Pour souligner le Mois de la sensibilisation à la santé mentale en mai, Tennis Canada publie une série d’articles rédigés par les ambassadeurs de l’initiative Pause mentale soutenue par Beneva. Pour lancer la série, Rob Shaw, joueur de tennis en fauteuil roulant le mieux classé au Canada et athlète paralympique, offre son point de vue sur la santé mentale dans le sport sous l’angle du pilier « Soutenir » de la stratégie de Tennis Canada en matière de santé mentale et de mieux-être.
Lorsqu’on m’a demandé d’écrire cet article pour Tennis Canada, cela m’a fait réfléchir… En tant qu’athlète, il ne me viendrait jamais à l’idée de sauter un entraînement ou une séance de conditionnement physique, et pourtant, prendre le temps de travailler régulièrement sur la santé mentale est encore considéré comme quelque chose de tabou.
Comme mai est le Mois de la sensibilisation à la santé mentale, l’occasion est parfaite pour rappeler au monde que la santé mentale n’est pas quelque chose que l’on peut ranger dans le placard et ressortir à certaines périodes de l’année. C’est un sujet de tous les jours, que nous devons continuer à normaliser afin de créer des espaces de conversation sûrs.
Par conséquent, je n’hésite pas à dire que ma santé mentale fluctue en ce moment. Malgré mes efforts constants pour garder une attitude positive, certaines circonstances de ma vie personnelle et sportive tendent à me faire basculer vers le négatif, comme c’est le cas pour bien du monde.
Je suis extrêmement passionné par ma carrière de joueur de tennis en fauteuil roulant. J’ai représenté mon pays aux Jeux paralympiques, y compris à ceux de 2024 à Paris, et j’ai également remporté des médailles aux Jeux parapanaméricains. Cependant, j’ai parfois du mal à me situer dans le paysage compétitif plus large. Les joueurs sont de plus en plus grands, de plus en plus forts et de plus en plus fonctionnels, ce qui laisse dans l’impasse ceux d’entre nous qui ont des handicaps plus lourds.
En dehors des terrains, je trouve difficile d’être si loin de ma famille. Il y a plus de huit ans, j’ai déménagé à l’autre bout du pays et j’ai regardé ma fratrie ainsi que mes neveux et nièces grandir à distance. La situation économique actuelle fait qu’il m’est difficile de me réinstaller dans mon patelin, et la distance a mis à mal ma santé mentale. Ces circonstances m’obligent à trouver de nouveaux moyens de rester positif et de me concentrer sur les choses que je peux contrôler.
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Je suis chanceux de faire partie du groupe de leadership en santé mentale de Tennis Canada et je suis extrêmement fier du travail que nous avons accompli au cours de la dernière année. Je crois vraiment que Tennis Canada est un chef de file en matière de santé mentale, non seulement pour le tennis, mais pour tous les sports. J’aime que nous abordions les aspects positifs et négatifs de la santé mentale par l’entremise d’histoires d’athlètes, car je crois que la vulnérabilité peut être facilement comprise. Cela montre à quel point ce type de soutien est important.
Par exemple, la plupart des gens que mes moments les plus difficiles sont survenus après de grosses défaites, comme le match pour la médaille d’or aux Jeux parapanaméricains de 2023. Étonnamment, ce ne sont pas ces situations qui ont déclenché mes plus grandes difficultés.
J’ai dû gérer des moments très difficiles dans ma vie personnelle qui ont eu des répercussions sur ma santé mentale plus que tout ce qui est lié au tennis. Deux amis proches sont décédés subitement avant les Jeux paralympiques de 2020 et les Jeux parapanaméricains de 2023. J’ai eu beaucoup de mal à faire face à ces situations, mais j’ai obtenu de l’aide d’un professionnel.
J’ai également compté sur mes amis et ma famille pour un soutien émotionnel, mais j’ai veillé à faire appel aux professionnels de la santé mentale qui m’entouraient lorsque j’en avais besoin. Je pense qu’il est important que les athlètes comprennent quand il est correct de s’appuyer sur la famille, les amis, les préparateurs et les entraîneurs, et quand l’aide d’un professionnel est nécessaire. Ce n’est pas toujours facile à reconnaître, mais c’est un réflexe essentiel à développer.
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Que ce soit après de grandes victoires ou des défaites douloureuses, ces personnes sont mon premier point d’appui. Je conseillerais à tous les athlètes de créer un système de soutien stable et fiable au début de leur carrière, avant de commencer à voyager à plein temps. Le fait d’avoir ces personnes en place peut vous épargner de grandes spirales de santé mentale. Je pense également qu’il est important de ne pas abuser de son système de soutien.
Être entouré d’un groupe de personnes honnêtes qui n’hésitent pas à vous dire quand vous vous appuyez trop sur elles peut être une véritable bénédiction, car cela vous donne l’occasion de chercher de l’aide et du soutien auprès de différents intervenants.
Pour en savoir plus sur l’initiative Pause mentale soutenue par Beneva, sur la stratégie de Tennis Canada en matière de santé mentale et de bien-être, et sur la façon dont vous pouvez accéder aux ressources et au soutien, veuillez cliquer ici.