auger-aliassime leaps volley at Australian Open

Photo: Martin Sidorjak

Par une journée où la pluie et les températures fraîches font penser aux automnes détrempés du Canada, Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov ont réussi à tirer leur épingle du jeu pour relever un autre défi. Ce n’est toutefois pas le cas pour Bianca Andreescu qui s’est butée à la qualifiée Cristina Bucsa au deuxième tour des Internationaux d’Australie.

Auger-Aliassime n’était pas l’ombre de lui-même au cours des deux premières manches et demie, mais il est parvenu à faire volte-face et à arracher un gain de 3-6, 3-6, 6-3, 6-2 et 6-2 au Slovaque Alex Molcan.

Shapovalov a prolongé sa fiche victorieuse (3-0) contre le Japonais Taro Daniel grâce à un gain de 6-3, 7-6(3) et 7-5 dans un duel qui s’est terminé après minuit.

Andreescu, qui est encore sur la voie du retour après avoir raté toute l’année 2021 et n’avoir joué qu’à partir d’avril 2022, a eu une balle de match sur sa raquette avant que les choses ne se gâtent et qu’elle s’incline 2-6, 7-6(7) et 6-4 face à l’Espagnole.

Bianca Andreescu scrambles as she follows through on a forehand.
Photo : Martin Sidorjak

Après sa victoire du premier tour contre Marie Bouzkova (25e), Andreescu a commenté à propos de son niveau de jeu : « Je pense que j’étais vraiment solide. Ce genre de match me donne confiance parce que c’était constant du début à la fin. Il n’y a pas eu de hauts et de bas comme je peux en vivre parfois. »

Malheureusement, c’est exactement ce qui s’est produit mercredi soir contre Bucsa, une joueuse compétente avec un bon esprit de combativité, mais pas quelqu’un qui aurait normalement préoccupé une Andreescu en pleine possession de ses moyens.

Après avoir empoché la manche initiale en 29 minutes seulement, donnant l’impression de totalement dominer sa rivale, Andreescu a connu une véritable baisse de régime et s’est rapidement retrouvée en déficit de 1-5 au deuxième acte. Elle a réussi à combler l’écart et à égaler la marque à 5-5, puis a eu une balle de match à 6-5 dans le jeu décisif, mais elle a raté un revers et Bucsa a forcé la tenue d’une manche ultime quatre points plus tard.   

Bucsa a pris les devants 2-0 au début du troisième engagement, mais Andreescu a répliqué pour porter la marque à 2-2. Cependant, l’Espagnole n’a pas lâché prise et a finalement pu servir pour le match à 5-4. Andreescu a alors eu une occasion de bris, mais a frappé un coup droit dans le filet, puis a raté une volée liftée dans un terrain complètement ouvert. Cela résume bien sa journée, tout comme son revers manqué sur l’ultime balle de match.

« J’ai très bien commencé le match, a confié Andreescu. Elle ratait beaucoup. Puis dans la deuxième manche, je n’ai pas eu l’impression que mon niveau avait baissé. J’ai commis quelques erreurs ici et là, mais elle a assurément relevé son niveau de jeu. Puis dans la troisième manche, elle ne ratait rien, tandis que j’essayais trop d’analyser ce qui se passait. C’est vraiment dommage que je n’aie pas pu conclure dès ma première balle de match. »

Bucsa a bien joué, mais Andreescu a laissé filer ses chances. Après la première manche, elle a semblé perdre sa capacité à frapper librement et à contrôler les échanges.

Les deux joueuses ont réussi 31 coups gagnants, mais Bucsa a commis 50 fautes directes comparativement à 53 pour Andreescu. Les statistiques de la Canadienne ont toutefois empiré au fur et à mesure que le match progressait, tandis que celles de Busca se sont progressivement améliorées.

Bianca Andreescu looks down at her racket strings.
Photo : Martin Sidorjak

Ce fu tune défaite amère pour Andreescu, dont la fiche à Melbourne depuis 2019 est de deux victoires et trois défaites. « J’ai pleuré pendant une grosse heure après mon match d’aujourd’hui, a-t-elle avoué. Je suis toujours un peu émotive, mais là, c’était à un tout autre niveau.

« Hier soir, j’ai regardé le match entre Matteo [Berrettini] et Andy [Murray], et Matteo a eu une balle de match, mais a perdu. Je me suis dit “c’est poche”, mais aujourd’hui, c’est exactement ce qui m’est arrivé. Le tennis est un sport tellement bizarre. Je pense que c’est le seul sport où tu peux gagner plus de points que ton adversaire et perdre quand même. C’est ça le tennis et j’espère que je vais recommencer à gagner un peu. Je veux retrouver la forme et la confiance en moi, car je sais que j’ai ça au fond et moi. Et je sais ce qu’il fait faire pour remonter la pente. Et j’espérais vraiment affronter Iga [Swiatek] aussi, mais ce sera pour une prochaine fois. »

Felix Auger-Aliassime waves to the crowd.
Photo : Martin Sidorjak

Lorsqu’Andreescu a finalement commencé son match à l’extérieur dans la KIA Arena en fin d’après-midi, Auger-Aliassime terminait le sien sous le toit de la Margaret Court Arena. Ces conditions ont été un facteur clé dans ce qui s’est avéré être un véritable calvaire pour la sixième tête de série.   

Les conditions lourdes et les températures anormalement fraîches, ainsi que les balles ont créé une situation problématique face à Molcan, 53e mondial.

« Je voulais être plus agressif que lors de mon premier match, a raconté Auger-Aliassime. Les premiers jeux étaient bons, je me sentais bien. Mais après cinq jeux, les balles étaient très usées et mon dernier jeu au service avant le changement de balles a été compliqué. »

Il a perdu son service et la manche peu de temps après. À partir de là, il a été commis beaucoup d’erreurs alors que le Slovaque était impressionnant, dominant Auger-Aliassime et produisant des coups spectaculaires qui ont laissé les spectateurs bouche bée.

Molcan semblait se diriger vers la victoire contre un Auger-Aliassime de plus en plus agité et qui n’arrêtait pas de se plaindre de l’état des balles auprès de l’arbitre. Cependant, la magie qui entourait Molcan s’est brusquement volatilisée dans un épouvantable jeu qui a commencé et s’est terminé par des doubles fautes. Il venait ainsi de donner une avance de 5-3 à Auger-Aliassime dans la troisième manche.  

Le Montréalais de 22 ans a profité de ce sursis pour remporter la manche et briser le Slovaque dès le premier jeu de la quatrième manche, prenant progressivement le contrôle du duel.

Par la suite, Auger-Aliassime a expliqué que les balles ne réagissaient pas aux effets et ne traversaient pas le terrain comme il l’aime, ce qui facilitait le jeu de contre-attaque de Molcan.

« Quand je me suis entraîné avec Nadal cette semaine, nous avons remarqué que les balles étaient très différentes de celles de l’année dernière. Ce n’est pas seulement aujourd’hui, c’est comme ça depuis que je suis ici.   

« La balle ne répond pas bien aux effets qu’on essaie de lui donner. D’habitude, mon coup droit voyage selon un certain arc et ma balle rebondit, mais ça n’a pas bien fonctionné. J’ai donc dû faire des ajustements – frapper plus à plat. Il a aussi fallu que je sois patient, que j’accepte qu’il faille deux, trois ou quatre coups pour terminer le point. »

Felix Auger-Aliassime gestures and argues.
Photo : Martin Sidorjak

Auger-Aliassime a aussi dû gérer ses émotions, sa frustration face à ses coups ratés. « Il s’agissait plus d’un combat contre moi-même que contre mon adversaire. Je n’arrivais pas à être constant et précis dans les deux premières manches. C’était donc une bataille pour trouver mon niveau moyen ou plus élevé pour au moins de donner une chance de gagner. J’ai donc fait des ajustements en fonction de mon adversaire pour voir ce qui fonctionnait. Mais je me suis surtout concentré sur moi-même. »

Vendredi, au troisième tour, Auger-Aliassime croisera le fer avec Francisco Cerundolo (28e). Il se souvient s’être entraîné une fois avec l’Argentin de 24 ans, mais il ne se préoccupe pas vraiment de lui pour le moment.

« L’essentiel est de mieux jouer, peu importe l’adversaire. Je ne concentre pas vraiment sur mes rivaux. Je pense surtout à la façon dont je peux me sentir mieux sur le terrain. »

Denis Shapovalov follows through on a backhand
Photo : Martin Sidorjak

Shapovalov a maintenant remporté les neuf manches qu’il a disputées contre Daniel, mais le Japonais de 29 ans a tout fait pour lui compliquer la tâche, mercredi soir. Il a mené 3-2 au jeu décisif de la deuxième manche avant que Shapovalov n’inscrive cinq points d’affilée pour l’emporter. Au troisième acte, il menait 3-1 et Shapovalov s’est encore une fois ressaisi pour conclure le match sur un bris de service.

Shapovalov est capable de dominer Daniel, ce qui est évident dans le nombre de ses coups gagnants – 53 comparativement à 8 pour le Japonais.

Denis Shapovalov hits a smash.
Photo : Martin Sidorjak

Shapovalov, qui accède ainsi au troisième tour pour la quatrième fois en six participations aux Internationaux d’Australie, sera maintenant opposé à Hubert Hurkacz, 10e tête d’affiche.

Le Polonais possède une fiche de trois victoires et une défaite contre le Canadien, mais ils ont chacun une victoire à leurs deux derniers duels : Hurkacz a gagné à Miami en 2021, tandis que Shapovalov avait été victorieux un mois plus tôt, à Dubaï.

Tennis balls on the court
Photo : Martin Sidorjak
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