Shibahara and Koolhoff hugging

photo : @rolandgarros

Voici la toute première édition du vendredi-causerie. Cette page se veut un peu le « vendredi décontracté » des médias sociaux où nous vous présenterons des histoires un peu plus légères provenant des joueurs et des tournois. Il s’agira de messages dans les médias sociaux, de retours en arrière, de moments cocasses dans les conférences de presse, et bien plus.  

À la veille du dernier week-end de Roland-Garros, deuxième tournoi du Grand Chelem de la saison, l’accent a été mis sur les rivalités et les records. On n’a qu’à penser au 59e duel entre Nadal et Djokovic ou aux 34 victoires consécutives d’Iga Swiatek. Mais le tennis va bien au-delà de cela. Sur le circuit, et notamment lors des grands chelems, des liens d’amitié durables se forment.  

Demandez à Martina Navratilova, double championne de Roland-Garros, qui admet que son tournoi préféré à la porte d’Auteuil a été celui de 1975 lorsqu’elle a perdu en finale contre sa rivale Chris Evert.

Navratilova et Evert ont sans contredit eu la plus grande rivalité de l’histoire du tennis. Elles se sont affrontées à 80 reprises — 60 finales, 22 tournois du Grand Chelem et 14 finales de grands chelems, qui sont autant de records. Malgré cette intense rivalité, elles étaient de grandes amies et le sont encore aujourd’hui.

Même si Navratilova a perdu la finale du simple de Roland-Garros contre Evert en 1975, elles ont ensuite fait équipe pour s’adjuger le trophée du double. Peu de gens savent que les deux joueuses ont connu du succès ensemble en double, remportant également le double féminin à Wimbledon l’année suivante. Cette année-là, elles ont aussi croisé le fer au All-England Club, et c’est Evert qui a encore une fois eu raison de Navratilova en demi-finale avant de conquérir le titre.  

Cette année, à Roland-Garros, la jeune sensation Coco Gauff vit une situation similaire. La jeune Américaine a atteint la finale du simple contre la numéro mondiale Iga Swiatek, mais elle disputera également la finale du double aux côtés de sa compatriote Jessica Pegula.

Si ce nom vous semble familier, c’est parce que Pegula évoluait également en simple. Et si elle n’avait pas plié l’échine face à Swiatek en quart de finale, les partenaires de double auraient pu s’affronter en finale du simple, comme en 1975.

« Je suis épuisée. Elle a 18 ans, elle a de l’énergie à revendre. Elle s’en fiche, mais je scotche mes jambes à mon corps pour tenir le coup », plaisantait Pegula après leur victoire en quart de finale. Malgré la fatigue, elle s’amuse et s’investit dans le double.

Non seulement des rivaux peuvent devenir des amis, mais des étrangers peuvent aussi tisser des liens durables. Jeudi, Wesley Koolhof et Ena Shibahara ont été sacrés champions du double mixte grâce à un gain de 7-6(5) et 6-2 en finale aux dépens d’Ulrikke Eikeri et de Joran Vliegen.

Avant cette quinzaine, les deux se s’étaient jamais rencontrés. Un mois avant le début de Roland-Garros, Koolhoff a envoyé un DM (message direct) à Shibahara sur Instagram pour lui demander si elle voulait faire équipe avec lui. Quelques semaines plus tard, ils sont des champions d’un grand chelem. Un rêve que Shibahara caressait depuis longtemps.  

Ce sont des moments comme ceux-ci qui nous rappellent que tout n’est pas une question de compétition. Un joueur peut être déterminé, en parfaite condition physique et fin prêt tout en savourant le moment présent et en s’amusant un peu.  

Tags