Photo: Martin Sidorjak

Jeudi, le Canada a atteint la demi-finale de la Coupe Davis à Malaga grâce à une victoire spectaculaire de 2-1 aux dépens de l’Allemagne.

La situation semblait délicate lorsque Jan-Lennard Struff a battu Denis Shapovalov 6-3, 4-6 et 7-6(2) lors du premier duel de simple avant que Félix Auger-Aliassime ne crée l’égalité grâce à un gain de 7-6(1) et 6-4 face à Oscar Otte.

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Dans le double décisif, Vasek Pospisil et Shapovalov ont paru désœuvrés face à Tim Puetz et Kevin Krawietz — invaincus à la Coupe Davis en sept rencontres — lorsqu’ils ont concédé la première manche 6-2 en 32 minutes. Cependant, le vent a rapidement changé de côté lorsque Pospisil a réalisé un retour du revers gagnant le long de la ligne pour briser Krawietz et prendre les devants 3-1 au deuxième acte. Cela a lancé les Canadiens dans une séquence exceptionnelle lors de laquelle ils étaient vraiment « dans la zone ». Pospisil a effectué une série de brillants retours et a réalisé un ace opportun pour repousser la dernière balle de bris du match à laquelle les Canadiens ont fait face au septième jeu de cette deuxième manche.

Shapovalov a été le point d’ancrage de l’équipe, du point de vue du service, produisant des balles lourdes et bien placées qui ont dérouté Puetz et Krawietz. Et la force brute de son bras magique qui explose sur la balle — y compris sur le dernier retour gagnant du coup droit sur la deuxième balle de match — a tout simplement paralysé le duo allemand.  

Dans la zone, les joueurs sont en contrôle total de leur jeu — une expérience presque extra-corporelle. En parlant de ce qu’il a ressenti en jouant aussi bien en double, ce qu’il avait déjà vécu en simple, Shapovalov a expliqué : « Je pense que c’est encore mieux quand on est sur le court avec son partenaire et que les deux frappent coup gagnant après coup gagnant. Bien jouer ensemble, c’est encore plus plaisant. »

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Quand on a questionné Pospisil sur l’importance de la combinaison gaucher (Shapovalov) et droitier (lui), il a répondu : « Pour nous, c’est plus que la combinaison gaucher/droitier, c’est la façon dont Denis et moi sommes capables de faire ressortir le meilleur de chacun. Nous avons une très bonne énergie et je sais à quel point Denis est super talentueux — l’un des meilleurs joueurs du monde. Sur le terrain, je sais qu’à n’importe quel moment, il peut déclencher, alors j’essaie de maintenir une énergie élevée. C’est une bonne chose, car ça me permet de mieux jouer. Nous l’avons montré dans le passé, les rares fois où nous avons joué. En 2019, à la Coupe Davis, nous avons disputé des matchs incroyables. Et nous l’avons encore fait aujourd’hui. »

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Plus tard, le capitaine Frank Dancevic a confirmé que le brio du tandem en 2019, à Madrid, avait été un facteur important dans sa décision de les réunir de nouveau.

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Expliquant son point de vue sur le revirement de situation dans le match, Dancevic a confié : « J’ai vraiment senti que le vent allait changer de côté lorsque nous avons commencé à trouver nos repères. C’est d’ailleurs le message que je transmettais aux gars. Nous ne savions évidemment pas qu’il y aurait un tel changement de dynamique. Ils ont eu un bon jeu (au quatrième de la deuxième manche). Vasek a réussi un superbe retour pour le bris et nous avons repris le momentum. À partir de là, c’était simplement un tsunami de coups gagnants et d’émotions. Ils ont été sublimes dans les deux dernières manches. Je ne pense pas que le niveau des Allemands a baissé. Ce sont nos gars qui ont élevé leur jeu. Ils ont été incroyables — c’est la meilleure façon de les décrire. »

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Shapovalov n’était pas au sommet de sa forme en simple contre Struff. Dès le premier jeu, il a concédé son service sur une double faute (sa première de dix), puis a commis deux autres doubles fautes pour perdre son service à 1-2 dans la manche ultime. S’il a pu ensuite effacer deux balles de match et ravir le service de l’Allemand à 4-5, il a connu un passage à vide au jeu décisif que Struff a remporté 7-2.  

« J’ai affronté Shapo plusieurs fois, a mentionné Struff. Je menais 5-3 dans nos face-à-face, mais sur surface dure, sa fiche était de 3-2. Je dirais donc que c’était un match vraiment difficile. »

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Auger-Aliassime a toujours été en contrôle contre Otte. Il a eu des occasions dans la première manche, mais il n’a pas vraiment été en mesure de passer à la vitesse supérieure avant le jeu décisif — qu’il a remporté 7-1. Le deuxième acte s’est décidé sur un bris pour faire 4-3, alors que le Canadien, calme et en pleine possession de ses moyens, a continué à démontrer sa supériorité.

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La prochaine étape pour le Canada est sa demi-finale contre l’Italie samedi, à 13 h (7 h, HE). En quarts de finale, les Italiens ont eu raison des États-Unis 2-1. Lorenzo Sonego a battu Frances Tiafoe, tandis que Fabio Fognini et Simone Bolelli ont pris la mesure de Tommy Paul et de Jack Sock en double après la victoire de Taylor Fritz contre Lorenzo Musetti.

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En 100 ans — de 1922 à 2022 —, le Canada et l’Italie n’ont croisé le fer qu’à deux reprises à la Coupe Davis. En 2013, les Canadiens ont signé un gain de 3-1, à Vancouver, et ont vaincu les Italiens 2-1 lors du tournoi à la ronde des Finales de 2019, à Madrid.

Shapovalov (18e) pourrait être opposé à Sonego (45e). Shapovalov a remporté leur seul duel précédent — 7-6(5), 3-6 et 6-3 au premier tour de l’Open d’Italie, au printemps dernier.

Dans la bataille des numéros un, Auger-Aliassime (6e) pourrait se mesurer à Musetti (23e). Leur face-à-face est de 2-2, mais le Canadien a gagné leur plus récent duel 6-2 et 6-3 à Florence le mois dernier, tandis que Musetti a battu Auger-Aliassime 6-2 et 7-6(2) à Monte-Carlo, en avril. 

Le dernier mot de la journée revient à Krawietz, qui se sentait plutôt déprimé après avoir perdu le double contre Pospisil et Shapovalov. Il a toutefois réussi à plaisanter en faisant référence à la défaite de 2-1 de l’Allemagne contre le Japon à la Coupe du monde de soccer au Qatar, mercredi. « Comme l’équipe de soccer allemande, ils ont incroyablement bien joué pendant 60 minutes. Peut-être que nous aussi, nous n’avons bien joué que dans la première manche et nous n’avons pas réussi à conclure le match. »  

REMARQUE : La rencontre opposant le Canada à l’Italie sera diffusée samedi, à compter de 7 h (HE), sur les ondes de TVA Sports 2 et de Sportsnet One.

Photo de l’article : Martin Sidorjak

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