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Ça fera bientôt 20 ans (2004) que le principe des baladodiffusions a vu le jour. 

66 millions d’épisodes de tous sujets et de toutes provenances sont maintenant disponibles du bout des doigts, quelque part, dans le grand espace numérique.

Et le tennis en fait partie. Et des gens de chez nous en sont responsables. Et ils font du (très) bon boulot.

Ceux qui suivent annuellement l’Omnium Banque Nationale, tant sur les sites internet des deux tournois estivaux canadiens simultanés, que sur les réseaux sociaux, ont vu passer les publications et mentions concernant les balados Sur La Ligne et Match Point Canada. Il s’agit des productions en français et en anglais, respectivement, associées à ces deux importants tournois canadiens de la WTA et de l’ATP. 

Et quand je disais que ces communicateurs font du bon boulot, c’est qu’ils se situent régulièrement dans le Top10 des balados du genre, au pays.

D’ailleurs, à l’issue de l’OBN 2022, ils faisaient partie du Top 5 au Canada. Sur La Ligne (SLL) était au deuxième rang — un exploit pour un balado en français — et vous aurez noté que cette semaine-là, les trois autres de ce Top 5 étaient des compétiteurs d’envergure tels The Tennis Podcast (Grande-Bretagne), The ATP Tennis Radio Podcast et The Tennis Channel Live Podcast.

Source : Chartable (17 août 2022)

Avec plus de 200 épisodes pour MPC et près de 135 pour SLL, les deux baladodiffuseurs sont présents sur les plateformes de diffusion en continu (streaming), tels Apple Podcasts, Amazon Music et Spotify. 

Et les deux équipes ont des stratégies de médias sociaux bien développées en publiant régulièrement des messages, photos et résultats sur Twitter, Instagram, et TikTok en plus d’avoir leur chaîne YouTube respective. 

De surcroit, Sur La Ligne est également diffusé sur les ondes de la radio conventionnelle de Montréal depuis 2021, soit le 91,9, devenue depuis le 29 août le réseau BPM Sports.

En produisant leur épisode hebdomadaire chaque lundi, les deux groupes peuvent ainsi s’abreuver de l’actualité de la semaine précédente en plus, bien sûr, de discuter des tournois d’importance qui auront pris fin la veille. Sans oublier la parution des nouveaux classements, officialisés les lundis matin.

Qu’est-ce qu’un balado ?

Photo : Mattstoller.substack.com

Mais avant d’aller plus loin avec ces artisans des deux balados, je tiens à faire ici une mise en contexte pour vous, lectrices et lecteurs, qui ne seraient pas familiers avec ce mode de communication qui prend de plus en plus d’ampleur et qu’on pourrait simplement décrire comme une émission de radio… sur demande. 

Oui, radio sur demande. Essentiellement, les balados s’écoutent plus qu’ils ne se voient. La grande majorité de ces productions sont en mode audio. Certaines émissions peuvent intégrer l’image des animateurs, des tableaux et photos ainsi que des vidéos, mais le contenu des dizaines de millions de baladodiffusions offertes sur le Web est principalement en mode audio.

Chez nous, l’écoute des balados est à son plus haut niveau, à ce jour, avec 33 % de tous les adultes canadiens et 46 % des adultes âgés de 18 à 49 ans selon des données colligées en janvier dernier.

Les détails de cette mise en contexte m’ont été fournis par Bruno Guglielminetti, un spécialiste des médias numériques, lui-même animateur depuis six ans de plus de 300 émissions de « Mon carnet », un magazine hebdomadaire de l’actualité numérique et deux fois mis en nomination aux Canadian Podcasts Awards (2020 et 2021).

Source : Mon Carnet

M. Guglielminetti a choisi d’étourdir le profane que je suis en dévoilant des statistiques compilées à la fin de 2021. « Il y avait un total de 2 395 000 productions uniques ou séries de productions en baladodiffusion, disponible sur internet, à la fin de l’année dernière », précise-t-il, avant d’asséner le chiffre final. « Si vous ajoutez les séries contenant plusieurs épisodes, c’est quelque 66 millions d’émissions disponibles, flottant dans la stratosphère du grand World Wide Web. Mais, cela étant dit, des données montrent que seulement 23 % de ce total représente des productions dites “actives”, comme les balados Sur La Ligne et Match Point Canada. »

Et Mon Carnet, aurait-il pu ajouter puisqu’il a produit plus de 300 épisodes de ce balado, amorcée en 2016, a maintenant une moyenne de 15 000 auditeurs par semaine. Les deux tiers des auditeurs sont Canadiens, les autres sont Européens.

La mise en contexte étant faite, rencontrons maintenant ceux qui rendent possibles ces tours de force audionumériques

Sur La Ligne

Cette baladodiffusion a démarré en pleine pandémie, en 2020, et a dépassé récemment le cap des 130 épisodes. 

Elle est animée par Alexandre Régimbald, Nicholas Richard et Hugues Léger. Ce dernier, excellent joueur et connaisseur de tennis, est aussi responsable de la mise en marché et de la quête de revenus en commandites.

Photo : Sur la Ligue

L’équipe de SLL pouvait dire « Mission accomplie » et célébrer après des dizaines d’heures de diffusion pendant l’OBN 2022, à Montréal. On y voit l’animateur Alexandre Régimbald, la responsable des médias sociaux — et photographe — Sarah Jade Champagne en compagnie des collaborateurs des médias sociaux Nickolas Bergeron et Abraham Santerre (accroupis), en plus des deux autres animateurs Hugues Léger et Nicholas Richard.

Les collaborateurs réguliers sont Robbie Ménard, spécialiste des statistiques avancées, Valérie Tétreault, directrice des communications de Tennis Canada ainsi que les entraîneurs Sylvain Bruneau et Isade Juneau. 

D’ailleurs, ce dernier a joint l’utile à l’agréable lors de la dernière édition de l’OBN en échangeant balles et propos avec nul autre que Nick Kyrgios. Juneau arborait bien sûr le logo du balado pour cette photo mémorable.

Photo : Nickolas Bergeron

La palette d’invités de SLL est impressionnante, qu’elles soient dans leur cour arrière, ou sur la scène internationale. « Nous avons diffusé des entretiens avec Casper Ruud, Janik Sinner, Stan Wawrinka et Daria Kasatkina, souligne Hugues Léger. Mais il insiste aussi sur celles et ceux qui sont près du tennis canadien et québécois. Rebecca Marino, Alexis Galarneau, Liam Draxl et Victoria Mboko ont participé à nos émissions, tout comme les ex-joueuses Marie-Ève Pelletier et Aleksandra Wozniack. Sans oublier le grand patron de Tennis Canada, Michael Downey, et même le réputé journaliste américain Ben Rothenberg. »

Mais, selon Léger, c’est leur stratégie numérique sur les réseaux sociaux qui est le facteur important de leur succès. « Nous suivons l’actualité tennis de l’ATP, de la WTA, de l’ITF et, bien sûr, de Tennis Canada sur une base quotidienne. Nous sommes présents sur Facebook, Instagram et TikTok. Et nous communiquons les résultats des matchs importants de chaque tournoi tout au long de l’année. J’ajouterais que nous sommes présents dans toutes les communautés de tennis d’importance sur les réseaux sociaux au Canada et en France. »

Match Point Canada

Photo : Nina Channen (Ben Lewis, Bianca Andreescu et Mike McIntyre)

Dans le Canada anglais, ce sont les voix de Ben Lewis et de Mike McIntyre qui accompagnent les amateurs de tennis. Avec plus de 200 épisodes au compteur, nos deux compères ont diffusé les propos de plusieurs vedettes d’ici et d’ailleurs.

« Outre les vedettes canadiennes comme Bianca Andreescu, Leylah Annie Fernandez, Genie Bouchard, Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov, qui sont intervenues régulièrement sur notre balado, nous avons eu de gros noms du tennis international, présents et passés au cours de l’émission, mentionne fièrement McIntyre. Quelques-uns des plus gros noms incluent Andy Roddick, Pam Shriver, Patrick Mouratoglou, Coco Gauff, Simona Halep et mon favori, Jimmy Connors, qui est, aussi loin que je me souvienne, le premier joueur de tennis que j’ai suivi lorsque j’étais enfant. 

Je crois que parmi les balados de tennis existants, je puis prétendre que nous sommes les seuls à inviter autant de personnalités connues, régulièrement. Et c’est ce qui nous rend extrêmement fiers puisque Ben et moi sommes nous-mêmes responsables de tous ces contacts et invitations pour l’émission. »

Leur moteur : la passion du tennis

Photo : Medium.com

En conclusion, il faut absolument souligner que ces deux groupes de diffusion sont formés de gens passionnés. Sans être des bénévoles, les revenus générés par les partenariats publicitaires ne permettent à aucun d’entre eux de vivre de cette passion et c’est souvent « à bout de bras » qu’ils ont démarré les projets. Sans jamais perdre le sourire ni cette envie de continuer longtemps.

« Après quatre ans, nous avons vu Match Point Canada grandir de façon exponentielle. En compagnie des joueurs, de leurs agents, des entraîneurs et de personnalités des médias, nous avons établi notre présence parmi les meilleurs balados de tennis au monde, dit Mike McIntyre à propos de cette passion qui les habite. Nous avons reçu des accréditations pour les tournois du Grand Chelem comme pour les WTA 1000 et ATP 1000, en plus des Coupes Davis et Billie Jean King et de tournois d’exhibitions, partout dans le monde. Et nous espérons poursuivre cette relation positive et enrichissante avec Tennis Canada et nos auditeurs pendant plusieurs années encore. »

Quant à la question maintes fois posée au cours des cinq dernières années, celle qui laisse planer la disparition de la radio devant l’invasion des balados, Bruno Guglielminetti se fait rassurant.

« Non, les gens de l’industrie peuvent dormir en paix… la radio est là pour rester, l’audio à la demande prend simplement sa place dans l’écosystème de l’information et du divertissement. »

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