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Photo: Martin Sidorjak

Le Canada est l’un des pays les plus redoutables pour ces Finales de la Coupe Davis disputées cette semaine à Malaga, en Espagne.

En l’absence de certaines puissances (Russie, Serbie, Grande-Bretagne et France) et de plusieurs joueurs (Carlos Alcaraz, Rafael Nadal, Alexander Zverev, Jannik Sinner, Matteo Berrettini et Nick Kyrgios), le Canada fait assurément partie des sérieux prétendants au titre.

Mais le fait d’être une équipe très bien cotée n’est pas une garantie de succès. En fait, compte tenu de l’histoire du Canada dans la compétition de cette année, s’il était un chat, il aurait déjà épuisé sept de ses neuf vies.

Photo: Martin Sidorjak

Depuis qu’il a atteint la finale à Madrid en 2019, le Canada a perdu en 2021 (la Coupe Davis a été annulée en 2020 à cause de la pandémie) contre la Suède et le Kazakhstan lors des Finales dans la capitale espagnole. De plus, il a plié l’échine face aux Pays-Bas, en mars, lors des qualifications. Ces trois rencontres ont été disputées dans Félix Auger-Aliassime et Denis Shapovalov, les deux meilleurs joueurs du pays.

Cette défaite contre les Néerlandais aurait dû sonner le glas pour le Canada en 2022. Mais lorsque la Russie a envahi l’Ukraine en février et a ensuite été bannie de la compétition, le Canada a obtenu sa place pour le tournoi à la ronde des Finales, à Valence, en tant que pays non qualifié le mieux classé (6e). Auger-Aliassime et Vasek Pospisil étaient alors de la partie, mais pas Shapovalov. Les Canadiens ont signé des victoires de 2-1 à l’arracher contre la Corée du Sud et l’Espagne pour se tailler une place en quarts de finale. Les deux premières rencontres se sont jouées au double décisif et, chaque fois, Auger-Aliassime et Pospisil ont été dangereusement près de perdre. Contre les Sud-Coréens Song Min-Kyu et Nam Ji Sung, ils tiraient de l’arrière 1-3 dans la dernière manche avant de se ressaisir pour l’emporter 7-5, 5-7 et 6-3.

La situation était encore plus dramatique contre le duo espagnol composé de Marcel Granollers et de Pedro Martinez. En effet, Auger-Aliassime et Pospisil perdaient 3-5 à la dernière manche avant que Martinez ne serve pour le match à 5-4. Un incroyable déluge de retours dévastateurs leur a permis de briser Martinez, et de faire de même avec Granollers deux jeux plus tard, pour s’envoler avec un gain de 4-6, 6-4 et 7-5.

Plus tard, Pospisil a mis en perspective leur survie en disant : « Je pense que parfois, il est normal d’avoir des matchs comme ceux-là qui se décident presque sur un coup de dé. En double, nous sommes revenus de l’arrière à deux reprises à la troisième manche — contre la Corée et l’Espagne. Hier soir (16 septembre contre Granollers et Martinez), c’était épique. Nous y avons cru jusqu’à la fin. Je pense que dans cette situation, on perd 95 pour cent des matchs. Mais hier, les cinq pour cent sont allés en notre faveur. Je suis vraiment heureux que nous ayons été capables de nous pousser mutuellement jusqu’à la fin pour gagner les trois derniers jeux. »

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Jeudi, en quart de finale, le Canada croisera le fer avec l’Allemagne et pourra compter sur la participation de ses meilleurs éléments, soit Auger-Aliassime, Shapovalov et Pospisil, ainsi que d’Alexis Galarneau et Gabriel Diallo.

Les Allemands sont privés de leur meilleur joueur, Zverev (12e), qui s’est déchiré les ligaments de la cheville droite pendant la demi-finale de Roland-Garros et qui a ensuite souffert d’un œdème osseux au pied qui a mis fin à sa saison lorsqu’il a tenté de revenir au jeu pour la Coupe Davis en septembre. L’Allemagne sera donc représentée par Oscar Otte (67e), Yannik Hanfmann (131e) et Jan-Lennard Struff (152e) ainsi que des deux spécialistes du double Tim Puetz (18e) et Kevin Krawietz (25e). Depuis 2021, Puetz et Krawietz ont signé ensemble une fiche parfaite de sept victoires à la Coupe Davis.

Auger-Aliassime, qui est le joueur numéro un du Canada, devrait se mesurer à Otte ou à Hanfmann. Il a remporté sa seule rencontre précédente avec Otte (6-4, 6-7[2], 6-2) au deuxième tour à Florence le mois dernier, et n’a jamais croisé le fer avec Hanfmann.

Quant à Shapovalov, il n’a jamais affronté Hanfmann lui non plus, mais connait très bien Struff. L’Allemand mène leur face-à-face 5-3, mais Shapovalov a gagné leurs trois derniers duels. Struff, qui occupait le 29e rang en 2020, a connu sa part de difficultés en 2022, ratant deux mois au printemps en raison d’une blessure au pied. Sa fiche de 2022 est de 7-13, mais il a remporté ses trois duels au tournoi à la ronde de la Coupe Davis en septembre.  

« Nous ne sommes peut-être pas les favoris sur papier, mentionnait le capitaine allemand Michael Kohlmann, mais nous avons démontré cette année que nous pouvions battre des adversaires mieux classés (y compris la Serbie, la France, la Grande-Bretagne, la Belgique et l’Australie) et je suis confiant que nous serons au meilleur de notre forme. »

Photo: Martin Sidorjak

Si on additionne les classements du simple des meilleurs joueurs de chaque équipe à Malaga, le Canada est numéro un avec Auger-Aliassime (6e) et Shapovalov (18e), avec un total de 24. Le deuxième meilleur pays est les États-Unis avec Taylor Fritz (9e) et Frances Tiafoe (19e) pour un total de 28. Arrive ensuite l’Espagne à 34 avec Pablo Carreno Busta (13e) et Roberto Bautista Agut (21e).

Si le Canada remporte son quart de finale contre l’Allemagne, il se mesurera ensuite l’équipe américaine, qui comprend également Tommy Paul et Jack Sock, ou l’Italie, privée de ses deux meilleurs éléments — Sinner (15e) et Berrettini (16e) — en demi-finale, samedi.

Photo: Martin Sidorjak

Il sera intéressant de voir qui le capitaine canadien Frank Dancevic choisira pour disputer le double. Pospisil (fiche de 12-10 à la Coupe Davis) est presque un choix automatique, mais fera-t-il équipe avec Shapovalov ou Auger-Aliassime ? Shapovalov est 75e en double et a participé à 11 tournois en 2022, tandis qu’Auger-Aliassime est 258e et n’a pris part qu’à six tournois cette année.

Les deux ont déjà fait équipe avec Pospisil à la Coupe Davis. Auger-Aliassime a gagné deux fois — contre la Corée du Sud et l’Espagne, en septembre, tandis que Shapovalov a une fiche de deux victoires et une défaite avec Pospisil — en 2019, durant le parcours du Canada vers la finale.    

Sur quoi Dancevic basera-t-il sa décision ? Peut-être sur le fait que Pospisil et Auger-Aliassime ont gagné leurs deux matchs à Valence, même si c’était de justesse. D’un autre côté, Shapovalov disputera probablement le premier simple en tant que joueur numéro 2, cela signifie qu’il aurait plus de temps qu’Auger-Aliassime pour récupérer avant le double. De plus, un duo droitier (Pospisil)/gaucher (Shapovalov) est habituellement vu comme la combinaison idéale en double.

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REMARQUE : La rencontre entre le Canada et l’Allemagne sera diffusée sur les ondes de TVA Sports 2 et de Sportsnet One à compter de 10 h (HE), jeudi.

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Photo de l’article : Martin Sidorjak

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