Ça ne manquait pas de Coupes, en 2022.  

En plus des Coupes BJK et Davis, l’année était également amorcée par une Coupe ATP, en janvier, alors qu’une Coupe Laver venait colorer l’automne. 

Mais aucune de ces compétitions de tennis opposant les pays n’avait été organisée en mettant en vedette les étoiles de la WTA et de l’ATP en MÊME temps. Cette lacune sera comblée dès le début de la prochaine saison avec la naissance de la nouvelle United Cup, en Australie.

Si vous voyez dans mon titre une allusion à la phrase célèbre du Seigneur des anneaux (Un anneau, pour les gouverner tous), vous avez visé dans le mille. Cela dit, l’objectif des organismes gouvernant le tennis professionnel est loin d’en être un de conquête aussi sanglante que le désirait le vilain Sauron. Il s’agit plutôt, comme le veut le nom de la compétition, de réunion et de spectacle du plus haut niveau. 

Un tournoi ou les meilleurs de la WTA et de l’ATP partageront la même scène comme c’était le cas pendant 31 ans, à cette période de l’année, lors de la Coupe Hopman.  

Cette défunte épreuve, tenue entre 1989 et 2019, a été évincée par l’éphémère Coupe ATP en 2020. Il faut noter toutefois qu’il s’agissait d’un tournoi de démonstration mettant en vedette huit pays représentés par une femme et un homme, sur invitation seulement, et sans attribution de points au classement. Une sorte de vacances de début d’année pour les athlètes désireux de jouer quelques matchs de simple, sérieux, et de double mixte, plus distrayants qu’autre chose. 

C’est la Suisse qui a remporté les deux dernières éditions, en 2018 et 2019, alignant un duo de choc, Belinda Bencic et Roger Federer. 

Photo : AFP 

La United Cup se déroulera à Brisbane, à Perth et à Sydney, où auront lieu les tournois à la ronde. Sydney accueillera les demi-finales et la finale.  

Des bourses totalisant 15 millions de dollars y seront distribuées et un(e) athlète pourra accumuler jusqu’à un maximum de 500 points au classement de son circuit. 

Au total, 18 pays y participeront à la compétition qui s’étendra du 29 décembre 2022 au 8 janvier 2023. L’Australie, en sa qualité de pays hôte, est assurée d’obtenir une place si elle n’est pas en mesure de remplir les conditions de qualification qui sont les suivantes : 

  • Six pays seront admis sur la base du classement ATP de leur joueur de simple numéro un.  
  • Six pays seront admis sur la base du classement WTA de leur joueuse de simple numéro un. 
  • Les six autres pays seront admis sur la base du classement combiné de leurs joueuse et joueur de simple numéro un respectifs. 
Photo : United Cup

En imaginant certains duos, on ne sera pas surpris de constater que les six premières têtes de série sont, dans l’ordre, la Grèce (Sakkari, Tsitsipas), la Pologne (Swiatek, Hurkacz), les États-Unis (Pegula, Fritz), l’Espagne (Badosa, Nadal), l’Italie (Trevisan, Berettini) et la France (Garcia, Rinderknech)

Photo : Wikipedia 

Comme le démontrent les troisième et quatrième colonnes, certains pays comme les États-Unis, l’Espagne, l’Italie et la France auront des substituts de qualité. L’un d’eux, l’Américain Frances Tiafoe, est emballé à l’idée de pouvoir y participer. Il avait probablement en mémoire son récent succès à la Coupe Laver lorsqu’il a commenté la création de cette nouvelle compétition. 

« D’abord, toute compétition par équipe est bonne pour notre sport », disait-il dans un commentaire publié sur le site de la United Cup. « De voir des joueurs se surpasser mutuellement pour l’équipe, sortir de leur zone de confort, je crois que les amateurs vont aimer ça. Et les gars et les filles qui jouent ensemble, c’est merveilleux. Je crois que ça aide leur circuit, et le nôtre. Tout le monde gagne. » 

 

Photo : United Cup 

Vous avez probablement remarqué qu’il manque un drapeau familier au tableau des inscrits. 

Oui, le nôtre.  

Malheureusement, le Canada ne fera pas partie des 18 pays participants. Comme il s’agit d’une épreuve à inscription individuelle, cela signifie que nos joueurs ont décidé de ne pas s’y rendre. Même situation pour la Russie, dont les classements féminins et masculins leur auraient ouvert la porte toute grande.  

La disparition de la Coupe ATP, remplacée par cette United Cup, fait partie du plan One Vision, annoncé en juin dernier par l’ATP. 

Outre cette compétition mixte de début d’année, le plan en question, dont les détails se trouvent ici, comprend également la transformation de trois épreuves du Circuit Masters 1000 en tournois identiques à ceux d’Indian Wells et de Miami, soit des tournois répartis sur une douzaine de jours et qui passeront de 56 à 96 athlètes dans le tableau principal.  

En 2023, il s’agira des épreuves de Madrid et de Rome, sur terre battue, ainsi que celui de Shanghai, sur surface dure. Deux ans plus tard, en 2025, suivront ceux du Canada (Omnium Banque Nationale) et de Cincinnati, qui se suivent dans le calendrier et qui servent de préparation majeure au quatrième et dernier tournoi du Grand Chelem, à New York. 

À cette occasion, l’organisation a diffusé un nouveau calendrier avec les changements proposés. 

La consécration de Bencic

Photo : Tennis365.com 

Après avoir échoué en finale l’année précédente, la Suisse a été couronnée championne de la Coupe Billie Jean King, le 13 novembre, à Glasgow. 

Une belle fleur au palmarès de la talentueuse Belinda Bencic, fer de lance de l’équipe helvète, mais surtout une autre preuve quant à la faisabilité d’un triomphe, même si l’équipe ne regorge pas de membres du Top 20.  

Car, on le sait, l’union fait la force.  

Et, on le sait aussi, dans un tournoi par équipe comme les Coupes BJK et Davis, ATP ou Laver, tout peut arriver. 

C’est vrai qu’un pays peut difficilement espérer triompher sans une solide joueuse numéro un. Comme dans toute compétition masculine du même genre. 

À l’âge de 18 ans, la Suissesse a surpris le monde en présentant un dossier de 29-7 entre les mois de juin et de septembre 2015, enlevant au passage l’Omnium Banque Nationale de Toronto après des triomphes sur les Bouchard, Wozniacki, Lisicki, Ivanovic, Williams et Halep. La suite a été marquée de hauts et de bas, notamment en raison de blessures, mais Bencic reste une joueuse solide, constante et dotée d’une puissance capable de décourager toute rivale. 

Photo : Getty

Sa victoire lui permet de conclure l’année en beauté et d’espérer un premier titre majeur en 2023. Sans oublier qu’elle forge petit à petit son identité comme icône sportive dans un pays où il n’est pas facile de prendre sa place quand il a été si solidement marqué par deux légendes tennistiques vivantes nommées Martina Hingis et Roger Federer. 

Cela dit, revenons à la Coupe BJK ou les abonnées aux finales (et aux titres), les Tchèques et les Russes, ont finalement vu d’autres pays les écarter du match ultime. 

En jetant un coup d’œil aux demi-finales, on s’aperçoit que dans le duel entre la Grande-Bretagne et l’Australie, l’une des deux confrontations de simple opposait une joueuse classée 133e (Heather Watson/GBR) à une autre pointant au 237e rang de la WTA (Storm Sanders/AUS). Des athlètes qui n’auraient pas accès aux qualifications de la majorité des tournois de niveau 250 ou 500 pendant une saison normale. 

Et c’est la même Sanders qui a poussé Jil Teichmann à la limite de trois manches pendant la finale.  

Oui, le cliché rappelant que « tout est possible » s’avère. 

Et, en passant, comment ne pas saluer la belle homogénéité de l’équipe gagnante ? Si Bencic a assuré son pays de présences solides et fiables, avec quatre victoires en autant de sorties, l’alternance entre Teichmann (35e) et Viktorija Golubic (77e) a été payante, chacune remportant ses deux matchs.  

Il aura d’ailleurs fallu que le Canada, une équipe fort prometteuse rencontre l’équipe championne dans le tournoi à la ronde pour se voir montrer la sortie.  

Mais en y pensant bien, comment ne pas rêver à une victoire des nôtres au cours des prochaines années. Deux solides joueuses de simple, de calibre Top 20, voire mieux, une résiliente vétérane classée près du Top 60, sans oublier et une des meilleures joueuses de double du monde.

Photo : Twitter 

Voilà l’homogénéité recherchée. 

En attendant ce jour, la prochaine étape de cette quête se déroulera en avril prochain, ici même au pays, alors que nos joueuses accueilleront la Belgique pour une rencontre de qualification. Tous les détails sont ici.

Une bouteille de… Djokovin ? 

Photo : Vino & Fino 

Il n’est pas le premier athlète à le faire. Et il ne sera assurément pas le dernier. 

Novak Djokovic est devenu vigneron. 

Et s’il ne fait pas lui-même les vendanges, disons qu’il s’est investi dans un nouvel entrepreneuriat. 

Le vignoble des Djokovic est situé à Sumadija, à une centaine de kilomètres au sud-est de la capitale serbe, Belgrade. On y cultive trois acres de raisin rouge et trois acres de raisins blancs. Le directeur est Goran Djokovic, l’oncle du champion.

Photo : Tanjug / Milos Milivojevic 

Lors du lancement, le 23 octobre dernier, il a dit espérer que l’entreprise atteigne un statut similaire à celui que son neveu a obtenu sur les courts : l’excellence.  

« Il y a plusieurs défis, mais nous tentons d’atteindre le niveau maximum dans ce domaine, comme dans toute chose, a déclaré Goran Djokovic au magazine serbe Vino & Fino (Vin & Fin). Même la raquette de Novak n’est pas parfaite, mais il demeure le meilleur du monde ! »  

Au cours de cette cérémonie, on y a présenté les deux premiers crus du Djoker. Le Chardonnay Djokovic 2020 et le Syrah Djokovic 2020.

Photo : Vino & Fino 

La première cuvée se situe autour de 8 500 bouteilles et on doublera cette quantité pour la suivante. Pour les curieux, le Chardonnay est vendu en Serbie, 3 600 dinars (42 $ CAN). Quant au Syrah, on se le procure pour 4 200 dinars (49 $ CAN). S’il est écoulé localement, pour l’instant, il semble y avoir déjà une grande demande pour l’exportation. 

Ce n’est pas la première expérience de cette famille dans le vin — ou la nourriture — puisque sa mère Djjana et son père Srdjan ont déjà tenu une pizzeria. Qui plus est, le détenteur de 21 titres de tournois du Grand Chelem a ouvert un restaurant végane, en 2016, à Monte-Carlo. De plus, un restaurant de Belgrade a été nommé en son honneur : le Café et Restaurant de Novak. 

Photo : Toronto Star 

Comme je l’écrivais plus haut, ils sont légion, ces athlètes, vivants ou décédés, qui avaient choisi de se lancer dans le vin. Imitant des dizaines de personnalités mondiales, provenant d’autres secteurs d’activités, ils deviennent vignerons ou s’associent à des viticulteurs pour satisfaire leur intérêt envers le « divin nectar ». 

J’en ai recensé une vingtaine provenant de plusieurs sports (et, curieusement, aucun autre provenant du monde du tennis). En voici quelques-uns : 

Photo : The Globe and Mail 

Email: privard@tenniscanada.com 

Twitter: @paul6rivard 

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