Rafael Nadal holds the Roland-Garros trophy.

Photo : @rolandgarros

La quinzaine de Roland-Garros a été riche en intrigues, en rebondissements, en blessures et en dénouements qui nous ont tenus en haleine jusqu’à la toute fin

Et pourtant, lorsque la terre battue est retombée, le résultat final a été plus ou moins conforme aux attentes.

Les champions de Roland-Garros sont tout simplement une coche au-dessus du reste.

Voici ce que vous devez savoir.

Au cas où vous l’auriez manqué : Le roi et la reine ont reconquis leur couronne à Paris

On a beau les redouter et les fuir, Rafael Nadal et Iga Świątek parviennent toujours à leurs fins.

Si on avait annoncé, avant le début de l’édition 2022 de Roland-Garros, que Nadal et Świątek allaient repartir de Paris avec la coupe des Mousquetaires et la Coupe Suzanne-Lenglen, peu de gens auraient été surpris.

Malgré de nombreux rebondissements, surtout chez les femmes, et de nombreux drames, le résultat final a été plus ou moins conforme aux attentes.

En 2002, Pete Sampras a remporté son dernier titre du Grand Chelem aux Internationaux des États-Unis, portant son total à 14 trophées et établissant ainsi une nouvelle marque pour le tennis masculin.

Si Nadal n’avait jamais gagné les Internationaux d’Australie, Wimbledon ou les Internationaux des États-Unis, il serait à égalité avec Sampras à la suite de son 14e sacre à la porte d’Auteuil.  

Même en tenant compte de son pedigree à Paris, ce triomphe de Nadal à Paris restera l’une de ses plus grandes réussites, car il s’agit de l’un des tableaux les plus difficiles qu’il ait jamais eu à traverser.  

Aussi incroyable que cela puisse paraître, Nadal a dû, pour la première fois, vaincre quatre adversaires du Top 10 avant de mettre la main sur un titre du Grand Chelem. En effet, à partir du quatrième tour, il a eu raison de Félix Auger-Aliassime (9e), de Novak Djokovic (1er), d’Alexander Zverev (3e) et de Casper Ruud (8e).

Ces duels n’ont pas été de tout repos. Il a d’abord eu besoin de cinq manches pour se débarrasser d’Auger-Aliassime. Puis, en quart de finale, il faisait figure de joueur négligé face à Djokovic dans ce qui était le 59e affrontement de leur carrière et une reprise de la demi-finale de l’an dernier. Le roi de la terre battue a pris une avance d’une manche et d’un double bris avant que le numéro un mondial ne revienne à la charge pour niveler la marque à une manche partout.

Après que l’Espagnol ait remporté le troisième acte, on a cru qu’il devrait disputer une cinquième manche décisive pour le deuxième tour consécutif lorsque Djokovic a pris les devants 5-3 et a servi pour la quatrième manche. Nadal a cependant répliqué sans tarder et a finalement conclu l’affrontement au jeu décisif de la quatrième manche.  

La demi-finale contre Zverev, tombeur de Carlos Alcaraz en quart de finale, a été un véritable combat dans l’humidité extrême, qui a nécessité plus de trois heures pour atteindre le jeu décisif du deuxième engagement.

Nadal était au sommet de sa forme de combattant, remportant la manche initiale après avoir été mené par un bris et 6-2 au jeu décisif. Le duel s’est malheureusement terminé brusquement à 6-6 du deuxième acte lorsque Zverev a fait une terrible chute et s’est gravement blessé à la cheville, ce qui l’a contraint à l’abandon.

Après tout ce drame, la finale a été plutôt banale. En effet, l’Espagnol a aisément vaincu Ruud en trois manches. On a eu brièvement l’impression que le Norvégien allait rendre le match intéressant en prenant les devants 3-1 dans la deuxième manche, mais Nadal a ensuite remporté les 11 jeux suivants pour s’emparer du titre.

C’est la première fois que Nadal remporte les deux premiers tournois du Grand Chelem de la saison. Il se joint ainsi à un groupe très restreint comprenant Rod Laver (deux fois), Novak Djokovic, Roy Emerson, Lew Hoad, Don Budge, Jim Courier et Mats Wilander, qui ont tous été couronnés champions des Internationaux d’Australie et de Roland-Garros la même année. De ces sept joueurs, seuls Laver, Djokovic, Hoad et Budge ont aussi remporté Wimbledon, alors que Laver et Budge ont complété le Grand Chelem.  

Ruud a profité d’un tableau qui s’est effondré autour de lui pour devenir le premier Norvégien à participer à une finale d’un tournoi du Grand Chelem. Il a éliminé Holger Rune, qui avait surpris Stefanos Tsitsipas (3e), puis Marin Cilic, tombeur de Daniil Medvedev, et Andrey Rublev pour se qualifier pour la finale.

Aussi étranger que cela puisse paraître, le triomphe de Nadal est sans doute plus surprenant que celui d’Iga Świątek.

En effet, la Polonaise s’est présentée à Roland-Garros sur une séquence victorieuse de 28 matchs et était la grande favorite à Paris. Elle n’a pas déçu, ne concédant qu’une seule manche en route vers la conquête de son deuxième titre à la porte d’Auteuil.

Le seul vrai test de Świątek est survenu au quatrième tour lorsqu’elle a perdu la manche initiale aux mains de Zheng Qinwen au jeu décisif avant de remporter 12 des 14 jeux suivants. Au cours des 15 manches disputées par la Polonaise, elle n’a perdu plus de trois jeux dans deux d’entre eux.

Cela comprend la finale, lors de laquelle Świątek a totalement dominé. Ce triomphe à Paris est son sixième titre de suite en 2022 et elle a remporté ses neuf dernières finales.

À l’instar de Nadal, elle a également affronté une joueuse qui participait à sa première finale en tournois du Grand Chelem, la jeune Coco Gauff.

Gauff avait été parfaite jusqu’au match ultime et avait éliminé Martina Trevisan au carré d’as.  

Grâce à ce triomphe, Świątek a porté sa série de victoires à 35 matchs, ce qui la place à égalité avec Venus Williams pour la plus longue séquence victorieuse chez les femmes au 21e siècle.  

Trevisan a mis fin au parcours de la Canadienne Leylah Annie Fernandez en quart de finale. Fernandez était la dernière Canadienne encore en lice en simple.

Au cours du duel, elle a souffert d’une fracture de stress au pied, ce qui la tiendra à l’écart des terrains pendant plusieurs semaines.

Gabriela Dabrowski a été la dernière Canadienne à rendre les armes à Paris, tombant en demi-finale du double mixte aux côtés de John Peers. Le tandem s’est incliné face aux futurs champions, Ena Shibahara et Wesley Koolhof.

À ne pas manquer : Félix, Denis et Rebecca sur le gazon

Et en un clin d’œil, la saison sur terre battue est terminée et l’argile fait place au gazon.

Au cours de la dernière décennie, nos Canadiens ont connu beaucoup de succès sur la pelouse. Cette semaine, Auger-Aliassime et Denis Shapovalov tenteront d’amorcer cette nouvelle saison en force en participant à des tournois ATP de catégorie 250.

Plutôt que de prendre part à l’épreuve de Stuttgart, où il était finaliste en 2019 et en 2021 (pas de tournoi en 2020), Auger-Aliassime amorcera sa saison sur gazon à Bois-le-Duc, aux Pays-Bas, où il sera la deuxième tête de série.

Son premier match de la saison sur l’herbe sera contre Tallon Griekspoor ou Aljaz Bedene. En quart de finale, il pourrait se mesurer à Karen Khachanov. Il est également dans la même moitié du tableau que Taylor Fritz (3e).

Daniil Medvedev est le favori de l’épreuve et, peu importe son résultat, il délogera Djokovic du sommet du classement mondial la semaine prochaine (comme Roland-Garros a eu lieu une semaine plus tôt cette année, les points de 2021 ne tomberont que la semaine prochaine). Adrian Mannarino est le champion en titre.  

Shapovalov évoluera à Stuttgart et est la quatrième tête d’affiche. Son premier duel sera contre l’Allemand Oscar Otte et le Canadien est assuré d’affronter un Français s’il atteint les quarts de finale, soit Ugo Humbert (8e), Benjamin Bonzi ou Arthur Rinderknech.

Le tableau de Stuttgart comprend trois des quatre demi-finalistes de Wimbledon de l’an dernier. Outre Shapovalov, Hubert Hurkacz et Matteo Berrettini, qui effectue un retour au jeu après avoir raté la saison sur terre battue en raison d’une blessure, seront également de la partie. Stefanos Tsitsipas a accepté un laissez-passer et est le favori.  

Rebecca Marino sera la première Canadienne à fouler le gazon cet été alors qu’elle participe au tournoi de Nottingham.

Marino, qui s’était inclinée face à Gauff au premier tour de Roland-Garros, aura une qualifiée comme première adversaire et pourrait croiser le fer avec la favorite Maria Sakkari au deuxième tour. Marino disputera son premier match sur le gazon depuis 2011.  

Emma Raducanu, championne en titre des Internationaux des États-Unis, est la deuxième tête de série.  

Il y a également un tournoi féminin à Bois-le-Duc. Aryna Sabalenka et Belinda Bencic y sont les deux premières têtes d’affiche.  

Sous le radar : Fin de la disette pour Shaw

Le Canadien Rob Shaw a peut-être attendu trois ans pour ajouter un titre à sa collection, mais il l’a fait de magnifique façon.

En effet, le joueur de tennis en fauteuil roulant n’a perdu que quatre jeux en route vers la conquête du titre de l’Open d’Israël, son premier triomphe depuis 2019, année lors de laquelle il avait remporté huit trophées. Il a terminé son parcours en Israël en signant un gain de 6-0 et 6-0 face au favori local Itay Erenlib.

Pour Shaw, qui a participé aux Jeux paralympiques de 2020 de Tokyo, il s’agit du 17e titre de sa carrière.

Le Canada comptait quatre filles et un garçon aux tableaux juniors du simple de Roland-Garros. Annabelle Xu a atteint les quarts de finale avant de s’incliner en trois manches face à la future championne, Lucie Havlickova.

Sur le circuit de l’ITF, Stacey Fung a connu une autre excellente semaine à Cancún, remportant son deuxième trophée consécutif grâce à un gain en finale aux dépens de Saki Imamura.

Carol Zhao était quart de finaliste du tournoi de Changwon, en Corée du Sud.

Cette semaine, les Canadiens évoluent aux quatre coins de la planète, mais plusieurs joueurs sont à East Lansing, au Michigan.

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