Alexis Galarneau : « Demander de l’aide n’est pas un signe de faiblesse. »

Écrit par Tennis Canada

3 juin 2025

Pascal Ratthe Alexis Galarneau9896

Pour souligner le Mois de la sensibilisation à la santé, Tennis Canada publie une série d’articles rédigés par les ambassadeurs de l’initiative Pause mentale soutenue par Beneva. Dans le troisième article de la série, Alexis Galarneau, champion de la Coupe Davis, offre son propre point de vue sur la façon dont il s’est assuré d’avoir des habitudes saines à la lumière du pilier « Prendre soin » de la stratégie de Tennis Canada en matière de santé mentale.

Pour moi, la santé mentale est une question d’équilibre : il faut être capable de gérer le stress, de préserver une certaine perspective et de garder les pieds sur terre face aux défis de la vie. Il s’agit de se connaître soi-même, d’être stable sur le plan émotionnel et d’être capable de se remettre des échecs, surtout dans un sport comme le tennis où la pression et la solitude font partie du quotidien.

Au cours des dernières années, ma santé mentale a été mise à rude épreuve, car de multiples blessures m’ont fait manquer des moments importants et cruciaux sur le court. Les gens oublient souvent que lorsque le corps craque, ce n’est pas seulement le rétablissement physique qui est difficile - c’est aussi la charge émotionnelle de se sentir mis à l’écart, de ne pas pouvoir jouer au tennis pendant la période de rééducation et de se demander si l’on reviendra plus fort. Ces moments m’ont obligé à gérer la frustration, la peur et le doute. J’ai dû apprendre à être patient, à rester engagé mentalement, et à croire que le travail que je faisais en coulisse porterait ses fruits. Malgré toutes mes déceptions, j’ai réussi à améliorer ma santé mentale et à lui accorder l’attention qu’elle mérite, ce qui m’a permis de devenir plus fort, tant sur le terrain qu’en dehors.

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L’une des grandes idées fausses qui circulent est que demander de l’aide est un signe de faiblesse et c’est pour cela que plusieurs personnes peinent au lieu de chercher des solutions pour aller mieux. Il n’y a rien de plus faux. Tout comme au tennis, quand tu embauches un entraîneur pour améliorer ton service, consulter un thérapeute ou travailler sur l’aspect mental du jeu, c’est investir en toi-même. Demander de l’aide est une force, pas une faiblesse. J’ai fait appel à un psychologue du sport et j’ai également exploré la méditation et la rédaction d’un journal pour rester en phase avec moi-même. Ce qui m’a le plus aidé, c’est de développer des habitudes plus délibérées, comme recadrer les croyances limitantes et repérer les discours négatifs avant qu’ils ne deviennent incontrôlables. Il s’agit d’un processus continu, pas d’une solution miracle, mais chaque outil me permet d’être plus conscient et plus résilient.

Il peut parfois être difficile de savoir par où commencer lorsqu’il s’agit de s’occuper de sa santé mentale et de s’assurer que l’on reçoit les soins appropriés. Si vous avez vécu des situations qui ressemblent à la mienne ou si vous avez simplement envie d’améliorer votre bien-être, je vous suggère d’y aller petit à petit : parler à quelqu’un de confiance, consigner vos pensées dans un journal ou même essayer une séance de psychologie sportive. Pas besoin de s’engager tout de suite dans un long processus. Le premier pas est le plus difficile, mais il peut ouvrir la porte à une meilleure compréhension de soi et débloquer un potentiel insoupçonné. 

Au tennis, tout comme dans la vraie vie, c’est facile d’avancer avec le vent dans le dos, mais c’est dans l’adversité que l’on grandit le plus. J’ai essayé de rester ouvert à chaque expérience, qu’il s’agisse de la plus grande victoire de ma carrière ou d’une défaite douloureuse devant mon public. Chaque moment ajoute une couche à ma personne, non seulement en tant que joueur de tennis, mais aussi en tant qu’être humain. 

Photo vedette par : Pascal Ratthé