Photo : University of Kentucky

Les surdoués Denis Shapovalov et Félix Auger-Aliassime ont pris d’assaut l’ATP, il y a quelques années. Ils en sont maintenant à l’étape de s’attaquer à une place dans le Top 10 mondial. Et d’y rester

Mais après eux, qui viendra?

Pas d’inquiétude, la relève semble bien préparée. Et c’est le moins qu’on puisse dire en voyant cette manchette sur le site internet de la section tennis, à l’Université du Kentucky. Ce sont deux Canadiens sur trois qui faisaient la une de la section tennis, fin avril, sur la page web de cette institution qui compte 30 000 étudiants.

À lui seul, l’Ontarien Liam Draxl compte deux distinctions. Le joueur de Newmarket a été nommé au sein de la première équipe d’étoiles mais surtout, il a obtenu le titre de recrue de l’année (Newcomer of the year) de l’Association du Sud-Est (SEC / SouthEastern Conference). Rien de moins.

Sur l’affiche, il est rejoint notamment par son compatriote Gabriel Diallo, lui aussi choisi au sein de la première équipe d’étoiles de la SEC.

Liam Draxl a conclu les trois dernières semaines de la saison au tout premier rang, en simple, au classement Oracle ITA (Intercollegiate Tennis Association), regroupant toutes les universités de la NCAA, dans la Division 1. Il a conclu la saison avec un dossier de 19 victoires contre 2 défaites seulement.

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En éliminatoires, les 20 et 21 avril, Draxl et Diallo ont uni leurs efforts pour triompher de l’Université d’Arkansas 4-0, avant d’être battus, en quarts de finale, par Texas A&M, 4-1.

Quant à Diallo, un géant de six pieds et sept pouces, il n’est pas en reste, ayant atteint la 12e position du classement ITA, Division 1. Sa fiche combinée (simple et double) était de 14-6.

Martin Laurendeau, ex-joueur de l’ATP, est l’un des entraîneurs de Tennis Canada qui est assigné depuis des années à préparer le passage des athlètes juniors au niveau professionnel. Il est donc bien placé pour nous donner quelques observations sur les deux espoirs canadiens.

« Draxl est un guerrier; il aime les bras de fer, les longs échanges. Imposer sa grande volonté sur l’adversaire et gagner la bataille psychologique. À cela, on pourrait comparer sa solidité mentale et son bagout à celui d’un Shapovalov. Sans avoir de « gros coups » comme l’autre, Liam peut tout faire, belle touche… volées… changer le rythme aisément. Il est un bagarreur hors pair. Être classé actuellement #1 NCAA est un bel exploit. » de résumer Laurendeau avant d’enchaîner sur l’autre fleuron des Wildcats de l’Université du Kentucky.

« Diallo possède une grande élasticité qui rend ses coups percutants vu sa taille (6’7’’). Un service qui ne cesse de s’améliorer, un coup droit qui est très pénétrant, un revers très très solide. Contrairement à Draxl, il cherche à gagner les points assez rapidement. Il bouge bien pour un grand gars. Il veut, il a faim. » Et Laurendeau d’exprimer son admiration pour la dernière saison du jeune homme.

« C’est un beau diamant brut qui ne requiert que d’être taillé avec plus d’expérience de matchs, ce qu’il obtient sur le circuit universitaire NCAA. Un beau potentiel de « late bloomer ». Être classé #12 dès sa 2è année est impressionnant. À suivre. »

En passant, la représentation de l’Unifolié au sein de cette université, est tout de même remarquable (d’où le titre de ce segment) puisqu’on compte cinq athlètes canadiens chez les Wildcats. Outre Draxl (Newmarket) et Diallo (Montréal), on y retrouve Joshua Lapadat (London), Alexandre Leblanc (Montréal) et Jonathan Sorbo (Toronto).

Afin de vous donner une idée de nos compatriotes évoluant dans cette Division 1 de la NCAA, hommes et femmes confondus, voici celles et ceux qui ont trouvé une place dans la liste des 125 premiers, en date du 28 avril.

NCAA / Division 1 – Hommes

Top 125 (Classement ITA)

RangJoueurÂgeUniversitéFiche (2021)
1-Liam Draxl (Newmarket, On)19Kentucky19-2
12-Gabriel Diallo (Montréal, Qc)19Kentucky19-7
24-Alexis Galarneau (Laval, Qc)22NC State10-3
31-Juan Carlos Aguilar (Montréal, Qc)22Texas A&M15-10
57-Benjamin Sigouin (Vancouver, CB)21North Carolina 9-9
100-Taha Baadi (Montréal, Qc)19Wake Forest12-8
106-Nicaise Muamba (Laval, Qc)20 Liberty16-5
109-Joshua Lapadat (London, On)18Kentucky11-10
114-Cleeve Harper (Calgary, Al)20Texas22-10

NCAA / Division 1 – Femmes

Top 125 (Classement ITA)

RangJoueuseÂgeUniversitéFiche (2021)
33-Vanessa Wong (Toronto, On)22Washington18-4
79-Layne Sleeth (Markham, On)19Floride9-1
103-Rosie Johanson (Vancouver, CB)22Virginia16-4
112-Rachel Hanford (Mississauga, On)18Minnesota10-8

Le plus récent exemple de succès canadien dans la NCAA demeure Brayden Schnur qui, après avoir remporté les Internationaux juniors de Repentigny (2013), a choisi le parcours universitaire au lieu de faire le saut chez les professionnels.

Il y est devenu un des plus grands joueurs de l’histoire des Tar Heels de l’Université de la Caroline du Nord, avant de choisir de faire le saut chez les professionnels en 2016.

S’il y a de jeunes prodiges tels les Fernandez, Andreescu, Auger-Aliassime ou Shapovalov, qui font le saut directement des juniors à la grande scène mondiale, il y a une autre avenue pour en arriver à faire une carrière. Et une bonne.

Le tennis universitaire américain reste une excellente option pour nos athlètes. Outre un niveau compétitif plus que respectable, il y a aussi cette structure socio-académique qui n’est pas à dédaigner. L’obtention éventuelle d’un diplôme et, possiblement d’une carrière dans un tout autre domaine, permet à ces jeunes gens d’avoir le fameux « Plan B », au cas où leur rêve de globetrotter du tennis ne se matérialiserait pas.

S’acheter un morceau de Federer

Vous êtes un fan fini de Roger Federer et vous n’avez aucun problème d’argent? Réservez billets d’avion et hôtel pour la troisième semaine de juin. Le Maître suisse met plusieurs objets de sa collection personnelle à l’encan, chez Christie’s à Londres.

Vous êtes un fan fini de Roger Federer mais votre budget est plus serré? Installez-vous devant votre ordinateur, après le 23 juin et tenez-vous prêts. Vous pourrez participer au même événement. Mais avec des lots plus humbles…

Oui, le grand Roi Roger disposera de plusieurs vêtements, espadrilles et raquettes ayant marqué son parcours légendaire. Au total, 20 lots (pour 20 titres du Grand Chelem).

Le lot le plus cher, sans surprise, comprendra les vêtements et la raquette avec lesquels il a mérité son seul titre sur terre battue, à Paris, en 2009. Les espadrilles en portent encore de la poussière de brique pilée.

L’encan des lots principaux se déroulera le 23 juin, au siège social de Christie’s dont le site internet présente un aperçu de quelques-uns des lots de prestige (inscrits ici en dollars canadiens)

  • Wimbledon 2005 : Chandail et espadrilles (entre 25 700 $ et 42 800 $)
  • Wimbledon 2007 : Vêtements et raquette (entre 51 400 $ et 85 600 $)
  • Roland-Garros 2009 : Vêtements et raquette (entre 85 600 $ et 120 000 $)
  • Wimbledon 2012 : Chandail et raquette (entre 68 500 $ et 102 750 $)
  • Wimbledon 2017 : Vêtements, raquette et sac (entre 51 400 $ et 85 600 $)

Quant à vous, à la maison, Roger y a pensé.

Fidèle à son image parfaite, un deuxième encan virtuel sera tenu entre les 23 juin et 14 juillet alors que 300 objets supplémentaires seront disponibles en ligne. Le prix de départ des bandeaux, espadrilles et chaussettes est de 170 $Can. On parle d’un objectif global de deux millions de francs suisses (2 704 000 $Can)

Depuis le début de ce texte vous vous demandez pourquoi Federer laisse aller ces souvenirs uniques ? Pas pour l’argent, tout de même ?

Oui, pour l’argent. Mais de l’argent destiné à d’autres dans le besoin.

Quand il avait 22 ans (2003), Roger a mis sur pied la fondation qui porte son nom. En 18 ans, il a récolté un total de 81 millions de dollars canadiens (dont la moitié provient de son propre patrimoine)

Depuis sa création, la Fondation Roger Federer a investi quelques 70 millions de dollars canadiens dans des projets éducatifs dans 7 000 écoles, tant en Afrique Australe qu’en Suisse, permettant à plus de 1 550 000 enfants d’avoir accès à une éducation de qualité.

Remarquable!

Que faire avec Paire?

Inacceptable et insupportable.

Ces deux mots suffiront même si on pourrait trouver d’autres qualificatifs pour résumer les sentiments de plusieurs amateurs, à travers le monde, quant au comportement du Français Benoit Paire.

Photo : Mike Lawrence/ATP Tour

À la suite d’une autre démonstration de colère dont il est devenu le (triste) spécialiste, la Fédération Française de Tennis (FFT) vient de bannir son joueur d’une possible sélection en vue des Jeux Olympiques de Tokyo.

Évidemment, rien ne dit qu’il aurait été choisi, mais à moins d’un changement majeur chez les Français, au cours des six prochaines semaines, il aurait pu être qualifié. Car, selon la règle olympique, le tableau de simple est formé de 56 joueurs, basé sur le classement du 14 juin (au terme du tournoi de Roland-Garros). En sa qualité de 35 joueur mondial (au 3 mai 2021) et 4e de son pays, Paire se serait probablement dirigé vers Tokyo.

Mais la FFT a pris sa décision. Et la bonne!

Le lendemain, le 24 avril, c’était au tour d’un gros commanditaire, Babolat, de remettre Paire à l’ordre. Voici le message que la direction de cet équipementier français a publié en guise d’avertissement pour leur compatriote ainsi qu’un autre colérique tennisman, l’Italien Fabio Fognini.

« Chez Babolat, le tennis coule dans nos veines. Nous croyons en la force de notre sport et nous défendons ses valeurs de respect, fair-play, esprit d’équipe, amitié et plaisir du jeu. Parfois, un membre de la famille peut traverser une période difficile, oublier l’importance de ces valeurs et de l’exemple que nous devons donner à tous les fans. Nous les avons informés que nous n’approuvions pas leur comportement. (…) Nous réfléchirons plus en détail aux suites à donner, et nous verrons ensemble comment les accompagner. »

Rappelons qu’après avoir balancé son match face au qualifié argentin, Francisco Cerundolo, le 5 mars dernier, à Buenos Aires, Paire a remis ça, un mois plus tard, alors qu’il se livrait à une autre tirade du genre, cette fois, après sa défaite au tournoi de Monte Carlo, le 11 avril.

Dans une séquence pathétique remontant à 15 mois (janvier 2020), il présente une fiche de 6 victoires et 22 défaites. Il n’a rien à cirer, dit-il, de perdre des matchs puisqu’il empoche tout de même de l’argent, juste à s’incliner au premier tour.

Photo : Corinne Dubreuil/ATP TOUR

La plus importante question : Qu’attend l’ATP pour sévir radicalement afin de nous débarrasser de ce malheureux spectacle d’un athlète crachant sur son sport et ses amateurs.

La chaîne Youtube est pleine de montages récapitulant les excès de colère ou de je-m’en-foutisme de Benoit Paire. Mais, paradoxalement, il y a autant de montage de coups extraordinaires et impensables de cet athlète extrêmement talentueux qui semble se livrer à un suicide professionnel.

Et qui, visiblement, a besoin d’aide.

Espérons qu’il en trouvera.

Il menace de tuer l’arbitre !!!

Photo : @PlayinLille

Toujours au chapitre des joueurs caractériels, Benoit Paire n’est pas le premier, ni le dernier. Ils sont légion.

Des balles qui volent hors du stade… des raquettes détruites… des crises de colères…

Mais des menaces de mort ?

C’est pourtant ce qui est arrivé vendredi le 30 avril, en quart de finales du Challenger de Rome.

L’Italien de 19 ans, Giulio Zeppieri, 317e au classement de l’ATP a complètement perdu les pédales vers la fin du match qu’il disputait à l’Argentin de 19 ans, Juan Manuel Cerundolo (oui, le frère de l’autre), 176e mondial. Mené 6-3 et 4-0 par Cerundolo, Zeppieri a enguirlandé l’arbitre dans une tirade relayée sur Twitter par le journaliste italien Stefano Berlincioni et qui se traduirait comme suit.

Arbitre : « Arrête, arrête, arrête! Je ne le prends pas personnel, mais réfléchis avant de parler. »

Zeppieri : « Tu veux argumenter? Allez, descends ici et je vais te tuer. Descends si tu as des couilles! »

Au moment de publier, on ne savait pas si l’ATP allait sévir contre le bouillant adolescent.

Mais de mémoire, c’est probablement la menace la plus… disons… dérangeante jamais entendue sur un terrain.

Peut-être avec celle d’une certaine Serena Williams qui, en proie à une grande frustration, avait outrepassé le bon sens en menaçant une juge de ligne de lui faire avaler une balle avant d’être disqualifiée. C’était en demi-finale du US Open de 2009, face à la Belge Kim Clijsters.

Allez, tout le monde. On respire par le nez. On respiiiiiiiiiiire.

Et… bonne semaine!

Vous pouvez me joindre ici :

Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

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