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PARIS

C’est toujours incroyable de voir la vitesse à laquelle le nombre de joueurs diminue dans un tournoi du Grand Chelem. Vendredi dernier encore, l’horaire des matchs semblait maigre pour le simple de Roland-Garros alors que 96 des 128 participants avaient déjà été éliminés tant chez les femmes que chez les hommes.

Nous sommes mardi, 10e jour du tournoi — parce qu’il a commencé le dimanche 26 mai — et à la fin de la journée, il ne restera plus que six hommes et six femmes en simple.

Rafael Nadal et Roger Federer auront maintenant amplement de temps pour récupérer, car ils profiteront de deux jours de congé avant de disputer leur demi-finale, vendredi. Au total, ils joueront un maximum de deux matchs au cours des cinq derniers jours du tournoi.

Mauricio Paiz

La finale féminine ayant lieu samedi, cela signifie que deux des quatre quarts de finaliste du haut du tableau (Amanda Anisimova [ci-dessus], Madison Keys, Ashleigh Barty et Simona Halep) auront une journée de moins et n’auront pas de repos entre leur quart de finale et leur demi-finale.

Il faut ce qu’il faut et les gagnantes de ce groupe devront disputer leur quart de finale mercredi et leur demi-finale jeudi. Cela peut devenir délicat si, pour une raison quelconque, les matchs sont reportés ou prolongés sur un deuxième jour.

Quelque chose de semblable est survenu chez les hommes en 2015 lorsque la demi-finale entre Novak Djokovic et Andy Murray du vendredi a dû se terminer le samedi avec une manche et demie de jouée. Il ne fait aucun doute que Djokovic, qui avait éliminé Rafael Nadal en quart de finale, était fatigué et amoindri dans une défaite de 4-6, 6-4, 6-3 et 6-4 aux mains de Stan Wawrinka le dimanche.

C’est une situation injuste qui pourrait se reproduire cette année. Toutefois, ce ne sera plus possible à compter de l’an prochain, car il y aura un toit rétractable sur le Court Philippe-Chatrier et de l’éclairage pour permettre de terminer les matchs comme prévu.

Mauricio Paiz

Si on regarde le tableau féminin du simple, plusieurs des meilleures joueuses ont été éliminées et, à l’aube des quatre derniers jours, il ne reste plus que deux des dix premières têtes de série — Halep (3e) et Barty (8e). La finale la plus probable serait Halep contre Johanna Konta (26e) (ci-dessus), qui a aisément indiqué la sortie à Sloane Stephens (7e) en deux manches de 6-1 et 6-4, mardi.

Contrairement à l’épreuve féminine, la logique a été respectée chez les hommes. Sept des dix premières têtes d’affiche ont atteint les quarts de finale — la seule exception étant Wawrinka (24e), un ancien champion de Roland-Garros qui s’est incliné 7-6(4), 4-6, 7-6(5) et 6-4 face à Federer, mardi.

Choisir un vainqueur est dérisoire, surtout si l’on se souvient que la championne de Roland-Garros d’il y a deux ans, Jelena Ostapenko, occupe maintenant le 39e rang mondial. Après avoir gagné sept matchs en 2017, la Lettonne, âgée de près de 22 ans (8 juin), est maintenant à 0-2 à Paris, ayant été éliminée dès le tour initial au cours des deux dernières années. Les seules joueuses encore en lice possédant de l’expérience en finales d’un Grand Chelem sont la championne en titre Halep (quatre fois) et Madison Keys (une fois – a perdu en finale des Internationaux des États-Unis de 2017).

Mauricio Paiz

Du côté masculin, sur papier, tout porte à croire que ce sera Novak Djokovic (1er) contre Rafael Nadal (2e), qui suivra la demi-finale de vendredi opposant Nadal à Federer. Ce duel pourrait d’ailleurs être fascinant, car Federer a remporté leurs cinq derniers affrontements — tous sur surface dure — et que la dernière victoire de Nadal remonte à plus de cinq ans en demi-finale des Internationaux d’Australie.

Les partisans de Federer espèreront que leur homme peut sortir son épingle du jeu ou du moins talonner le détenteur de 11 titres de Roland-Garros, car lors de leur dernier duel sur la terre battue parisienne — la finale de 2011 —, Nadal avait infligé un revers de 7-5, 7-6(3), 5-7 et 6-1 au Suisse. Le seul résultat dont ils se souviennent avec une crainte cauchemardesque a été la démolition impitoyable de Federer par le monstre de la terre battue — 6-1, 6-3 et 6-0 — lors de la finale de 2008.

Mauricio Paiz

Il semble peu probable qu’un cheval obscur — avec tout le respect que nous devons à des joueurs comme Dominic Thiem, Alexander Zverev et Karen Khachanov — interrompe la domination de Djokovic, Nadal et Federer qui ont remporté les neuf derniers trophées de simple des Grands Chelems. À eux trois, ils possèdent 52 des 63 derniers titres de Grands Chelems. Il semble sûr que l’un d’entre eux portera ce nombre à 53 sur 64.

LA REVUE DE ROLAND-GARROS


La plupart des programmes officiels des tournois sont dénués de contenu créatif et varié.

Cette année, le programme de Roland-Garros fait exception — il regorge de savoureux renseignements sur les joueurs actuels et passés. Voici quelques noms et faits intéressants qui sont dévoilés dans ROLAND – magazine avec les pieds sur terre :

MICHAEL CHANG (États-Unis) : C’est le 30e anniversaire du triomphe de Michael Chang à Roland-Garros en 1989 alors qu’il était âgé de 17 ans et trois mois. Il demeure le plus jeune champion du simple d’une épreuve du Grand Chelem. Chang raconte comment, lors de son fameux duel de huitième de finale contre Ivan Lendl — lorsqu’il a frappé un service cuillère —, il souffrait de crampes et avait décidé d’abandonner alors qu’il tirait de l’arrière 2-1 à la cinquième manche. « Je me suis dirigé vers l’arbitre pour lui dire que j’abandonnais. Puis, j’ai changé d’idée. C’était comme si une voix en dedans me disait : “Allez Michael, que fais-tu ? ‘».

DOMINIC THIEM (Autriche): Au sujet des amitiés avec les autres joueurs du circuit : « C’est difficile, car la première chose que tu veux faire, c’est de les battre sur le terrain. Nous sommes des adversaires. Mais parfois, ça fonctionne. Par exemple, je suis très proche de Diego Schwartzman — nous allons souvent souper ensemble et nous jouons sur la PlayStation. »

SERENA WILLIAMS (États-Unis): En 1998, Williams, portant des dreadlocks multicolores, a fait ses débuts à Roland-Garros à l’âge de 16 ans. Elle a aisément franchi les deux premiers tours en battant Corina Morariu et Dominique Monami avant de tomber 4-6, 7-5 et 6-3 aux mains de la quatrième tête de série et triple championne Arantxa Sanchez Vicario. Plusieurs années plus tard, elle a confié à Sports Illustrated: « Si j’avais pu battre Sanchez ce jour-là, j’aurais gagné Roland-Garros. J’en suis sûre. »

ROGER FEDERER (Suisse): Le directeur de Roland-Garros, Guy Forget ex-4e de l’ATP en 1991), au sujet de Roger Federer : « Je crois que son triomphe à Roland-Garros en 2009 a été la plus grande victoire de sa carrière, celle qu’il a attendue le plus longtemps. »

BUDGE PATTY (États-Unis): L’Américain, qui est maintenant âgé de 95 ans, a été couronné champion de Roland-Garros et de Wimbledon en 1950. Mais en 1958, à Paris, il menait 5-0 et 40-0 à la dernière manche contre le Français Robert Haillet avant de perdre. « Je ne savais pas qu’il était possible de perdre un match comme celui-là », a-t-il déjà avoué à la revue Tennis de France.

ANNA WINTOUR (Grande-Bretagne/États-Unis): La célèbre rédactrice en chef de la revue américaine Vogue joue au tennis au Midtown Tennis Club de New York presque tous les matins avant que le soleil se lève. Un jour, en août 2018, Roger Federer l’a surprise et est arrivé avec sa famille dans sa maison de Long Island. Les deux, qui se connaissent depuis 2005, ont disputé un petit double mixte. Wintour, qui prétend regarder des matchs de tennis depuis l’âge de quatre ans, est l’une des plus grandes admiratrices de Federer et a parcouru le monde pour le voir jouer.

DENIS SHAPOVALOV (Canada): Dans un article intitulé « Sous Le Shapo », Shapovalov parle de sa finale au Challenger de Gatineau à l’été 2017 et du fait que la marque était de 3-3 à la troisième manche contre son compatriote Peter Polansky. « Je savais que je devais pousser à fond, donner tout ce que j’avais jusqu’à la fin. Il y a la belle vie – la vie des meilleurs joueurs (sur le circuit) et les bons hôtels. C’est la principale raison pour laquelle j’ai gagné. »

L’article souligne que les Challengers de Gatineau et de Granby, la semaine suivante, sont les deux derniers Challengers auxquels il a participé avant de devenir un habitué de l’ATP Tour.

DANIELLE COLLINS (États-Unis): « J’ai beaucoup étudié l’histoire de l’art. Salvador Dali et les surréalistes me fascinent. »

« Les bijoux sont mon péché mignon. J’en ai toujours trop acheté. Une amie et moi allons lancer un site Web avec notre ligne de bijoux. Le prochain bijou que nous allons présenter est inspiré par la fascination de Dali pour l’œil. Ce seront des créations un peu dérangeantes. »

ROBERTO BAUTISTA AGUT (Espagne): « J’ai grandi à Castellón de la Plana, une petite ville près de Valence. Mes parents travaillaient avec des chevaux et j’ai eu un cheval quand j’avais dix ans. J’en ai eu cinq autres, donc six en tout. Nous élevons aussi des chevaux de course. Nous travaillons sur l’esthétique des chevaux et la généalogie est très importante. Mes chevaux sont presque dans un hôtel cinq étoiles – ils sont très détendus, sans stress. J’aimerais avoir ma propre écurie, un jour. »

ALEXANDRA KRUNIC (Serbie): La Serbe de 26 ans est fascinée par l’aviation commerciale. « J’ai beaucoup lu pour savoir ce qui se passe dans le poste de pilotage. Je suis connectée toute la journée à FlightRadar24, un site Web qui contient des informations en temps réel sur tous les vols commerciaux. Lorsque je monte dans un avion, j’aime écouter les moteurs et je peux passer une journée entière près d’un aéroport à regarder les décollages et les atterrissages. »

« Connaissez-vous l’émission de télévision Mayday ? – J’ai vu chaque épisode 200 fois. Je me sens comme chez moi dans un Fokker 100 et parfois, si je n’ai pas un A380 (Airbus) pour un vol longue distance, je peux annuler mon billet. »

LES CANADIENS À R-G

Mauricio Paiz

Mardi, Gabriela Dabrowski et sa partenaire chinoise Xu Yifan ont été surprises en quart de finale du double féminin, s’inclinant 6-2, 5-7 et 7-5 face aux Chinoises Duan Yingying et Zheng Shuai. Elles étaient les quatrièmes têtes de série.

En double mixte, Dabrowski et Mate Pavic, deuxièmes têtes d’affiche, ont remporté une victoire de 1-6, 7-5 et [10-8] aux dépens de la Chinoise Zhang Shuai et l’Australien John Peers pour accéder à la demi-finale.

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Leylah Annie Fernandez est la favorite chez les filles. Mardi, la joueuse de 16 ans, de Laval, a accédé au troisième tour grâce à un gain de 6-0 et 6-3 face à l’Espagnole Marta Custic. Demi-finaliste à Paris l’an dernier et finaliste des Internationaux juniors d’Australie en 2019, Fernandez a également franchi le premier tour du double aux côtés de la Québécoise Mélodie Collard. Les huitièmes têtes de série ont vaincu la Chinoise Bai Zhuoxuan et l’Australienne Annerly Poulos en deux manches de 6-3 et 7-5.

Chez les garçons, le Lavallois Taha Baadi, 17 ans, disputera le troisième tour du simple contre le Japonais Keisuke Saitoh, mercredi.

Mardi, en double garçons, Liam Draxl, de Newmarket, en Ontario, et son partenaire américain Govind Nanda sont tombés en des comptes de 6-4, 1-6 et [10-8] face à Martin Damm (fils) et Toby Alex Kodat, des États-Unis.

(Photos de l’article : Mauricio Paiz)

 

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