Genie Bouchard a vécu bien des choses au cours de 22 ans d’existence — plus précisément, au cours des quatre années depuis son triomphe à Wimbledon chez les juniors, en 2012, alors qu’elle était âgée de 18 ans.

Elle a suscité beaucoup d’attentes après sa formidable saison 2014 alors qu’elle avait atteint le carré d’as des Internationaux d’Australie et de Roland-Garros en plus de la finale de Wimbledon.

En y regardant de plus près, le fait saillant pourrait être sa défaite de 4-6, 7-5 et 6-2 aux mains de son idole Maria Sharapova lors de la demi-finale de Roland-Garros. C’est sur le court Philippe-Chatrier rempli de partisans français qu’elle a tenu tête à la quadruple championne de Grands Chelems et est passée à deux jeux d’atteindre la finale alors qu’elle menait par une manche et que la marque était 5-5 au deuxième acte.

Après avoir accédé à la finale de Wimbledon — ayant joué de chance en cours de route, notamment en affrontant Angelique Kerber, qui n’avait pas eu de journée de congé après ses magnifiques victoires aux dépens de Sharapova, puis Simona Halep en demi-finale alors que la Roumaine était blessée à une jambe —, elle s’est inclinée 6-3 et 6-0 en finale face à Petra Kvitova.

Depuis ce match, Bouchard n’a plus jamais été la même. Elle a perdu son match suivant 6-0, 2-6 et 6-0 contre la 113e mondiale Shelby Rogers à la Coupe Rogers de Montréal et avait dit à son entraîneur, Nick Saviano, pendant une consultation sur le terrain après la première manche, « Je veux sortir du court ». Conscient de la pression à son retour à la maison après Wimbledon, il lui avait répondu, « Je comprends, tu es submergée. »

genie bouchard

Durant cette période, Bouchard s’est probablement créé plus de pression et d’aggravation en s’aliénant par des remarques sur le fait qu’elle ne voulait pas d’amies sur le circuit, car elle devait concourir contre elles.

Et, bien sûr, elle attire beaucoup l’attention par ses atouts physiques, ce qu’elle ne peut pas vraiment contrôler.

Deux ans plus tard, elle a passé à travers le désastre qu’a été la saison 2015 alors qu’elle s’est effondrée à la mi-saison et s’est présentée aux Internationaux des États-Unis avec une fiche de 3-15, puis a fait une chute dans le vestiaire qui a entraîné une commotion cérébrale après une magnifique victoire au troisième tour aux dépens de Dominika Cibulkova qui laissait croire qu’elle était sur la pente ascendante.

Depuis le début de 2016, Bouchard a accumulé une fiche de 30-21. Elle a amorcé l’année au 48e rang mondial et devrait se située autour du 45e échelon à la suite de sa défaite aux mains de la Tchèque Katerina Siniakova, 72e, au deuxième tour, mardi.

« Cette année est un peu en dents de scie », confiait Bouchard. « Et c’est sûr que j’aurais aimé que cela soit différent. »

Mardi, elle a mentionné qu’il y a deux ans, les joueuses ne la connaissaient pas beaucoup et que c’était tout à son avantage. De plus, elle n’avait alors pas autant de bagage psychologique — tout ce qui survenait semblait naturel dans la progression de son ambitieuse carrière. Aujourd’hui, elle devrait sans doute essayer de revenir à cet état d’esprit et se débarrasser des attentes, des récompenses pécuniaires de ses succès, de l’incident survenu à Flushing Meadows en 2015 et de toutes les autres distractions associées au passage de l’adolescence au monde adulte afin de jouer plus librement.

De toute évidence, après sa déconfiture face à Shelby Rogers il y a deux ans, à Montréal, elle était beaucoup plus détendue et accommodante cette année. De plus, il a disputé un fantastique match — une victoire à l’arraché de 6-3, 3-6 et 7-6(3) en deux heures et 13 minutes face à Lucie Safarova, finaliste de Roland-Garros en 2015 — devant une foule en liesse, au STADE IGA.

genie bouchard

Sur une note plus légère, une des bonnes choses d’une défaite au premier tour d’un Grand Chelem est que les questions de l’entrevue d’après-match portent sur des sujets plus sérieux. Ainsi, mardi, il n’y a eu aucune remarque sur la couleur de la robe de Bouchard. C’est pourquoi je vous offre cette photo de sa robe, même si elle n’est pas la seule joueuse commanditée par Nike à la porter.

N.B. VENDREDI – retour sur Milos Raonic

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