La Polonaise Katarzyna Kawa possède un revers à deux mains de premier ordre, un coup droit irrégulier, un service peu menaçant, ainsi qu’une combativité à toute épreuve.  

Lundi, lors de la première journée de Wimbledon, cela a suffi pour qu’elle s’impose 6-3, 4-6 et 7-5 face à une Rebecca Marino qui n’était pas au sommet de son art. 

Marino a vraiment été en deçà des attentes au service, ne mettant en jeu que 56 pour cent de ses premières balles et n’en remportant que 61 pour cent.

Elle a quand même eu des occasions contre la qualifiée qui occupe le 132e rang mondial. Elle a eu cinq balles de bris dans les trois premiers jeux au service de Kawa. Elle a ensuite brisé la Polonaise dès le premier jeu de la troisième manche et a conservé son avance jusqu’à ce qu’elle serve pour le match à 5-4. Menée 0-30, elle a produit un ace et un service gagnant pour revenir à 30-30, à deux points de la victoire. Mais Kawa a tenu bon pour lui ravir son service, a ensuite gagné le sien à zéro et a profité des erreurs de Marino pour sceller l’issue de la rencontre après deux heures et demie.

Photo: Martin Sidorjak

Les statistiques du match n’étaient pas particulièrement flatteuses pour les deux joueuses : Marino a réalisé 29 coups gagnants et 58 fautes directes comparativement à 26 et 50 pour Kawa.

« J’avais confiance à la troisième manche, a confié Marino. Mais elle a vraiment relevé son jeu dans les points importants et je veux la féliciter pour ça. Ce n’est pas comme si je manquais des coups faciles, elle a vraiment fait beaucoup d’efforts pour gagner ce match.  

« Elle a franchi les tours de qualification. Elle a disputé trois bons matchs et cela lui a donné confiance. C’est une bonne joueuse et ce n’est pas comme si je lui avais donné le match. »

Photo: Martin Sidorjak

Marino, qui est âgée de 31 ans, a analysé son service, qui est normalement une arme fatale.  

« J’essaie d’utiliser mes jambes un peu plus et de changer la direction de ma balle. Il y a beaucoup de choses que j’essayais de changer. Je ne suis pas un robot, tout est pensé. J’essaie de trouver des solutions. Mais je pense aussi que si mon pourcentage de service augmente trop, cela veut dire que je suis trop prudente, que l’efficacité est moindre. Il y a donc un équilibre à trouver entre le pourcentage de réussite et y aller pour la puissance. »

À propos du service de Kawa, Marino a souligné l’évidence : « Il était assez lent. Je devais générer ma propre puissance (sur le retour) et c’était assez difficile. J’essayais de trouver un moyen et je pense que j’ai bien attaqué à partir de la deuxième manche (elle a brisé Kawa quatre fois de suite à un moment donné), puis elle a commencé à réussir plus de premières balles à la fin. »

Photo: Martin Sidorjak

Interrogée sur cette édition de Wimbledon et le fait qu’il n’y ait pas de points au classement, Marino a répondu : « Tout le monde participe au tournoi, cela veut donc dire que cette épreuve revêt une grande importance pour beaucoup de monde. Même si j’ai perdu, je ne perds pas de points. Mais je suis déçue, car cela aurait été très important pour moi de franchir un tour… après 11 ans, cela aurait été génial. Et j’étais vraiment proche. »

Si elle avait gagné et qu’il y avait eu des points, elle se serait hissée au sein du Top 100.

Quant à ses plans pour le reste de la saison : « Une saison sur surface dure en Amérique du Nord, et avec un peu de chance, cela comprendra le Canada (Omnium Banque Nationale à Toronto). »

Photo: Martin Sidorjak

Parfois, on oublie le côté humain du circuit international de tennis. Marino, qui a participé à la saison européenne sur terre battue et sur gazon, a résumé ainsi sa situation : « Cela fait 10 semaines que nous sommes sur la route, il est temps de rentrer à la maison (Vancouver). »

Mais peut-être pas tout de suite, car elle attend de savoir si elle aura sa place au tableau du double avec l’Australienne Olivia Tjandramulia.

Photo: Martin Sidorjak

Mardi, Félix Auger-Aliassime (6e) affrontera le 45e mondial Maxime Cressy vers 9 h 30, HE.  

Cressy, un Américain d’origine française, aime suivre son service au filet et peut également monter sur ses retours.

Il n’a pas encore gagné de match au tableau principal de Wimbledon, mais il arrive au tournoi fort d’une finale à Eastbourne — défaite de 6-2, 6-7(4) et 7-6(4) face à Taylor Fritz.

Cette année, sur le gazon, Auger-Aliassime a atteint le carré d’as à Bois-le-Duc et les quarts de finale à Halle, perdant les deux fois aux mains du futur champion.

« Sur le coup, j’étais déçu, mais cela n’affecte pas la confiance que j’ai sur cette surface, mentionnait le Canadien. Je sais qu’à chaque tournoi, j’ai la possibilité de gagner et de bien jouer. »

En ce qui concerne Cressy, il a dit : « Je le connais, mais je ne l’ai jamais affronté. J’ai vu ce qu’il a fait et je sais comment il joue. Ce ne sera pas un premier adversaire facile, car il joue bien sur cette surface. Cela pourrait se décider sur quelques points seulement. »

Denis Shapovalov (13e) sera opposé à Arthur Rinderknech, 62e mondial, vers 11 h, HE. Shapovalov possède une victoire et une défaite contre le Français — il a perdu à Doha, en février, et avait gagné à Stockholm l’automne dernier.  

« Jouer contre un gros serveur qui y va pour ses coups n’est jamais facile, surtout sur le gazon, confiait Shapovalov. Mais la surface de Wimbledon est habituellement un peu plus lente, ce qui m’avantagera. Je m’attends à un match difficile. »

Champion junior de Wimbledon en 2016, Shapovalov est 0-3 sur l’herbe cette année, perdant dès son premier match à Stuttgart (Oscar Otte), au Queen’s Club (Tommy Paul) et à Majorque (Benjamin Bonzi). C’est toutefois à Wimbledon l’an dernier qu’il a signé son meilleur résultat en accédant à la demi-finale avant de s’incliner en trois manches de 7-6(3), 7-5 et 7-5 face à Novak Djokovic. 

Bianca Andreescu se présente à Wimbledon après une défaite de 6-7(5), 6-4 et 6-4 aux mains de Caroline Garcia en finale du tournoi de Bad Homburg, en Allemagne.  

Andreescu tentera de remporter son tout premier match à Wimbledon lorsqu’elle croisera le fer contre la qualifiée Amina Bektas, des États-Unis.

« Perdre ce match a été très difficile, car j’ai eu beaucoup d’occasions, mentionnait Andreescu à propos de la finale contre Garcia. Mon service m’a un peu abandonnée à la troisième manche, mais je pense que le match aurait pu aller d’un côté comme de l’autre. J’ai l’impression que des matchs comme celui-là te font voir les choses différemment. Et je sais que j’ai beaucoup appris, alors je vais utiliser cela pour le prochain tournoi. »

Andreescu, qui occupe le 56e rang mondial, se sent en très grande forme. « J’ai disputé un match de presque trois heures hier, a-t-elle dit dimanche à propos de la finale de Bad Homburg, et je ne suis pas courbaturée. Cela ne m’était jamais arrivé auparavant. »

Mardi, Andreescu affrontera la 224e mondiale sur le Court 14 vers midi, heure de l’Est.  

Photo de l’article : Martin Sidorjak

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