Photo : Pascal Ratthé

– EUGÈNE LAPIERRE

Le tennis ne renonce pas à Québec. Il prend juste une pause pour mieux revenir dans un proche avenir.

Voilà le message transmis par Eugène Lapierre — et très bien compris — jeudi soir au Hilton de Québec, où Tennis Canada avait eu la très bonne idée d’organiser une soirée retrouvailles pour les artisans et les bénévoles de la Coupe Banque Nationale, même si le tournoi a été annulé en septembre.

Après tout, 26 années d’existence, en incluant le Challenge Bell au début, méritent d’être soulignées, comme l’ont apprécié les quelque 200 passionnés bondant la salle, y compris Jacques Hérisset, « Monsieur Tennis » à Québec.

La Coupe Banque Nationale a couronné Lindsay Davenport, Jennifer Capriati et Maria Sharapova, ainsi que Venus et Serena Williams, qui ont toutes été des numéros un mondiales et qui ont adoré Québec.

La preuve est que les joueuses ont décerné le prix du meilleur tournoi de sa catégorie (250 000 $) à huit reprises, notamment pour la qualité de l’accueil.

LOCATION DE TROIS ANS À… ALBANY

On le sait, le sport a beaucoup changé avec la place sans cesse envahissante qu’occupe maintenant l’Asie, cela plus particulièrement au tennis.

Prenons les raquettes de renom. Déjà difficile, leur recrutement s’est révélé encore plus ardu à Québec en raison des bourses offertes ailleurs.

Dans le contexte de la concurrence extrême, Tennis Canada est allé tester le marché avec le résultat que l’organisation a trouvé preneur pour la Coupe.

Eugène est un champion de la transparence. Au micro, le vice-président a d’abord expliqué que Tennis Canada avait eu des pourparlers avec la Chine et l’Europe.

Il a officialisé qu’on avait trouvé preneur à Albany, dans l’État de New York, à la suite d’une entente de location de trois ans avec une option d’achat.

UN ADN DE TENNIS QUI NE MENT PAS

Du même souffle, Eugène a réitéré que « Québec est une ville de tennis ».

« Il y a eu Pancho Gonzales, Ken Rosewall et plusieurs autres grands ici. À 12 ou 13 ans, c’est à Québec que j’ai assisté à mon premier tournoi professionnel. L’ADN du tennis est fort. Chaque fois que je téléphone à Jack (Hérisset), il doit me rappeler, car il est sur le terrain. Jack est un chef de file. Pas surprenant qu’il a formé une solide équipe », de poursuivre Eugène, qui a déjà enseigné le tennis à Québec.

Tennis Canada a des plans pour la suite, notamment un éventuel super Challenger, peut-être même mixte en été si Québec peut ajouter des courts.

« On ne part pas. L’argent que nous recevrons d’Albany va être réinvesti dans le tennis à Québec, où on compte bien revenir. Servons-nous donc de la situation devenue impossible pour prendre un nouveau départ », a-t-il poursuivi devant les amateurs très attentifs et soulagés du message d’espoir.

Alors, quand un retour pourrait-il survenir ?

« Ce sera à court ou moyen terme, et comme m’a dit un ami, le tennis va revenir à Québec avant les Nordiques », a-t-il conclu avec une boutade.

Est-ce nécessaire de préciser qu’Eugène Lapierre a été très chaudement applaudi par un public rassuré ?

N’OUBLIONS PAS LA COUPE DAVIS

Québec sera sur les rangs pour un tournoi très important, cette fois du côté masculin.

« Le Centre Vidéotron est un site potentiel pour le Canada à la Coupe Davis », raconte Lapierre.

On imagine déjà le succès aux guichets grâce à Félix Auger-Aliassime.

Les finales à Madrid en novembre donneront une juste idée des possibilités.

EN DIRECT DE QUÉBEC…

Le message d’Eugène Lapierre a touché la cible deux fois plutôt qu’une. En plus des amateurs, les médias savent déjà que Québec était aux prises avec de grands défis pour la suite… Jacques Hérisset a été dans les hommages. « Cela fait chaud au cœur », a dit celui qui a mis tant de passion dans la Coupe… En plus d’Eugène, Valérie Tétreaut, Claudine Ferragut, Claude Savard, Richard Quirion et Alain Beaupré, de Tennis Canada, se sont rendus à Québec pour saluer les bénévoles… Une amélioration nécessaire à apporter pour la tenue d’un Challenger à l’été passe par le maire Régis Labeaume… Disons que les courts extérieurs méritent plus d’amour, de l’avis des connaisseurs locaux rencontrés.

 

*Photo en vedette : Pascal Ratthé