Comme prévu, la première semaine de Wimbledon s’est terminée dimanche. Dans le passé, on ne jouait le premier dimanche qu’en dernier recours, pour essayer de prendre le dessus sur l’horaire si la pluie avait retardé trop de matchs.

Même s’il y a eu des anomalies dans les tableaux cette année parce que les têtes de série sont maintenant strictement établies par les classements de la WTA et de l’ATP — une Anette Kontaveit diminuée par la COVID comme deuxième tête de série chez les femmes et un Casper Rudd, qui ne s’est jamais illustré sur le gazon, en tant que troisième tête d’affiche chez les hommes —, il y a eu un nombre inhabituellement élevé de surprises au cours des sept premiers jours.

Les anciennes championnes Angelique Kerber, Garbine Muguruza, Serena Williams et Petra Kvitova sont tombées au combat. Chez les hommes, l’absent le plus remarqué est l’octuple champion Roger Federer, qui n’est toujours pas assez en forme (genou droit) pour reprendre la compétition. Matteo Berrettini et Marin Cilic, deux anciens finalistes, ainsi que Roberto Bautista Agut, demi-finaliste en 2019, ont dû se retirer après avoir textés positifs à la COVID-19.

Berrettini, vainqueur sur le gazon de Stuttgart et du Queen’s Club, et la favorite Iga Swiatek, ont été les plus regrettés. La Polonaise, numéro un mondiale, a été éliminée au troisième tour par Alizé Cornet et par sa propre incapacité à trouver sa zone de confort sur le gazon.

Conséquemment, Ons Jabeur (3e) a endossé le rôle de favorite dans le bas du tableau, tandis que la championne de 2019, Simona Halep (16e), est celle du haut du tableau. Mais il faudrait être très courageux pour prédire qu’elles atteindront toutes les deux la finale de samedi prochain.

La logique a été un peu plus respectée chez les hommes, alors que les deux premières têtes de série, Novak Djokovic et Rafael Nadal, sont sur la bonne voie pour s’affronter dimanche prochain. Bien sûr, le super talentueux Nick Kyrgios pourrait jouer les trouble-fête s’il atteint la demi-finale contre Nadal.

Un petit mot sur Kyrgios et son comportement inadmissible. Il aspire tout l’oxygène d’un match avec ses discussions incessantes, ses bavardages et ses pitreries, réduisant son adversaire à un spectateur passif. Le problème de Kyrgios, c’est qu’il est un joueur tellement sensationnel que ses adversaires, comme Stefanos Tsitsipas samedi, doivent redéfinir leur jeu pour rivaliser avec lui, tout en devant faire face à l’incessant spectacle dans lequel l’Australien de 27 ans joue le rôle principal. S’il s’agissait d’un joueur de moindre calibre, le cirque serait plus facile à gérer pour ses adversaires, mais Kyrgios pousse ses rivaux au maximum et les oblige à essayer de gérer les distractions occasionnées par son comportement scandaleux.

LES CANADIENS À WIMBLEDON

Photo: Martin Sidorjak

Gabriela Dabrowski est la seule Canadienne encore en lice à Wimbledon. Elle prend part au double mixte avec John Peers. Lundi, en quart de finale, les quatrièmes têtes de série se mesureront à Sania Mirza et à Mate Pavic.  

Dimanche, en double féminin, Dabrowski et la Mexicaine Giuliana Olmos ont été éliminées en deux manches de 6-4 et 6-3 par les Américaines Danielle Collins et Desirae Krawczyk.

LES JUNIORS DÉFENDENT LES COULEURS DU CANADA

Photo: Martin Sidorjak

Cinq Canadiennes participent au volet junior de Wimbledon.

La meilleure histoire jusqu’à présent est peut-être celle du seul garçon sur groupe, Jaden Weekes. Le jeune Montréalais de 17 ans a quitté la maison le 20 mai et il lui manque encore une valise. Apparemment, elle est restée à Montréal pendant six jours, puis a traversé l’Atlantique jusqu’à Londres, mais n’a pas encore été retrouvée.

Cette valise contenait, entre autres, deux paires de chaussures de tennis pour le gazon, des vêtements de tous les jours et son cordage. Il a pu commander une paire de chaussures en ligne avec livraison le lendemain et la porte depuis ce temps.

Weekes, qui occupe le 21e rang des classements juniors de la Fédération internationale de tennis, a remporté son match du premier tour samedi en éliminant le Slovaque Peter Nad en deux manches de 6-4 et 6-3. Mardi, il affrontera le Croate Mili Poljicak (3e).         

« Ça me plait beaucoup, mentionnait le jeune gaucher à propos du jeu sur le gazon. C’est la première fois, mais je pense que mon jeu s’y prête bien. J’aime être agressif, monter au filet. Mes volées sont mon meilleur atout, alors je m’amuse beaucoup. »

Maravic, la mère de Jaden, est infirmière à l’Hôpital général juif de Montréal. Elvis, son père, travaille pour Postes Canada.   

« J’ai commencé à jouer au tennis à l’âge de six ans à Montréal (Lasalle). Mon frère Kyle et mes parents jouaient pour le plaisir. Évidemment, je voulais imiter mon frère aîné (de deux ans). J’ai donc pris une raquette et j’ai commencé à jouer. »

Kyle a obtenu une bourse de tennis de l’université de Binghamton, dans l’État de New York.     

Jaden suis ses cours de 12e année par correspondance — il n’y a pas de 12e année au Québec — d’une école secondaire du Nebraska pour terminer ses études secondaires et être éventuellement admissible à une bourse d’études universitaires américaines.   

Cet été, il prévoit participer à des tournois du circuit Challenger à Winnipeg, Vancouver et Granby, au Québec. « J’ai hâte, car ce sera la première fois que j’évoluerai sur le circuit professionnel. J’ai hâte de voir où mon jeu se situe. Je pense que je peux bien faire. »

Photo: Martin Sidorjak

L’entraîneur de Weekes est Martin Laurendeau, l’ancien 90e mondial de l’ATP (1988), capitaine de l’équipe canadienne de la Coupe Davis durant de nombreuses années et ex-entraîneur de Denis Shapovalov. Weekes ne tarit pas d’éloges sur Laurendeau. « Martin est incroyable, je l’adore. Il est très compréhensif, il est très passionné. Il aime vraiment le tennis. Il sait ce qu’il faut pour devenir un professionnel parce qu’il est passé par là et qu’il a travaillé avec Shapovalov. Je lui fais confiance pour tout et j’essaie d’assimiler tout ce qu’il me dit. » 

« Il a un très bon jeu et il est très athlétique, mentionnait Laurendeau. Il est rapide, explosif et très agile. C’est un gaucher qui aime attaquer — service-volée, monter su filet. Il cause beaucoup de problèmes à ses adversaires, parce que les joueurs juniors ont tendance à rester sur la ligne de fond. C’est un excellent joueur naturel de double. En ce moment, il est probablement notre joueur le plus prometteur au Canada. »

Lorsque Félix Auger-Aliassime est à Montréal, il aime frapper des balles avec Weekes parce qu’il est solide et qu’ils s’entendent bien. « Chaque fois qu’il est en ville, nous nous entraînons ensemble, racontait Weekes. C’est un modèle et une personne formidable. Je l’admire vraiment. »

Lorsqu’on lui a demandé s’il gagnait des manches contre Auger-Aliassime à l’entraînement, il a ri. « Pas encore, mais j’espère que ce sera le cas un jour. »

Photo: Martin Sidorjak

Pour la deuxième fois cette année dans un tournoi junior du Grand Chelem, après les Internationaux d’Australie en janvier, quatre Canadiennes (trois têtes de série) ont atteint le deuxième tour.

La meilleure tête d’affiche est Victoria Mkoko (15e). Lundi, la jeune Torontoise de 15 ans a accédé au troisième tour grâce à un gain de 6-4, 3-6 et 6-0 aux dépens de la Britannique Ella McDonald.

Photo: Martin Sidorjak

La Montréalaise Annabelle Xu (10e), 18 ans, s’est aussi qualifiée pour le troisième tour en battant la Britannique Talia Neilson Gatenby en trois manches de 6-4, 3-6 et 6-3.

Photo: Martin Sidorjak

Au premier tour, Kayla Cross (13e) a repoussé cinq balles de match, et dimanche, la joueuse de 17 ans de London, en Ontario, a atteint le troisième tour en infligeant un revers de 6-4 et 6-3 à la Slovaque Irina Balus.

Photo: Martin Sidorjak

LA quatrième Canadienne est Mia Kupres, une jeune de 18 ans d’Edmonton. Lundi, elle s’est inclinée 6-2 et 6-4 au deuxième tour face à la Suissesse Céline Naef (2e).  

PHOTO PRÉFÉRÉE

Photo: Martin Sidorjak

Jannik Sinner a disputé un superbe match dimanche pour battre Carlos Alcaraz 6-1, 6-4, 6-7(8) et 6-3 et ainsi mettre la table pour un duel contre Novak Djokovic, mardi.

Photo de l’article : Martin Sidorjak

Tags