils en raison d’un problème à l’épaule.

L’an dernier, le Canadien a atteint les huitièmes de finale à la Porte d’Auteuil avant de subir une défaite crève-cœur en cinq manches contre Rafael Nadal.

S’il est en mesure de jouer, il participera à Roland-Garros pour la quatrième fois et abordera le tournoi avec une fiche de 3-3.

Shapovalov, que l’on voit ci-dessus à l’entraînement jeudi, occupe le 31e rang mondial, mais sera la 26e tête de série à Paris. Ce printemps, il n’a disputé que trois matchs sur terre battue. Il a vaincu le qualifié Jozef Kovalik à Barcelone avant de plier l’échine face à Stefanos Tsitsipas, puis il a été vaincu 6-7(4), 6-4, 7-6(1) par Zhang Zhizhen dans un match excitant à Madrid.

Au premier tour, il se mesurera à Brandon Nakashima, qui a remporté leur seule rencontre précédente – à Wimbledon l’an dernier.

Shapovalov a amorcé l’année au 18e échelon du classement et peut s’estimer heureux de n’avoir chuté qu’à la 31e place à la suite de ses piètres performances.

La merveilleuse Mirra

Mirra Andreeva est la nouvelle attraction de la WTA. La jeune joueuse de 16 ans affiche un bilan de 19 victoires et deux défaites en 2023. Elle a notamment remporté deux tournois ITF et a atteint les huitièmes de finale à Madrid, grâce, entre autres, à des gains aux dépens de Fernandez, de Beatriz Haddad Maia et de Linette.

Jeudi, elle a accédé au tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem en battant la favorite des qualifications, la Colombienne Camila Osorio.

Bien que sujette à des moments de frustration, Andreeva a une présence royale sur le court et l’allure d’une future superstar.

Comme le démontrent ces messieurs, l’arrosage des courts de Roland-Garros est une forme d’art.

On a souvent l’impression que les chasseurs de balles de Roland-Garros sont en perpétuel mouvement. Qu’il s’agisse de s’échauffer à l’extérieur des courts qui leur sont attribués ou de courir pendant les matchs, ils sont très actifs et athlétiques.

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