Photo : Sarah-Jade Champagne
L’année 2024 a été riche en moments marquants pour les joueurs et les joueuses de tennis du Canada. Les jeunes Gabriel Diallo et Marina Stakusic ont attiré l’attention et ont démontré leur potentiel à devenir les prochaines grandes vedettes du tennis canadien.
Les jeunes ne sont toutefois pas les seuls à s’être démarqués, car même les athlètes canadiens les plus aguerris ont franchi de nouveaux jalons.
En cette fin de saison, revenons sur certains des exploits de nos Canadiens et Canadiennes en 2024.
Années exceptionnelles
Gabriel Diallo
Diallo avait donné un aperçu de son potentiel en 2023 alors qu’il faisait son entrée sur le circuit professionnel, mais il a réalisé de grands progrès cette année.
Sa première percée a eu lieu en mai alors qu’il se qualifiait pour son premier tableau d’un tournoi du Grand Chelem après avoir franchi les trois tours préliminaires à Roland-Garros. Il a ensuite eu le vent en poupe au cours de l’été, signant une séquence victorieuse de sept matchs lors de laquelle il a conquis son troisième titre du Circuit Challenger de l’ATP à Chicago.
Il a atteint de nouveaux sommets aux Internationaux des États-Unis : il s’est qualifié pour le grand tableau, puis a gagné son premier duel dans un tournoi majeur en indiquant la sortie à Jaume Munar. Il a ensuite remporté sa quatrième victoire contre un adversaire du Top 30 en éliminant Arthur Fils (24e) au deuxième tour pour accéder au troisième tour d’un tournoi majeur pour la première fois de sa carrière. C’est finalement Tommy Paul (14e) qui a freiné sa course en quatre manches chaudement disputées. Diallo était le dernier Canadien en lice en simple à New York.
Après s’être qualifié pour le Masters 1000 de Shanghai, Diallo a connu son meilleur parcours dans une épreuve de catégorie 250 de l’ATP, à Almaty, au Kazakhstan. En effet, le Canadien a eu raison de deux rivaux du Top 40 pour participer à sa première finale de l’ATP. Il a perdu de justesse contre Karen Khachanov, 26e mondial, dans une finale serrée de trois manches.
Cette magnifique prestation a permis à Diallo de se hisser au sein du Top 100 du classement de l’ATP pour la première fois, devançant même brièvement Denis Shapovalov pour devenir le deuxième meilleur Canadien du circuit. Il terminera la saison au 86e échelon.
Marina Stakusic
Stakusic était sous les feux de la rampe au début de la saison 2024, après avoir terminé 2023 en beauté à la Coupe Billie Jean King.
La jeune joueuse de 19 ans a continué à progresser cette année. Elle a fait ses débuts au tableau principal d’un tournoi du Grand Chelem à Wimbledon après s’être soumise aux qualifications, et a signé sa première victoire dans une épreuve de catégorie 1000 de la WTA à l’Omnium Banque Nationale de Toronto.
Comme en 2023, Stakusic a gardé ses meilleurs résultats pour l’automne. En septembre, elle a atteint son premier quart de finale de la WTA à l’Open de Guadalajara (WTA 500) après avoir éliminé la favorite et 12e mondiale Jelena Ostapenko, au deuxième tour. Elle remportait ainsi sa plus grande victoire en termes de classement. Le mois suivant, elle s’est qualifiée pour le tournoi de Tampico (WTA 125), au Mexique, et a conquis le plus important titre de sa carrière.
Grâce à ce triomphe, Stakusic s’est hissée au 116e échelon pour la première fois. Elle devrait terminer juste au-dessus de ce rang, mais elle aura tout de même amélioré son sort de plus de 100 places après avoir amorcé la saison au 258e rang mondial.
Gabriela Dabrowski
La meilleure joueuse de double du Canada a connu une autre excellente année en 2024.
Un an après être devenue la première Canadienne à remporter un titre de double féminin dans un tournoi du Grand Chelem, Dabrowski est devenue à la première à atteindre le match ultime et à gagner le titre des Finales de la WTA, toutes disciplines confondues.
L’Ottavienne s’est aussi illustrée en juillet en accédant à la finale de Wimbledon, ce qui lui a permis de se hisser au 3e rang mondial. En récoltant le titre à Riyad en novembre, elle a pu terminer la saison à la troisième place, soit son meilleur classement de fin d’année.
En juillet, Dabrowski est également devenue la première athlète féminine du pays à s’adjuger une médaille olympique au tennis en remportant le bronze du double mixte aux côtés de Félix Auger-Aliassime.
Rebecca Marino
Avant 2024, Marino n’avait jamais remporté de titre dans un tournoi de niveau plus élevé qu’W60 de l’ITF. À la fin de l’année, elle avait remporté quatre trophées de simple, qui ont tous dépassé ce niveau.
En février, elle a conquis son premier titre de catégorie W100 à Guanajuato, au Mexique. En juillet, elle en a ajouté un deuxième à Ilkley, au Royaume-Uni. En octobre, à Calgary, elle a remporté un titre W75.
Marino a ensuite terminé en beauté en remportant sa première couronne d’une épreuve sanctionnée par la WTA au tournoi WTA 125 de Midland, au Michigan, en octobre. Il s’agit du plus grand triomphe en simple de sa carrière, qui vient clore une année riche en victoires déterminantes. Un mois auparavant, elle avait également récolté son deuxième titre de double dans une épreuve WTA 125, égalant ainsi le meilleur résultat de sa carrière.
Les athlètes suivants, qui font partie du Top 500, ont aussi atteint le meilleur classement de leur carrière en 2024.
*Devrait également obtenir le meilleur classement de fin d’année
**Devrait terminer l’année 2024 au meilleur classement de sa carrière
- Liam Draxl : ATP : double – 142e (nov.)**, simple – 233e (oct.)*
- Ariana Arseneault : WTA : double – 149e (nov.)**
- Alexis Galarneau : ATP : simple – 153e (mai)
- Bianca Jolie Fernandez : WTA : double – 170e (oct.)*
- Cleeve Harper : ATP : double – 175e (nov.)**
- Kayla Cross : WTA : double – 180e (nov.)**, simple – 269e (nov.)*
- Mia Kupres : WTA : double – 185e (nov.)**
- Kelsey Stevenson : ATP : double – 196e (mai)
- Benjamin Sigouin : ATP : double – 200e (juill.)*
- Stacey Fung : WTA : simple – 222e (févr.)
- Juan Carlos Aguilar : ATP : double – 242e (janv.)
- Carson Branstine : WTA : simple – 252e (nov.)*
- Victoria Mboko : WTA : simple – 284e (oct.)
- Cadence Brace : WTA : simple – 314e (oct.)*
Les plaisirs du double
Le volet féminin de l’Omnium Banque Nationale de Toronto a été un franc succès pour le pays hôte en double, même au-delà du fait que Dabrowski a atteint la finale.
Cinq Canadiennes (six, si l’on compte la partenaire de Dabrowski, Erin Routliffe, qui a grandi et s’est entraînée au Canada, mais représente la Nouvelle-Zélande) ont participé aux quarts de finale, y compris deux équipes entièrement canadiennes. Il s’agit du plus grand nombre de représentantes de l’Unifolié et de tandems entièrement canadiens en quart de finale de l’OBN depuis que le tournoi est devenu une épreuve du Tier I de la WTA, le précurseur du niveau actuel de la WTA 1000, en 1990.
Les sœurs Fernandez, Bianca Jolie et Leylah Annie, ont atteint le carré d’as, devenant ainsi la première équipe canadienne à se qualifier pour la demi-finale en un peu plus de dix ans.
Ariana Arseneault et Mia Kupres ont fait une percée en accédant à leur premier quart de finale d’une épreuve de catégorie 1000 de la WTA. Cela fait partie d’une année exceptionnelle pour le jeune tandem qui a conquis des titres de l’ITF à Granby et à Saskatoon en plus de participer à leur première finale de catégorie WTA 125 à Midland, en novembre.
Les deux équipes canadiennes sont tombées aux mains de Dabrowski et de Routliffe, qui se sont inclinées en finale.
Pour en savoir plus: Les Canadiennes volent la vedette en double à Toronto
Le Missile a (souvent) trouvé la cible
En 2024, Milos Raonic n’a disputé que 11 matchs, mais il a tout de même réussi à se faire remarquer.
Au premier tour du tournoi du Queen’s Club, à Londres, le Canadien a livré une performance qui est entrée dans les annales. En effet, Raonic a montré que son service est encore l’un des meilleurs du monde et produisant 47 aces dans sa victoire contre Cameron Norrie.
Il s’agit là du plus grand nombre d’aces réalisés dans un match disputé au meilleur de trois manches.
Le club des 200 victoires
En 2024, les deux meilleurs joueurs canadiens ont tous deux remporté la 200e victoire de leur carrière sur le circuit de l’ATP.
Félix Auger-Aliassime a été le premier en battant Botic van de Zandschulp au deuxième tour de l’Open d’Italie en mai. Il est ainsi devenu le deuxième Canadien après Milos Raonic et le deuxième homme né dans les années 2000 après Jannik Sinner à franchir cette étape.
Denis Shapovalov lui a emboîté le pas en octobre, en éliminant Lorenzo Sonego au premier tour du Masters de Shanghai, devenant ainsi le troisième Canadien à gagner 200 matchs. Le résultat obtenu à Shanghai a donné le coup d’envoi d’un automne faste pour Shapovalov, qui a remporté le deuxième titre de sa carrière à Belgrade, en novembre.
Une première finale en Masters 1000 pour FAA
Dans l’ensemble, 2024 n’aura pas été une grande année pour Auger-Aliassime, mais il a tout de même réussi à obtenir quelques-uns des meilleurs résultats de sa carrière.
Au Masters de Madrid, en avril-mai, le Montréalais était en feu. Bien qu’il ait bénéficié des largesses du tableau lorsque tous ses rivaux tombaient au combat, Auger-Aliassime n’a pas laissé filer sa chance, atteignant sa première finale sur le Circuit Masters 1000. Il a entre autres vaincu Casper Ruud, sixième mondial et double finaliste de Roland-Garros, au quatrième tour.
En atteignant la finale de Madrid, Auger-Aliassime est devenu le troisième Canadien à disputer la finale du simple d’un Masters 1000, après Denis Shapovalov (Paris 2019) et Raonic (quatre fois), et le premier à le faire sur terre battue.
Auger-Aliassime aurait pu devenir le premier Canadien à remporter un titre de simple dans un tournoi du Circuit Masters 1000. Malheureusement, il a plié l’échine face à Andrey Rublev après avoir gagné la manche initiale et avoir été à deux jeux du triomphe dans les deuxième et troisième manches. Il s’est finalement incliné 4-6, 7-5 et 7-5.
Lors des cinq finales précédentes, les Canadiens n’avaient réussi à gagner qu’une seule manche (Raonic à Cincinnati en 2020). Auger-Aliassime a continué de se démarquer sur la terre battue en 2024, accédant aux huitièmes de finale à Roland-Garros, terminant quatrième en simple et décrochant une médaille de bronze en double mixte aux Jeux olympiques de Paris.