Avant de disputer le dernier tournoi de sa carrière à l’Omnium Banque Nationale présenté par Rogers, Vasek Pospisil a fait le bilan de ses 18 années sur le circuit professionnel et a tenu à adresser quelques derniers mots à la grande famille du tennis canadien qui l’a soutenu depuis ses débuts.
Lorsque je me suis assis pour rédiger ce message, j’ai dû repenser aux deux dernières décennies. Dans la vie trépidante d’un joueur de tennis professionnel, il est rare d’avoir l’occasion de vraiment prendre le temps de réfléchir à ce que l’on a accompli au cours d’une carrière de 18 ans. Mais en réalité, mon parcours au tennis va bien au-delà de ma carrière professionnelle. Depuis que je marche, j’ai une raquette à la main et je baigne dans ce sport. Mes meilleurs souvenirs tournent tous autour du tennis, qui m’a apporté tant d’occasions et d’expériences incroyables que je n’oublierai jamais.
Oui, cela m’a beaucoup coûté, et j’ai connu ma part de souffrances et de douleurs. Cependant, le tennis a aussi fait de moi la personne que je suis aujourd’hui, et je ne pourrais être plus reconnaissant pour le parcours mouvementé qu’il m’a fait vivre. À travers tout cela, j’ai appris à me voir plus clairement, à voir mes forces, mes faiblesses et l’espace entre les deux. J’ai travaillé sur ce qui devait être corrigé, je me suis appuyé sur ce qui me semblait vrai et je suis devenu une version plus complète et plus équilibrée de moi-même. Cela m’a donné les outils dont j’avais besoin pour passer d’un adolescent timide et réservé à l’homme confiant que je suis aujourd’hui, sur le point d’entamer un nouveau chapitre de ma vie.
Il y a tellement de moments marquants, mais trois me viennent immédiatement à l’esprit. Le premier, c’était à Montréal en 2009, contre Tomas Berdych sur le Court Banque Nationale. C’était mon premier match déterminant, ma première fois devant un public aussi enthousiaste — une expérience que je n’oublierai jamais. Bien sûr, remporter le titre de double à Wimbledon figure aussi parmi les moments forts. Et enfin, remporter la Coupe Davis en 2022 a été le summum. Les heures passées dans les vestiaires avec mes collègues du circuit, et en particulier avec mes coéquipiers de la Coupe Davis lors de nos parcours en 2013, 2019 et 2022, resteront à jamais gravées dans ma mémoire. Ces moments partagés, où nous avons accompli quelque chose d’extraordinaire pour notre pays, sont tout simplement inestimables.
Lorsque je suis devenu professionnel il y a 18 ans, le tennis canadien était très différent. Au cours des 15 dernières années, ce sport a connu une véritable transformation partout au pays. Aujourd’hui, je considère que nous sommes l’un des pays les plus puissants au tennis, avec le talent nécessaire pour rivaliser pour les plus grands titres sur la scène mondiale, ce qui semblait impossible à l’époque. Quand j’ai commencé, nous avions de grands joueurs à admirer, mais rien de comparable à la richesse actuelle. Il n’est pas exagéré de dire que le tennis canadien vit une période dorée, et je suis convaincu que nous allons continuer sur cette lancée.
Malgré les difficultés rencontrées par ce sport au Canada et mes propres hauts et bas, j’ai toujours reçu un soutien indéfectible de la part des amateurs, et je leur en suis fort reconnaissant. Je ne suis pas sûr d’avoir toujours mérité un soutien aussi incroyable, mais il m’a aidé à traverser les moments difficiles et m’a porté dans mes plus grands moments. Mes plus grandes réalisations sur le court n’auraient tout simplement pas été possibles sans l’énergie que vous m’avez transmise.
Au moment où je tourne la page sur ma carrière de joueur, je tiens à remercier la grande famille du tennis canadien, d’un océan à l’autre, qui m’a accompagné tout au long de cette incroyable aventure. Je suis très touché et je vous en serai éternellement reconnaissant.





