Sylvain Bruneau at the Miami Open

Photo:

L’équipe canadienne présentée par Sobeys, c’est une équipe composée de joueuses et de capitaines exceptionnels qui, à l’occasion de compétitions comme la Coupe Billie Jean King, donnent le meilleur d’eux-mêmes pour représenter fièrement leur pays. Toutefois, ce que les gens ignorent la plupart du temps, c’est que l’équipe canadienne mise également sur plusieurs personnes en arrière-scène qui jouent un rôle clé dans les performances réalisées par les athlètes sur les courts.

Équipe Canada a, en effet, la chance de compter sur l’appui de professionnels aux expertises variées qui s’assurent que les joueuses soient au sommet de leur forme, tant sur le plan physique que psychologique : entraîneur, préparateur physique, médecin, physiothérapeute, massothérapeute, etc.

Dans notre série sur les acteurs dans l’ombre, nous lèverons justement le voile sur les efforts de ces personnes pour vous permettre d’en apprendre davantage sur les fonctions essentielles qu’elles remplissent. Aujourd’hui, nous nous penchons sur le profil de Sylvain Bruneau, capitaine par intérim de l’équipe et chef du tennis féminin professionnel et de transition chez Tennis Canada.

Équipe Canada : de 2004 à aujourd’hui

Bien connu des amateurs de tennis canadien, Sylvain Bruneau sera de nouveau de la partie avec Équipe Canada lorsqu’il agira comme capitaine intérimaire aux Finales de la Coupe Billie Jean King en remplacement d’Heidi El Tabakh, qui sera absente puisqu’elle se mariera durant la tenue du tournoi. Pour l’entraîneur québécois, il s’agit toutefois d’un retour aux sources excitant, après qu’il se soit investi dans l’équipe de 2004 à 2018.

« Ma première compétition avec Équipe Canada, c’était en 2004 lorsque j’ai été nommé entraîneur pour la Fed Cup (maintenant appelée Coupe Billie Jean King). J’ai conservé ce rôle jusqu’en 2010 et je suis devenu par la suite capitaine officiel de l’équipe jusqu’en 2018 », mentionnait Sylvain. « La Coupe, c’est une compétition que j’adore : ce sont les meilleurs pays qui s’affrontent en compétition par équipe et c’est une grande fierté de pouvoir y représenter le Canada. C’est d’ailleurs la première fois que les meilleures nations seront regroupées dans un tournoi de fin d’année et cela s’annonce super intéressant. »

Sylvain Bruneau coaching Bianca at the Fed Cup
Photo: Arturo Velazquez

Le capitaine, à l’occasion des compétitions internationales, a un rôle particulier : il a le privilège d’être sur le terrain pendant les matchs. Il peut échanger avec les joueuses et leur donner de multiples conseils et encouragements pendant les duels. C’est la plus grande différence avec le rôle de l’entraîneur, qui doit demeurer sur le banc avec le reste de l’équipe durant le tournoi. En 2021, ce sera d’ailleurs un rôle encore plus crucial, puisque le Canada misera sur une équipe qui, en l’absence des Bianca Andreescu, Leylah Annie Fernandez et Eugenie Bouchard, comptera sur des joueuses talentueuses, mais un peu moins aguerries.

« C’est un très gros défi qui nous attend. On va jouer tout d’abord contre la France et la Fédération russe de tennis qui compteront sur plusieurs joueuses du top 100. De notre côté, nous aurons des filles qui sont un peu plus basses dans le classement mondial en simple, mais qui sont capables de jouer à un excellent niveau. Les conditions de jeu (une surface dure à l’intérieur) sont souvent favorables aux Canadiennes et nous allons donc nous présenter à Prague avec l’objectif de causer des surprises ! »

Au-delà des résultats, la camaraderie

Dans une ère où la performance prend bien souvent toute la place, on oublie parfois que le tennis, c’est avant tout une collectivité au sein de laquelle des personnes tissent des liens précieux. C’est d’ailleurs un fait que Sylvain, questionné sur son meilleur souvenir à la Coupe Billie Jean King, met en lumière sans aucune hésitation.

« J’ai beaucoup de bons souvenirs de la Coupe Billie Jean King, notamment d’excellentes victoires avec un grand nombre de filles. Mais, mon souvenir numéro 1 et le plus important, c’est que j’ai pu travailler pendant plusieurs années avec Rene Simpson Collins, qui était une grande amie à moi. J’ai adoré être son entraîneur lorsqu’elle était capitaine de l’équipe. Elle est décédée il y a quelques années et ce fut très difficile pour moi. Cela demeure toutefois ce que je retiens le plus de la Coupe. »

Rene Simpson - Olympics 1992
Olympics team 1992: Top Row: Robert Bettaun, Andrew Sznajder, Rene Simpson, Andre Labelle
Bottom Row: Brian Gyetko and Sebastian LeBlanc

Cette importance qu’il accorde au volet humain du tennis ressort fortement chez l’homme qui, après être tombé follement amoureux du sport, a fait ses débuts comme entraîneur à l’âge de 18-19 ans. Bien qu’il ait développé de nombreux excellents joueurs, comme Bianca Andreescu, Marie-Ève Pelletier et Jocelyn Robichaud (pour ne nommer que ceux-là), sa vision du tennis se situe au-delà des simples résultats.

« Le tennis et l’enseignement (surtout aux enfants), c’est ma raison d’être. Ce que j’aime beaucoup dans ce métier, c’est d’encourager les athlètes à repousser leurs limites, autant sur le plan tennistique que sur celui des valeurs et des qualités mentales qui sont essentielles pour arriver au plus haut niveau. Pour moi, c’est extrêmement motivant. »

Pousser le tennis canadien encore plus loin

Canada winning the tie - Fed Cup 2017
Photo: Arturo Velazquez

Depuis le départ de Louis Borfiga, Sylvain est maintenant chef du tennis féminin professionnel et de transition chez Tennis Canada et il assume un rôle encore plus important auprès des joueuses du Centre national de tennis présenté par Rogers. Fort de ce nouveau rôle, qu’il apprécie particulièrement, il caresse de grandes ambitions pour le tennis canadien féminin.

« On a fait des choses extraordinaires depuis quelques années. Ce que j’aimerais maintenant, c’est qu’on soit capable au Canada d’avoir beaucoup plus de joueuses sur le circuit qui accomplissent leur rêve. Après, c’est sûr que ce serait extraordinaire de gagner la Coupe Billie Jean King, d’avoir une médaille d’or aux Olympiques ou de remporter plus de Grands Chelems. En fin de compte, j’espère surtout que plus de Canadiennes pourront représenter le pays dans le futur et gagner leur vie grâce au tennis », concluait-il.

Tags