Karen Khachanov upset at call

Photo: TennisTV

Il s’est écrit beaucoup de choses sur l’appel électronique par les systèmes Hawk-Eye et FoxTenn qui ont, petit à petit, relégué les juges de ligne au vestiaire. 

On a également reconnu leur précision et leur marge d’erreur microscopique.

Le 27 avril dernier, j’ai d’ailleurs encensé le nouveau système de FoxTenn, « Real Bounce », dans ce blogue.

Mais l’entreprise barcelonaise en a pris pour son rhume le 10 juin lors des quarts de finale du tournoi sur gazon de Bois-le-Duc, aux Pays-Bas. 

Et, chaque fois, c’est Félix Auger-Aliassime qui en a tiré profit, bien malgré lui, aux dépens de Karen Khachanov.

La première reprise a été retirée de l’écran avant que la balle ne s’écrase sur le sol, mais même l’œil le moins avisé pouvait prédire qu’elle allait atterrir hors limite. Toutefois, la balle de Félix a été déclarée bonne, au grand dam du Russe qui en était médusé.

Photo: TennisTV

C’est lors de l’épisode suivant que la situation s’est révélée totalement embarrassante pour FoxTenn. Alors que la balle touche le sol au-delà de la ligne, la version numérique elle, déclare la balle « en jeu ». Une contradiction aussi remarquable que… gênante.

Photo: TennisTV

Comme tout le marketing de ce dispositif est basé sur le fait qu’on montre l’image réelle, comment peut-on rendre la décision sur la base de l’image numérique, la portion qui, visiblement, est celle qui comporte la marge d’erreur ?

Impossible de savoir si Khachanov aurait remporté la première manche, n’eût été ces erreurs flagrantes (c’est FAA qui a prévalu, 7-6 [5]), mais on peut comprendre son rival d’avoir été dérangé — et frustré — par de tels manquements au système électronique.

De toute évidence, les ingénieurs et informaticiens de l’entreprise espagnole ont dû être à l’ouvrage dès le lendemain pour mettre un peu d’huile dans leur mécanique.

Car la « précision extrême » de leur dispositif est, en fait, leur seul cheval de bataille. Et lorsqu’on connaît les milliers de statistiques que pourvoit, en plus, Hawk-Eye, on comprendra que ce « Real Bounce » doit être précis et sans contestation envisageable… 

Conte de fées néerlandais

Photo: TennisTV

Un joli conte de fées s’est écrit dans la collectivité néerlandaise de Bois-le-Duc. 

Quasi-inconnu du public — en dehors des Pays-Bas —, Tim van Rijthoven est devenu un héros national en remportant le titre du tournoi ATP 250 qui y était disputé. 

Dans l’ordre, il a éliminé les 3e, 2e et 1re têtes de série — Taylor Fritz (14e), Félix Auger-Aliassime (9e) Daniil Medvedev (2e) — pour conclure la plus belle semaine de sa carrière. Quelques heures avant de retourner au sommet du classement ATP, Medvedev s’est fait poivrer 6-4 et 6-1 en 65 minutes seulement par la Cendrillon locale devant une foule en délire.

Cet exploit l’a fait passer du 205e au 106e échelon. Avant cette semaine, van Rijthoven n’avait jamais remporté un seul match en tournois ATP. Il est le joueur le moins bien classé à s’adjuger un titre cette année. 

À l’aide des chiffres, on peut mesurer l’ampleur de l’exploit et, forcément, la stupéfaction du monde du tennis devant cette conquête inattendue. 

Photo: TennisTV

Au cours de sa carrière professionnelle, ce joueur de 25 ans s’est promené entre le 175e et le 1499e rang. En 2022, il avait présenté une fiche de 27-13 dans des tournois dont la plupart sont de niveau… Challenger 80 ! L’an dernier, sa fiche était de 37-22 dans des épreuves du même niveau ou moindre. Arrêtons ici.

Tim van Rijthoven est la plus belle preuve que les organisateurs de tournois sont toujours justifiés d’offrir des laissez-passer aux joueurs locaux. Certains s’écroulent sous la pression d’un tel cadeau doublé d’une présence sur le court central face à une vedette. D’autres, comme van Rijthoven, relèvent le défi de stupéfiante façon pour écrire les chapitres d’un rare conte de fées.

Photo: Belgium Posts

D’ailleurs, il s’agit du deuxième conte de ce genre en 2022. Mais c’est probablement le plus étonnant et le plus émouvant.

En janvier, rappelez-vous, Thanassi Kokkinakis l’avait emporté dans sa ville natale d’Adélaïde. À l’âge de 25 ans, lui aussi.

Photo: ATP

L’Australien, deux fois finaliste en tournois juniors du Grand Chelem, était encore plus prometteur que ne l’était van Rijthoven. Il avait atteint le 69e échelon mondial à l’âge de 19 ans, mais des blessures à répétition l’ont relégué à l’arrière-scène pendant plusieurs années.

Cet état de grâce s’était poursuivi quelques semaines plus tard alors qu’il était couronné champion du double des Internationaux d’Australie (en compagnie de son ami Nick Kyrgios). Il est actuellement 86e mondial.

On adore ces histoires. 

Celle de van Rijthovan aurait également pu s’intituler « David contre les Goliaths » ou « Tim, le tueur de géants ». 

Choisissez…

Les Hollandais volants

Que se passe-t-il donc avec le tennis aux Pays-Bas ?

Au cours des dernières années, ce petit pays de 17 millions d’habitants, enclavé entre la Belgique et l’Allemagne, a été en mesure de produire deux joueurs (bientôt trois, peut-être) du Top 100. 

Les deux joueurs en question sont Botic van de Zandschulp et Tallon Griekspoor, respectivement 29e et 61e au classement de l’ATP. Quant au troisième, il en était question dans le segment précédent, c’est Tim van Rijthoven (106e).

Photo: Getty

Il y a quatre ans, van de Zandschulp, 26 ans, était 587e. Sa progression a été solide et régulière au cours des 48 derniers mois au point de se retrouver dans le Top 30. Quant à Griekspoor, 25 ans, il a gagné une centaine de rangs en un an et demi et devrait logiquement atteindre bientôt le Top 50. 

Photo: Libema Open

Pendant des années, le seul fils du pays à avoir fait parler de lui était Robin Haase. Maintenant âgé de 35 ans, le vétéran a tout de même visité le Top 40 en 2017 et 2018. 

Avant, il fallait remonter à Richard Krajicek, vainqueur de Wimbledon en 1996 et devenu quatrième joueur mondial en 1999.

Et auparavant, à celui qui avait justement le surnom de « Hollandais volant », Tom Okker. Finaliste aux Internationaux des États-Unis, en 1974, Okker avait atteint le 3e échelon mondial la même année.

Photo: Tennisabstract.com

Rien ne dit que les trois vedettes néerlandaises actuelles réussiront à entrer ainsi dans les annales du tennis du pays des moulins à vent, mais en retournant dans le passé, disons qu’ils ravissent leurs compatriotes. En effet, les amateurs des Pays-Bas n’avaient pas eu beaucoup de raisons de s’exciter lors des cinq dernières décennies.

Le Fed Express revient en 2023

Photo: Twitter

« Oui, absolument ! »

C’est ainsi que Roger Federer a répondu à un journaliste lorsqu’il l’a interrogé sur son retour officiel à la compétition.

Soupir de soulagement. 

Particulièrement pour celui qui vous écrit, ici. La (très) longue absence du Maître ainsi que la montée en puissance des nouveaux talents et les exploits stables des actuels ténors du tennis masculin m’avaient fait craindre que mon tennisman favori accroche sa raquette à la fin de 2022.

Même si, entre vous et moi, on pourrait facilement comprendre l’homme maintenant âgé de 40 ans qui a subi trois interventions chirurgicales au genou droit en l’espace de 18 mois. 

Et qui n’a pas joué en tournoi depuis Wimbledon 2021.

Federer a fait cette rassurante confirmation à Simon Graf, du site Web zurichois Tages-Anzeiger. « Où et quand ? Je ne le sais pas encore, mais c’est l’idée. Absolument », mentionnait Federer dans cette déclaration faite à l’occasion de l’ouverture en Suisse de 31 des 100 aires de jeux orientées vers la nature et financées par sa fondation.

Cela dit, nous reverrons le Suisse sur des terrains à deux occasions, cette année. D’abord, en septembre, dans le cadre du tournoi qu’il a mis sur pied il y a cinq ans, la Coupe Laver. Cette année, c’est à l’Aréna O2 de Londres qu’il se tiendra, du 23 au 25 septembre. 

Quant à l’autre événement, il faut le comprendre, c’est celui de sa ville natale, l’ATP 500 de Bâle, en Suisse, du 24 au 30 octobre. Entre 2000 et 2019, c’est un tournoi dont il a atteint la finale 15 fois, en plus de le remporter à 10 reprises, mais on devine qu’il y participe par dévotion sentimentale que par réelle conviction d’y triompher.

Photo: Getty

« La Coupe Laver est un bon début, je n’aurai pas besoin de jouer cinq matchs en six jours », souligne le détenteur de 20 titres du GC. Mais je devrai être en mesure de le faire à Bâle. C’est pour ça que je me prépare à l’entraînement. Je suis curieux pour la suite, mais je reste confiant, car je reviens de loin. Les trois ou quatre prochains mois seront très importants. »



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Twitter : @paul6rivard

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