Frances Tiafoe playing basketball wearing a lakers jersey

Photo : ATP Tour

Rien n’est plus différent qu’un ballon de basketball et une balle de tennis lorsque vient le temps de comparer leur dimension et la façon de les faire voyager entre les lignes. 

Mais les deux sports ont pourtant partagé les mêmes tribunes au cours des récentes années. 

Le 4 décembre dernier, dans sa ville natale de Washington, Frances Tiafoe a été vu faisant une brève accolade à la superstar des parquets LeBron James, des Lakers de Los Angeles. 

Tiafoe voulait remercier en personne le basketteur géant pour les félicitations que James lui avait adressées sur Twitter quand le tennisman avait remporté cette victoire émotive face à Rafael Nadal, à New York, en septembre dernier. 

En voyant le tweet, ce soir-là, Tiafoe n’en revenait tout simplement pas. 

« Dans le vestiaire, je n’en revenais tout simplement pas, j’étais estomaqué, a déclaré Tiafoe à ce moment. C’est mon homme. Alors quand j’ai vu son message, j’étais, comme, “Est-ce que je devrais le retweeter tout de suite ?” J’étais, comme, “Tu sais quoi, je vais rester cool et faire comme si je ne l’avais pas vu et le retweeter trois heures plus tard.” » 

Cet épisode n’est pourtant pas le seul à contribuer à l’osmose des deux disciplines professionnelles. Car, malgré cette belle anecdote, rappelons que Tiafoe n’est pas autant identifié au basketball que son collègue de l’ATP, Nick Kyrgios. 

L’Australien est littéralement fou de ce sport. 

Kyrgios porte toujours des espadrilles de basket, avant et après ses matchs. À ses vêtements, il ajoute souvent une camisole, aux couleurs d’équipes de la NBA avant que ne débute sa rencontre. Sans oublier ses casquettes aux différents logos des formations. 

Photo : Sporting News 

En passant, Nick est plus qu’un simple aficionado… il sait jouer ! 

En avril dernier, il a participé à un match de célébrités dans le cadre d’une activité caritative en Australie. Et ce montage vous prouvera hors de tout doute qu’il joue bien. Très bien même.  

Lancer, dribler, bloquer… il peut tout faire. En seulement 20 minutes, il a totalisé 16 points, deux passes décisives et deux tirs bloqués. Et même si les autres participants n’étaient manifestement pas des émules de Steph Curray, on ne peut nier le talent du vilain garnement de l’ATP. 

Voilà donc une passion que partagent dorénavant « N.K. » et le « Foe » 

Mais pas seulement ces deux-là. 

Serez-vous surpris si j’ajoute les noms des Djokovic, Tsitsipas, Tsonga, Monfils, Zverev, Paul, Munar, Fritz, Isner ? Cette vidéo produite en 2021 vous étonnera, car ceux qui ont déjà regardé un peu de basketball auront la confirmation que ces gars ont vraiment du style et qu’ils ont déjà joué. 

Quand on vous dit que ces gars sont bons… ce n’est pas seulement dans leur sport de prédilection. Ce sont des athlètes complets et, quelquefois, de véritables caméléons du sport. 

Retraite dorée pour Roger 

Image : Youtube 

Lorsque Roger Federer a pris sa retraite, en septembre dernier, c’est le tennisman le plus riche de l’histoire qui a fait ses adieux.  

Et, à moins d’un miracle, il le restera à jamais. 

On voit mal, en effet, comment ses plus illustres contemporains (un Espagnol et un Serbe) pourraient même le rattraper. Si Rafael Nadal et Novak Djokovic ont dépassé le Maître suisse en termes de titres du Grand Chelem, ils ne le rattraperont jamais sur le chemin de la banque.  

On le sait, ce n’est pas sur le terrain que se jouent les plus grandes fortunes des sportifs, mais bien dans les bureaux des entreprises qui en font leurs riches porte-paroles. 

Image : Youtube 

Les chiffres ne mentent pas.  

Au cours des deux dernières années, Federer a engrangé seulement 730 000 $ sur les courts. En dehors, 180 millions de dollars. Année après année, il se situait dans le Top 10 des classements du magazine spécialisé Forbes dans la section « fortune des athlètes professionnels ». Et ça incluait ces deux dernières saisons où il n’a presque pas joué. 

En 11 ans (2012-2022), il n’a jamais été plus bas que septième. 

Montage : Twitter 

Compte tenu de son image, de ses qualités d’ambassadeur et de la visibilité qu’il continuera d’avoir pendant encore plusieurs années, il pourrait bien se joindre au club sélect des milliardaires du sport (ayant été des athlètes, bien sûr) et trouver sa place en compagnie des deux étoiles de basketball, Michael Jordan et LeBron James, sans oublier Tiger Woods. 

Voici d’ailleurs, en date d’aujourd’hui, le classement. 

Les plus grandes fortunes d’athlètes 

1 Michael JordanBasketball1,9 milliard de $
2Tiger WoodsGolf1 milliard de $
3LeBron JamesBasketball1 milliard de $
4Roger FedererTennis700 millions de $
5Magic JohnsonBasketball600 millions de $

On peut facilement présumer que Uniqlo, Wilson, Rolex, Mercedes, Lindt, Credit Suisse lui resteront fidèles pendant des années et lui permettront d’atteindre une fortune dans les dix chiffres. Sans oublier qu’il continuera de pouvoir exiger des cachets pour se présenter dans toutes sortes d’exhibition. 

Ajoutons la compagnie d’espadrilles On, dans laquelle il a investi en 2019 et qui connaît un succès fulgurant et dont la capitalisation boursière vient d’atteindre six milliards. 

Ah oui, n’oublions pas Team 8, sa société de gestion, fondée en compagnie de son agent et ami Tony Godsick. L’entreprise, qui est aussi investie dans On et dans la Coupe Laver, négocie les contrats de Federer, de l’ex-joueur Juan Martin Del Potro et de la jeune vedette Coco Gauff.  

Voilà qui devrait servir suffisamment d’engrais pour son compte de banque. Et ça, ça peut durer plusieurs décennies.  

Jusqu’à ce qu’il se retire avec Mirka dans un lointain canton suisse, à écouter le tintement des cloches pendues au cou des vaches helvètes qui broutent sur les verts alpages de sa retraite, à flanc de montagne.

Photo : Firstsportz.com

D’ailleurs, n’est-il pas, depuis 2021, l’ambassadeur de Suisse Tourisme ? Un boulot à vie s’il le désire puisqu’il a le drapeau de son pays tatoué sur le cœur et qu’il a déjà mentionné n’avoir aucune intention d’aller vivre ailleurs. 

Je vous repasse le message promotionnel de l’organisme, publié dans ce blogue l’an dernier.  

Avec son invité surprise… 

Let’s Go mon Leo!

Photo : FFT 

Cette année, un adolescent est passé du 2 214e rang au 509e. Un bond vertigineux de 1 705 échelons.  

Cet ado pourrait mériter le titre de joueur le plus amélioré de 2022 dans le cadre de mon spécial de fin d’année, mais il n’en fera pas partie puisque sa récolte annuelle est de 69 points ATP, seulement.  

Mais je lui consacre ici un segment complet, toutefois. Car il n’est pas n’importe qui. Ou… du moins, pas le fils de n’importe qui. 

Oui, lorsqu’on porte le nom aussi célèbre que Borg, il ne faut pas chercher de midi à 14 heures pour savoir qui est son père. Et imaginez donc, lorsque le joueur évolue en Suède, leur pays. À Stockholm, leur ville natale.  

Âgé de 19 ans, et ressemblant à son père, Leo n’a pas la précocité ou le talent unique de Bjorn Borg. 

Photo : IBL / Shutterstock 

À l’âge de 19 ans et cinq mois, le père était quatrième mondial et il détenait son premier titre professionnel depuis deux ans déjà (à 17 ans et six mois), tout comme, quelques mois plus tard, son premier titre du Grand Chelem, à Paris.  

Mais peu importe, car compte tenu de la difficulté de porter un nom aussi prestigieux sur ses épaules, ils ne courent pas les rues celles et ceux qui ont réussi à égaler ou surpasser les performances d’un parent célèbre au tennis. Si vous l’avez raté, je vous invite à lire ce que j’avais écrit sur ces enfants de stars, le 7 septembre dernier. 

Ce premier titre, Leo Borg l’a obtenu fin octobre à Sharm El Sheikh, en Égypte, alors qu’il a remporté un tournoi de niveau M15. Alors 575e mondial, il y a vaincu en finale le Slovène Bor Artnak, 18 ans et 792e à l’ATP, 3-6, 7-5 et 6-4.

Photo : Sportbusinessmag.com 

Leo a terminé l’année avec une fiche de 69-29 (dont 30-19 en M15 et 8-4 en M25). Mais le fait saillant de son année restera assurément ce 18 octobre, sur le central du stade Kunglinga, où l’on y disputait un tournoi de niveau ATP 250. 

Il avait obtenu un laissez-passer des organisateurs qui jugeaient le moment opportun pour lui donner ce premier coup de pouce en lui ouvrant la porte vers la grande scène.  

Et pour attirer des tas de spectateurs supplémentaires, avouons-le. 

Cadeau empoisonné ? Car on peut imaginer la pression d’évoluer ainsi chez lui. On peut imaginer ce que c’est également d’avoir son père assis quelques mètres derrière lui. Pas n’importe quel père, dois-je le répéter.

Photo : Johanna Wallen  / Bildbyran 

Mais le jeune n’a déçu personne. Ni son papa, ni les spectateurs, ni les organisateurs. Même s’il n’a pas gagné. 

Face à l’Américain Tommy Paul, 31e mondial et… champion en titre, Leo Borg a été inspiré, enlevant même le premier set 7-5 sous les acclamations de la foule, qui n’aurait pas cru vivre un tel moment. 

Car, avouons-le, un modeste 577e mondial était visiblement le favori pour… perdre contre un joueur de la trempe de Paul. Mais cette première manche a prouvé à tous, Leo en premier, qu’il pouvait appartenir à ce groupe. Il s’agissait d’ailleurs de sa toute première manche remportée en tournois du circuit ATP.

Image : TennisTV 

Leo Borg s’est incliné 5-7, 6-2 et 6-2 face à Tommy Paul. Si ce résultat n’a quasiment pas influencé son classement, à l’époque, inutile de dire qu’il a fait un bond gigantesque dans l’échelle de sa confiance. 

Avant cette journée, l’adolescent suédois n’avait affronté qu’une seule fois un joueur de ce calibre. Et c’était… Tommy Paul ! Oui, un an auparavant, dans ce même tournoi et grâce à un laissez-passer identique, il s’était mesuré à Paul qui était alors 52e mondial. Mais la défaite avait été plus expéditive (6-2, 6-2).

Photo : Rafa Nadal Academy by Movistar 

S’il y a bien un joueur se situant entre les 400 et 500e mondiaux qu’il sera intéressant de suivre en 2023, ce sera bien Borg. 

LEO Borg. 


Courriel : privard@tenniscanada.com 

Twitter : @paul6rivard 

Pour suivre tous nos Canadiens à la trace, c’est ici.

Tags