Photo : Patrice Lapointe / Tennis Canada

Bianca Andreescu a été éliminée en huitième de finale de l’Omnium Banque Nationale 2021, freinée par la combative Tunisienne Ons Jabeur.

Et par une autre blessure.

La Canadienne, huitième mondiale et deuxième tête de série de l’événement, a été vaincue par Jabeur (22e), 6-7 (5), 6-4 et 6-1 au terme d’un match plein de rebondissements.

Dans un premier set excitant, marqué d’un bris de chaque côté, la favorite locale a prévalu en bris d’égalité. Toutefois, la Torontoise semblait en avoir payé le prix car elle a fait appel au thérapeute pour soigner une blessure à un orteil du pied droit. Et cette blessure n’a pas échappé à sa rivale qui fait courir sa rivale sur toute la surface du terrain, notamment à coups d’amortis, au début du deuxième set.

Photo : Patrice Lapointe / Tennis Canada

Et pour pimenter le spectacle, il y avait de nombreux représentants de la communauté arabe, en général, et tunisienne, en particulier. De petits groupes extrêmement bruyants qui ont créé une tension digne de grands rendez-vous internationaux.

À 3-2 Jabeur, Andreescu au service à 40-0, une courte mais solide averse a renvoyé les joueuses au vestiaire. Reprise du match une heure plus tard,

Et à 21h52, Jabeur en avant 4-3, la malchance frappait Bianca de nouveau. Au terme d’un déplacement, Andreescu s’est effondrée et le silence s’est abattu sur le stade. Cette fois, c’est l’orteil du pied gauche qui l’a foudroyée et les thérapeutes sont arrivés en renfort pour évaluer puis traiter la blessure.

Après une autre pause de sept minutes (blessure) et une autre de huit minutes (pluie), la deuxième manche a été conclue sur un bris par Jabeur. Un set partout.

Malgré la douleur, Bianca Andreescu a eu le courage de compléter la confrontation alors que sa rivale la promenait de tous les côtés. Dure stratégie mais totalement légitime dans ce contexte.

« Je suis super déçue de la façon dont j’ai joué mais en même temps, Ons a très bien joué. » a-t-elle déclaré d’entrée dans un point de presse qui a commencé un peu avant minuit. « J’ai essayé de donner le meilleur de moi-même avec ce que j’avais. Disons qu’elle a un peu perturbé mon rythme aujourd’hui. Et la situation avec mon orteil n’a pas aidé du tout. J’aurais espéré que mon service soit meilleur… elle en a clairement tiré un avantage. »

A-t-elle pensé se retirer du match?

« J’en ai assez de me retirer! Oui, bien sûr, j’aurais pu le faire, mais je ne voulais pas. Mon orteil est super endolori et ça faisait souvent mal mais j’essayais de ne pas le montrer. Elle en a pris avantage. Par ailleurs, au troisième set, elle était flamboyante et ne me donnait rien. Bon… j’espère simplement que mon orteil sera guéri pour mes prochains tournois. »

Outre l’apparition d’un nouveau type de blessure et la déception de l’élimination, Andreescu restait philosophe.

« Je n’ai que 21 ans. Oui, j’ai gagné ce tournoi auparavant et je sais que j’aurais pu le gagner encore. Mais bon, ce sont des choses qui arrivent et il faut passer à autre chose. C’est la vie. Je suis en santé après tout et, au moins, je n’ai pas d’entorse à la cheville ou quelque chose du genre. Je veux juste être positive. (…) Je sais que je vais rebondir. »

Ons Jabeur, elle, poursuit ainsi sa formidable saison avec une 36e victoire contre 13 défaites.

En entrevue sur le terrain, et en français de surcroit, la gagnante a expliqué comment elle a survécu à toutes ces péripéties. « Ce n’était pas facile mais je suis restée concentrée car je voulais gagner le match. Le premier set, c’était à deux doigts…» déclarait Jabeur, à chaud, tout en remerciant le public… tunisien et canadien.

D’ailleurs, le tapage effectué par les quelques centaines de compatriotes l’a galvanisé. « Je me sens à la maison, ici. Le public canadien est vraiment sympathique et j’espère qu’ils vont me suivre. »

Photo : Patrice Lapointe / Tennis Canada

Une chose est sûre, Jabeur aura l’appui d’Andreescu elle-même. Car, reconnaissant la saison exceptionnelle de la tunisienne, elle lui a donné son vote.

« Je lui ai dit qu’elle devait aller gagner le tournoi, maintenant (rire). »

Marino : fin du conte de fées

L’autre Canadienne encore en lice était la vétérane Rebecca Marino, qui revendiquait jusqu’à ce jeudi midi le titre de surprise du tournoi. Et même de « conte de fées ».

Mais les contes de fées ne finissent pas toujours comme on le désirerait.

Une heure après le lancer de la première balle, Aryna Sabalenka, troisième mondiale et favorite du tournoi, venait de ramener sur terre Marino et le reste du pays par 6-1 et 6-3. Fin de parcours.

Photo : Sarah-Jade Champagne / Tennis Canada

Après ce match, la Vancouvéroise a bien sûr rendu hommage à sa puissante rivale. Et elle était capable de voir sa semaine dans son ensemble et d’apprécier ce qu’elle avait accompli en éliminant Keys et Badosa.

« C’était vraiment spécial de remporter deux victoires de suite contre des joueuses du Top 40. De plus, je sentais que je n’avais pas seulement la foule montréalaise derrière moi, mais bien celle du pays tout entier. C’était vraiment spécial et je vais m’en souvenir longtemps, très longtemps. »

Ces performances de Rebecca Marino, espérons-le, pourront lui permettre, qui sait, de revenir dans le Top 100, ne serait-ce que pour la dose de confiance qu’elles lui auront injectée. Car, au niveau du classement, sa présence au troisième tour de l’OBN 2021 lui aura fait faire un bond de 45 positions et, lundi prochain, elle devrait se situer aux environs du 175e rang.

« Dans mon cœur, je sens que j’appartiens à ce groupe de joueuses, que j’appartiens à ce niveau »,a déclaré Marino. « Oui, je sens que ces résultats ont démontré que j’avais foi en mes capacités. Ça prend juste un bout de temps pour gravir les échelons. Je suis contente d’avoir pu montrer à tout le monde comment je jouais. »

Son prochain objectif sera de bien faire aux qualifications des Internationaux des États-Unis afin, espère-t-elle d’engranger d’autres précieux points et continuer sa remontée.

Cela étant dit, Marino n’en avait pas terminé avec la puissante Biélorusse qu’elle a retrouvée en milieu d’après-midi en double. Marino, qui faisait équipe avec sa jeune compatriote Leylah Annie Fernandez, s’est à nouveau inclinée devant Sabalenka et sa partenaire belge Elise Mertens, 7-6 et 6-2.

Sabalenka et Mertens sont les favorites du double et elles affronteront une autre Canadienne en quart de finale. Il s’agit de Gabriela Dabrowski en duo avec la Brésilienne Luisa Stefani.

Elles se sont qualifiées en raison d’une victoire de 7-5 et 6-2, au 2e tour, face à l’Américaine Emina Bektas et la Britannique Tara Moore.

C’est pas fini tant que c’est pas fini

Cette phrase célèbre de l’entraîneur de baseball Yogi Berra résonnait fort, jeudi.

Dans un duel épique de métronomes, l’Espagnol Roberto Bautista Agut a prévalu aux dépens de l’Argentin Diego Schwartzman après 2 h 45 min de jeu éreintant, 6-3, 3-6 et 7-5.

À la dernière manche, Schwartzman a obtenu trois balles de match sans pouvoir conclure. 20 minutes plus tard, c’était au tour de Bautista Agut d’en obtenir une, sans en profiter. À la suivante, il a confirmé sa victoire, passant en quart face à Reilly Opelka.

Le géant américain a disposé de Lloyd Harris par 4-6, 7-6 (6), 7-6 (4), lui aussi au terme d’un marathon de 2 h 47 min Ah oui… Lloyd Harris a obtenu une balle de match dans le jeu décisif du deuxième acte et a raté sa chance.

Non… c’est pas fini, tant que c’est pas fini !

Gauff ne joue pas et avance

Cori Gauff a continué son parcours dans le tableau principal et se trouve en quart de finale. Sans jouer… ou presque.

Au lendemain d’une victoire acquise sur l’abandon d’Anastasia Potapova, après seulement cinq jeux, l’Américaine de 17 ans n’a même pas eu à jouer au troisième tour en raison de l’abandon de la Britannique Johanna Konta (blessure au genou).

L’adolescente, 24e mondiale, n’aura donc passé qu’une heure et 27 minutes sur le terrain à l’aube de son quatrième tour. Elle sera sûrement la plus reposée, mais ce manque d’action n’est pas nécessairement recommandé dans un tournoi de ce calibre. Faudra voir.

Sa prochaine adversaire sera Camila Giorgi (71e). Gauff a remporté leur seul affrontement en carrière, 6-2, 6-3, à la mi-mai, à Parme en Italie.

Chrónia pollá Stéfanos

Photo : Peter Power/Tennis Canada

Le jour de son 23e anniversaire de naissance, le Grec Stefanos Tsitsipas a aisément atteint les quarts de finale en disposant du Russe Karen Khachanov, 6-3, 6-2, confirmant son prochain rendez-vous avec le Norvégien Casper Ruud.

Comme il fallait s’y attendre, les amateurs lui ont souhaité un joyeux anniversaire en chanson pendant que les organisateurs lui apportaient le gâteau de circonstance, ce que le Grec a bien apprécié.

Pour Tsitsipas, ses journées d’anniversaires en tournoi sont toujours les plus belles. Enfin presque toutes… car en 2017, il avait moins le goût de célébrer.

« C’était ici, à Toronto, il y a trois ans quand j’ai affronté Rafa en finale. Ouais, c’était plutôt une expérience douce-amère. »

Tags