When Jessica Campbell stepped behind the Seattle Kraken’s bench, she made history feel like just the beginning.
En tant que première femme à occuper un poste d’entraîneur à temps plein dans la LNH, Jessica a brisé une barrière de longue date dans l’un des sports professionnels les plus traditionnels. Mais pour elle, l’objectif n’a jamais été de faire la une des journaux. Elle ne recherche pas les feux de la rampe, mais l’excellence, et elle sait que percer n’a d’importance que si cela ouvre la voie à d’autres.
Comme tant d’autres femmes au hockey, Jessica était souvent la seule fille sur la glace et dans les vestiaires. Compétitrice acharnée depuis son plus jeune âge, elle a joué au plus haut niveau du hockey féminin : elle a représenté le pays sur la scène internationale au sein de l’équipe canadienne, et a remporté la Coupe Clarkson en 2016 avec l’Inferno de Calgary. Cependant, son évolution d’athlète d’élite à entraîneure d’élite ne s’est pas faite du jour au lendemain.
Après avoir accroché ses patins, Jessica a su tirer parti de son expérience, son excellente éthique de travail et sa profonde connaissance du hockey pour se forger une nouvelle voie dans le développement des joueurs, et s’est forgé une réputation grâce à sa maîtrise exceptionnelle du patinage, des habiletés et de la stratégie.
Elle a lancé JC Powerskating et a rapidement exporté son talent en Allemagne, où elle est devenue la première femme à occuper le poste d’entraîneur adjoint lors des championnats du monde masculins. En 2022, elle s’est jointe aux Firebirds de Coachella Valley, brisant les barrières en devenant la première femme de la Ligue américaine de hockey à être derrière le banc à plein temps. Dans le désert californien, elle a dirigé les équipes spéciales, y compris le jeu de puissance. « C’est comme les échecs, dit-elle. Il y a beaucoup de complexités. On est toujours en train de résoudre des problèmes, de s’adapter, de chercher un avantage. J’aime ce défi. »
Son esprit tactique et son approche pratique pour obtenir des résultats tangibles lui ont rapidement valu le respect des nouvelles vedettes de la LNH. « C’est très amusant de faire partie du parcours d’un joueur, admet-elle. Lorsque tu peux participer à leur croissance et à leur confiance, cela crée un véritable changement. »
Au-delà de cela, Campbell est connue pour son intelligence émotionnelle et sa capacité à instaurer la confiance. « Je suis très passionnée, très compétitive, mais je suis également empathique lorsqu’il s’agit d’aborder l’humain en premier, poursuit-elle. Pour moi, il est très important de comprendre qui ils sont et comment ils fonctionnent. Une fois que l’on a fait le tour de la personne et que l’on a établi la confiance, la communication coule. »
Cette approche centrée sur l’humain fait d’elle non seulement une entraîneure exceptionnelle, mais aussi un modèle puissant dans un sport qui commence à peine à apprécier les différents styles de leadership.
Jessica Campbell comprend parfaitement ce que sa présence signifie, car elle a grandi sans modèle féminin. « Je n’ai jamais eu cela. Je n’ai jamais eu quelqu’un à admirer derrière le banc. Jusqu’à ce que je commence à entraîner, je ne savais pas que c’était possible. »
En même temps, elle parle franchement des lacunes structurelles auxquelles elle a été confrontée, comme le fait de s’habiller dans les placards des concierges et l’absence d’installations adéquates pour les femmes. « Lorsque j’ai joint l’organisation du Kraken et que j’ai vu l’aménagement, j’ai trouvé cela remarquable ! Ils ont vu le potentiel de leur organisation, même s’ils n’avaient pas encore d’entraîneure. Cela m’a beaucoup touchée. »
Pendant que d’autres se concentrent sur le fait qu’elle est une pionnière, Campbell ne perd pas de vue l’objectif à atteindre : « Je veux gagner la coupe Stanley. Je veux construire et façonner notre équipe et nos joueurs. Mais je sais aussi que ce que je fais et la façon dont je me présente ouvrent des portes aux autres. C’est ce qui me motive à continuer. »
C’est une motivation qui émane d’une source bien plus profonde que l’ambition. Pour elle, la réussite ne consiste pas seulement à être la première, mais aussi à s’assurer qu’elle ne sera pas la dernière. Chaque entraînement, chaque match est une occasion de diriger avec intention.
La motivation de Jessica Campbell est indubitablement ancrée dans un but précis. « C’est un grand honneur. J’ai travaillé très fort pour en arriver là. Je sais qu’avec ce travail, avec cette responsabilité, l’histoire connaît mon influence, et je veux qu’elle se fasse sentir chaque jour. »
Une conversation avec Chantal Machabée
Le 6 août, Jessica Campbell sera la tête d’affiche de la première montréalaise de la conférence HORS PAIR sur l’équité des genres dans le sport présentée par Banque Nationale.
Elle se joindra à une autre pionnière du hockey, Chantal Machabée, vice-présidente des communications hockey pour les Canadiens de Montréal, pour une conversation stimulante. Figure révolutionnaire des médias sportifs, Mme Machabée a passé plus de trois décennies à RDS, devenant la première femme au Québec à présenter un bulletin de nouvelles sportives quotidien et à animer les diffusions des matchs des Canadiens, brisant ainsi le plafond d’une tribune de presse dominée par les hommes.
Cette rare conversation réunit deux pionnières qui remodèlent le hockey de l’intérieur. Ensemble, elles examineront ce que diriger, être visible et tracer de nouvelles voies pour les autres signifient.