Gabriela Dabrowski and Rebecca Marino give thumbs up.

Photo : Martin Sidorjak

L’équipe canadienne présentée par Sobeys a obtenu du succès lundi aux Finales de la Coupe Billie Jean King, à Prague. En effet, elle a signé un gain de 2-1 contre la France, championne en titre, grâce à une victoire inspirée de Françoise Abanda en simple et à une performance dominante de Gabriela Dabrowski et de Rebecca Marino en double.

Dans le cadre de sa deuxième rencontre du tournoi à la ronde du Groupe A, le Canada se mesurera à la Fédération russe de tennis et tentera de se qualifier pour les demi-finales.

Photo: Martin Sidorjak

Abanda, 24 ans, a donné le ton en battant Fiona Ferro en trois manches de 4-6, 6-4 et 6-4. À la surprise générale, la Française, qui occupe le 105e rang, a été choisie par le capitaine Julien Benneteau à la place de Caroline Garcia (75e). « C’était mon choix et celui du personnel basé sur la situation (mauvaise forme et blessure) de Caroline depuis quelques semaines », a déclaré Benneteau.

La première manche a été serrée jusqu’à ce que Ferro ne brise Abanda dans le dernier jeu grâce à un amorti gagnant du coup droit sur sa deuxième balle de manche. Ce coup audacieux lui a permis de terminer la manche avec brio et de prendre rapidement une avance de 2-0 dans le deuxième acte.

La situation semblait plutôt sombre pour Abanda (353e), mais elle s’est accrochée et a progressivement pris le contrôle. Elle a réussi le bris au troisième jeu, puis une autre fois au cinquième, et a remporté la manche après avoir effacé une balle de bris alors qu’elle servait pour prendre les devants 5-3.

C’est elle qui frappait le plus fort et elle a progressivement épuisé Ferro, qui disputait son premier match de simple à la Coupe BJK.  

Le site de la Fédération Française de Tennis résume bien la situation : « La troisième manche confirme la crispation de Fiona en même temps que son adversaire se libère. Plus agressive, Françoise Abanda se détache 3-1. Combative, à l’écoute de son capitaine, Ferro fait de son mieux, mais ne parvient pas à inverser la mauvaise spirale. Les fautes directes tombent trop souvent sur les points importants… »

Photo: Martin Sidorjak

Abanda, qui a remporté sa cinquième victoire consécutive en simple à la Coupe BJK depuis la rencontre de 2016 en Slovaquie, a expliqué dans une entrevue à Sportsnet : « Le capitaine, Sylvain (Bruneau), me disait de laisser aller mes coups et je voyais que Fiona éprouvait de la difficulté. Je me disais donc “accroche-toi, reste dans le match”. (Je suis) très satisfaite de ma performance. Je n’ai pas beaucoup joué cette année, je ne savais donc pas trop à quoi m’attendre, mais je suis très heureuse d’avoir pu remporter la victoire pour le Canada. »

Depuis février, elle n’a participé qu’à cinq tournois et lors de son dernier — une épreuve de l’ITF à Macon, en Géorgie, au mois d’octobre —, elle a perdu 3-6, 6-2 et 10-8 contre l’Américaine Alana Smith (9999e), qui est plutôt une spécialiste du double. Mais, tout le monde sait que, comme l’a dit Bruneau, « Françoise aime les projecteurs. Elle se montre toujours à la hauteur dans les grandes occasions. »

Après cette victoire, Bruneau a mentionné : « En fait, elle a très peu joué cette année, alors c’est bien qu’elle ait pu venir ici, dans un match important contre une bonne joueuse, et jouer à ce niveau sans avoir beaucoup de préparation. J’ai surtout été surpris de sa forme physique, car il y avait beaucoup de bons échanges, beaucoup de déplacements. J’étais très surpris qu’elle n’ait pas l’air fatiguée à la fin de la troisième manche et qu’elle bouge encore bien. »

Photo: Martin Sidorjak

Marino a ensuite sauté sur le Court central et a rapidement pris une avance de 2-0 sur la numéro un française Alizé Cornet (59e). La joueuse de 31 ans n’a toutefois pas tardé à remonter la pente et à empocher la première manche en 43 minutes.

Un scénario semblable s’est produit au deuxième acte, Cornet prenant les devants 3-1 avant que Marino ne trouve son rythme. La Canadienne a brisé la Française pour créer l’égalité à 3-3 et à partir de là, elle est restée nez à nez avec Cornet.

Au jeu décisif, Marino menait 4-1, puis 5-4 lorsque Cornet a produit un amorti gagnant et a remporté le match après deux fautes directes de Marino du coup droit. Le pointage final : 6-4, 7-6(5).

« Je suis vraiment fière de la façon dont j’ai joué aujourd’hui, même si j’ai perdu », confiait Marino. « J’ai le sentiment d’avoir donné mon meilleur niveau et d’avoir montré que j’étais à la haute d’Alizé. Ce n’était qu’une question de quelques points ici et là. Pour la rencontre de demain contre la Russie, je vais essayer de me rappeler que j’ai ma place sur le court avec ces filles qui sont dans le Top 100, le Top 50 — avoir cette conviction parce que je sais que mon jeu est là. »

Marino, 148e mondiale, a tenu tête à Cornet en fond de terrain. La seule déception est son service. Elle n’a réalisé que 51 pour cent de ses premières balles, remportant 69 pour cent d’entre elles, mais seulement 47 pour cent de ses deuxièmes balles.

Photo: Martin Sidorjak

Pour Marino, le meilleur était à venir, car elle a uni ses efforts à ceux de Dabrowski pour signer un gain de 6-3 et 7-6(6) aux dépens de Cornet et de Clara Burel dans le match de double décisif.

Ce n’est pas une surprise si Dabrowski, qui participe à la Coupe BJK pour la 16e fois depuis 2013, a pris le contrôle de la première manche en étant très présente au filet. Elle et Marino ont en quelque sorte donné une leçon aux Françaises, mais la dynamique a changé au deuxième engagement lorsque Cornet et Burel ont élevé leur niveau et ont rendu les choses plus compétitives. Elles ont signé un bris pour mener 4-2 et Cornet a servi pour la manche à 5-3, mais les Canadiennes sont revenues à la charge.

Les choses se sont compliquées au jeu décisif, puisque de 2-2 à 6-6, il y a eu huit mini-bris consécutifs. Les Canadiennes ont même repoussé une balle de manche à 5-6 lorsque Dabrowski a frappé un spectaculaire smash après avoir répliqué à un lob. Après cela, le match s’est terminé comme il se devait : une volée gagnante de Dabrowski et une volée de Burel qui a atterri dans le filet.

Dabrowski et Marino ont ensuite célébré une victoire du Canada qui allait à l’encontre de presque tous les pronostics.

Photo: Martin Sidorjak

« Jouer avec Rebecca est génial », a déclaré Dabrowski. « Nous avions fait équipe il y a quelques années aux Pays-Bas et nous avions disputé un excellent match de double même si nous avions gagné la rencontre 3-0 et qu’il n’y avait pas d’enjeu à ce match. C’était tellement plaisant. Je me souviens avoir eu l’impression de remporter un Grand Chelem. Il y avait une si bonne ambiance et de bonnes vibrations sur le terrain. Je pense que je ressentais un peu la même chose aujourd’hui. Heureusement, nous n’avons pas déçu. »

Un grand défi attend le Canada demain lorsqu’il se mesurera aux Russes, la seule équipe à Prague qui peut choisir parmi cinq joueuses du Top 50 — Anastasia Pavlyuchenkova (12e), Daria Kasatkina (28e), Veronica Kudermetova (31e), Ekaterina Alexandrova (32e) et Ludmilla Samsonova (40e).

Photo: Martin Sidorjak

Après une première journée fructueuse, Bruneau, capitaine intérimaire pendant qu’Heidi el Tabakh prépare son mariage, a reconnu le travail accompli par el Tabakh et l’entraîneure Nathalie Tauziat au cours des trois dernières années.

 « (Les joueuses) sont super bonnes — elles s’entraînent bien », mentionnait-il. « Elles travaillent fort. C’est plaisant. J’adore représenter le Canada. En tant qu’entraîneur, je ne pense pas que je serais capable de travailler avec des joueuses étrangères. C’est un sentiment formidable. »

Mardi, la deuxième et dernière rencontre du tournoi à la ronde du groupe A contre la Fédération russe de tennis commencera à 10 h 30, heure de Prague (5 h 30, heure de l’Est), et sera diffusée par TVA Sports (français) et par Sportsnet (anglais).

Photo de l’article : Martin Sidorjak

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