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En 2022, Félix Auger-Aliassime a été sans conteste le joueur le plus utile du tennis masculin canadien.

Aussi impressionnants que soient les résultats qui l’ont fait passer du 11e au 6e rang au cours des 12 derniers mois, tout aussi impressionnante a été l’ampleur de sa saison. Elle a commencé le 2 janvier à Sydney, en Australie, à la Coupe ATP pour se conclure le 27 novembre par un triomphe d’équipe aux Finales de la Coupe Davis à Malaga, en Espagne.

Il a disputé 87 matchs (60-27) au cours de l’année, ce qui est plus qu’à l’exception de deux saisons dans chacune des carrières des grandes vedettes Roger Federer (97 et 95), Rafael Nadal (93 et 89) et Novak Djokovic (97 et 87).

Photo: Martin Sidorjak

Tout a commencé à Sydney, quand il a mené le Canada vers la conquête de la Coupe ATP. Il a ensuite atteint les quarts de finale des Internationaux d’Australie, lors desquels il a laissé filer une balle de match avant de s’incliner 6-7(4), 3-6, 7-6(2), 7-5 et 6-4 aux mains du futur finaliste Daniil Medvedev.

Après huit finales ATP infructueuses, il a enfin obtenu son premier titre en février en battant Stefanos Tsitsipas à Rotterdam avant de tomber en finale à Marseille (Andrey Rublev) la semaine suivante.

Le « Sunshine Double » ne lui a pas souri, car il a été éliminé dès sa première sortie à Indian Wells (Botic van de Zandschulp) et à Miami (Miomir Kecmanovic). La saison sur terre battue n’a produit que de modestes résultats, mais il a tout de même poussé le roi de l’argile, Rafael Nadal, à la limite de cinq manches en huitième de finale à Roland-Garros.

Il a ensuite signé une fiche de quatre victoires et quatre défaites sur le gazon, et a perdu 6-7(5), 6-4, 7-6(9) et 7-6(5) face à Maxime Cressy au premier tour de Wimbledon. C’est peut-être le plus grand « et si » de sa saison. Et s’il était parvenu à se débarrasser du franco-américain et à franchir plusieurs étapes, cela aurait-il donné un élan à son été, à son année ? Heureusement, il n’y avait pas de points ATP en jeu.

Son été n’a vraiment pas été fantastique — marqué par une défaite de 6-1 et 6-2 face à Casper Ruud en quart de finale de l’Omnium Banque Nationale présentée par Rogers à Montréal, ainsi que par un revers de 6-4, 6-4 et 6-4 aux mains de Jack Draper au deuxième tour des Internationaux des États-Unis.

En septembre, Auger-Aliassime a retrouvé le chemin de la victoire à la Coupe Laver et à la Coupe Davis, mais s’est vraiment enflammé en octobre, remportant 16 matchs d’affilée et s’emparant de ses 2e, 3e et 4e titres ATP à Florence (JJ Wolf), à Anvers (Sebastian Korda) et à Bâle, où il a vaincu le numéro un mondial Carlos Alcaraz en demi-finale et le Danois Holger Rune en finale.

Il a paru fatigué au Masters 1000 de Paris — son quatrième tournoi consécutif —, perdant contre Rune au carré d’as avant de ne remporter qu’un seul gain (contre Nadal), aux Finales de l’ATP, à Turin, en Italie.

Après avoir joué du tennis inspire lors du tournoi à la ronde des Finales de la Coupe Davis à Valence en septembre, marqué par une remontée sensationnelle et une victoire au double décisif avec Vasek Pospisil contre les Espagnols Marcel Granollers et Pedro Martinez, il a gardé le meilleur pour la fin avec une performance inoubliable lors de l’étape éliminatoire de la Coupe Davis. Il a remporté des duels de simple contre l’Allemand Oscar Otte, l’Italien Lorenzo Musetti et l’Australien Alex de Minaur — ainsi qu’un match de double avec Pospisil contre les Italiens Matteo Berrettini et Fabio Fognini. Et tout cela sans perdre une manche ou son service.

Son tour de force a permis au Canada de remporter sa toute première Coupe Davis. Et pour démontrer son aplomb à l’extérieur des courts, au milieu des célébrations bien arrosées de l’équipe, il est apparu admirablement cohérent à l’émission populaire Tout le monde en parle de Radio-Canada, à 2 h, heure de Malaga.

Photo: Martin Sidorjak

L’acolyte d’Auger-Aliassime, Denis Shapovalov, a chuté du 14e au 18e rang à la fin de 2022. Il a toutefois dû être encouragé par son automne qui l’a vu atteindre la finale à Séoul, en Corée du Sud, et à Vienne, en Autriche, ainsi que la demi-finale à Tokyo, au Japon, pour rebondir après un creux saisonnier au classement (24e) en août. En quart de finale de la Coupe Davis, il s’est illustré en remportant un match de double époustouflant avec Pospisil contre les Allemands Tim Puetz et Kevin Krawietz. Pospisil et lui se sont surpassés pour venir à bout d’un duo invaincu à la Coupe Davis dans un match décisif.

Il a ensuite eu raison de l’Australien Thanasi Kokkinakis en finale pour permettre à Auger-Aliassime de sceller le triomphe en disposant de de Minaur.

Au début de la saison 2022, Shapovalov a contracté la COVID-19 et a dû faire une quarantaine en Australie. Il a ensuite signé une fiche de trois victoires et une défaite à la Coupe ATP, puis a éliminé le troisième mondial Alexander Zverev en route vers les quarts de finale des Internationaux d’Australie. C’est finalement Nadal qui a stoppé sa course en des comptes de 6-3, 6-4, 4-6, 3-6 et 6-3.

Cependant, au cours de la première moitié de l’année, il a disputé 15 tournois — de Rotterdam, en février, à Washington, en août (10-15) — sans gagner plus d’un match, à l’exception d’une demi-finale à Dubaï (Jiri Vesely), en février, et d’un quart de finale à Rome (Casper Ruud), en mai.

En mai, il s’est séparé de son entraîneur Jamie Delgado après six mois de collaboration. Depuis, il a principalement recours à son ami et ancien joueur Peter Polansky dans un rôle de mentor. Cela semble l’avoir aidé et, pendant la Coupe Davis le mois dernier, il a indiqué que Polansky, qui n’a pas participé à un tournoi depuis le début de février, sera de retour au sein de son équipe en 2023.

Il y a eu une lueur d’espoir à Cincinnati lorsque Shapovalov a eu raison de Grigor Dimitrov (18e) et de Tommy Paul (31e) avant de tomber 7-5 et 7-5 aux mains du numéro un mondial Daniil Medvedev.

Il a ensuite subi une défaite crève-cœur de 6-4, 2-6, 6-7(3), 6-4 et 7-6(7) face à Andrey Rublev (11e) au troisième tour des Internationaux des États-Unis.

En 2022, il a perdu un très grand nombre de matchs serrés, le genre de résultat qu’il espère inverser en 2023. De Cincinnati à la fin de la saison, Shapovalov a signé une fiche de 17 victoires et 9 défaites et semble de retour sur la bonne voie.

Il devra toutefois améliorer certains aspects de son service, notamment pour régler son problème de doubles fautes. Avec une moyenne de 5,5 par match, il n’est devancé que par Cressy (8,1) et Alexander Bublik (6,5) à ce chapitre.   

Photo: Martin Sidorjak

Cela peut paraître banal, mais Vasek Pospisil a dû investir beaucoup de temps et d’efforts pour améliorer son classement de fin de saison 2021 pour passer du 133e au 98e rang cette année.

Le plus important, bien sûr, est qu’il est presque assuré d’une place au tableau principal des Internationaux d’Australie, en janvier — il suffit qu’un des 104 joueurs inscrits se retire avant le début des qualifications le 11 janvier pour accéder directement au grand tableau. (Note : le Polonais Kamil Majchrzak, 77e, est actuellement sous le coup d’une suspension pour dopage et il est très peu probable qu’il puisse jouer.)

Lorsqu’il sera à Melbourne dans quelques semaines, Pospisil pourra repenser à son mois de janvier 2022 qu’il a passé à disputer des tournois du Circuit Challenger — une fiche de 9-2 et le titre de l’épreuve de Quimper, en France. Il a ensuite atteint les quarts de finale du tournoi de Dallas (ATP 250) avant de retourner en Europe où il a pris part à la finale du Challenger de Pau, en France, et au carré d’as à Turin, en Italie.

Il a perdu au deuxième tour des qualifications à Indian Wells alors qu’il souffrait d’une blessure aux quadriceps gauches, et au premier tour des épreuves préliminaires à Miami avant de s’accorder du repos pour soigner une blessure au coude.

Il est revenu au jeu en juin, sur le gazon, et s’est incliné au premier tour des qualifications de Wimbledon.

Il a peiné une bonne partie de l’été jusqu’à ce qu’il atteigne la demi-finale du Challenger Odlum Brown à Vancouver, en août. Après une défaite au deuxième tour des Internationaux des États-Unis, il a accédé aux quarts de finale du tournoi de Tel-Aviv (ATP 250), perdant 7-6(5) et 6-3 contre son bon ami Novak Djokovic.

Vers la fin de la saison, il a participé à la finale du Challenger de Mouilleron le Captif, en France, à la demi-finale du Challenger d’Ismaning, en Allemagne, au troisième tour du Challenger Banque Nationale de Calgary et, point crucial, a remporté le Challenger Banque Nationale de Drummondville. Il est ainsi passé du 115e au 100e échelon et s’est rapproché d’une place au tableau principal des Internationaux d’Australie.

La saison s’est terminée de magnifique façon puisqu’il a excellé en double à la Coupe Davis. Il a tout d’abord signé des victoires importantes avec Auger-Aliassime à Valence, en septembre, puis, à Malaga le mois dernier, il a fait équipe avec Shapovalov contre l’Allemagne, et avec Auger-Aliassime contre l’Italie, lors du triomphe historique du Canada. Il participait à sa 28e rencontre de la Coupe Davis depuis 2008.

Photo: Martin Sidorjak

Deux autres Canadiens ont progressé en 2022 — et ont ensuite été acclamés en tant que meneurs de claque de l’équipe canadienne de la Coupe Davis à Malaga : Alexis Galarneau et Gabriel Diallo.

Galarneau, qui a évolué sur le circuit de la NCAA pour l’Université de la Caroline du Nord, a amorcé 2022 au 378e rang et a terminé la saison au 207e échelon. Compétiteur acharné, Galarneau a pris part à 20 tournois du Circuit Challenger et a obtenu une fiche de 28 victoires et 20 défaites, accédant à la finale à Winnipeg, en juillet, et à la demi-finale à Francavilla al Mare, en Italie, en mai, et à Tiburon, en Californie, en octobre. Il a également participé à la Coupe Davis en février, perdant 7-5 et 7-6(9) à La Haye contre le Néerlandais van de Zandschulp, 48e mondial.

Il a obtenu un laissez-passer pour le tableau principal de l’Omnium Banque Nationale et a subi un revers de 6-4 et 7-5 aux mains de Dimitrov.

Photo: Martin Sidorjak

Diallo, 21 ans, a fait une percée fulgurante, passant du 988e rang au 227e au cours des 12 derniers mois, tout en faisant partie de l’équipe de l’Université du Kentucky qu’il a aidée à remporter le titre de la Conférence du Sud-Est. Sa fiche au sein des Wildcats était de 38-8 cette année.

En dehors de l’université, le géant de 6 pieds et 7 pouces n’a évolué sur le circuit professionnel qu’à partir de juin lors du tournoi ITF d’East Lansing, au Michigan — et il l’a remporté.

Au premier tour des qualifications de l’Omnium Banque Nationale à Montréal, il a éliminé James Duckworth (62e) avant de réaliser son plus grand exploit en mettant la main sur le trophée des Championnats Banque Nationale de Granby à la fin août. Cela lui a permis de récolter 80 points ATP.

En septembre, à Valence, Diallo a disputé son premier match de la Coupe Davis, perdant 6-2 et 6-2 contre le Serbe Laslo Djere (66e).

Cet automne, il a atteint la finale du Challenger de Fairfield, en Californie, battant notamment l’étoile montante américaine Ben Shelton, champion 2022 de la NCAA. Il s’est également qualifié pour la demi-finale du Challenger Banque Nationale de Calgary.

Véritable vent de fraîcheur sur la scène canadienne, Diallo a décidé de faire une croix sur sa dernière année universitaire et de fait le saut chez les professionnels. Comme il n’a pas de points à défendre au cours de la première moitié de 2023, le Montréalais sera à surveiller.

Diallo et Galarneau prévoient tous les deux de participer aux qualifications des Internationaux d’Australie en janvier.

Photo: Martin Sidorjak

Le Montréalais Jaden Weekes, 18 ans, est le junior canadien le plus prometteur chez les garçons. Il a terminé l’année au 48e rang de l’ITF après avoir remporté le titre d’un tournoi de catégorie 2 à Prato, en Italie, en juin.

Il a également été couronné champion du double à San Diego (avec l’Américain Jonah Braswell) en mars, à Salsomaggiore, en Italie (avec l’Américain Aiden Kim), en avril, et à Nottingham, en Grande-Bretagne (avec le Thaïlandais Tanapatt Nirundorn), en juin.

À la rentrée scolaire, Weekes fera partie de l’équipe de tennis de l’Université du Kentucky.

Photo de l’article : Martin Sidorjak

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