liam draxl celebrates in tennis match

Liam Draxl. Kentucky beats ETSU 5-2. Photo by Hannah Phillips | UK Athletics

« À vrai dire, c’est incroyable », avoue Liam Draxl en décrivant la plus grande victoire de sa carrière universitaire jusqu’à présent – même au téléphone, on devine son immense sourire.

Vous avez peut-être entendu parler de ce jeune joueur de 19 ans, mais si ce n’est pas le cas, vous devriez vraiment commencer à prêter attention.

Étudiant de deuxième année à l’Université du Kentucky, le Wildcat — originaire de Newmarket, en Ontario — est en pleine confiance et fait des vagues dans la NCAA avec une fiche parfaite de dix victoires sur le terrain numéro un de simple, y compris trois gains face à des adversaires classés au niveau national.

Un de ses triomphes a été remporté il y a quelques semaines contre le meilleur joueur universitaire, Daniel Cukierman, 25 ans, de l’USC.

« C’était une grosse victoire et j’avais accordé beaucoup d’importance à ce match », mentionnait Draxl dans une entrevue avec Tennis Canada au sujet de la vie d’un joueur de tennis universitaire. « Je voulais vraiment le battre et quand j’ai finalement remporté la balle de match, cela a été un moment très émouvant. C’était une sensation très agréable. »

Grâce à cette victoire de 6-3, 3-6 et 6-3, Draxl a remporté son deuxième titre de Joueur de la semaine de la Conférence du sud-est (SEC) en trois cycles seulement. Il avait également reçu cet honneur le 3 février à la suite d’une autre victoire aux dépens d’un joueur du Top 10.

« Savoir que je peux vaincre le meilleur joueur universitaire me donne confiance, c’est sûr », ajoutait l’adolescent. « Cela me donne confiance pour tous les autres matchs, car mes adversaires vont être classés au moins une place derrière lui. »

Pour ce qui est des récompenses, Draxl garde la tête froide et les deux pieds sur terre : « Je prends un match à la fois. Si je continue à gagner, cette reconnaissance et ces récompenses surviendront. »

Si Draxl a le vent en poupe en ce moment, cela n’a pas toujours été le cas depuis son arrivée à l’Université du Kentucky. En fait, le Canadien a d’abord eu du mal à s’adapter à l’ambiance et à la pression associées au tennis universitaire.  

« Je n’ai pas joué mon meilleur tennis à ma première saison avec les Wildcats », mentionnait-il. « J’ai eu un peu de difficulté à m’habituer à cette pression. Je pense que c’est la chose la plus importante à laquelle tu dois d’habituer au tennis universitaire, c’est une pression supplémentaire associée au contexte d’équipe. C’est assez bruyant et très mouvementé par moment. J’ai l’impression que si tu peux jouer dans une ambiance de tennis universitaire, tu peux jouer dans n’importe quelle circonstance. »

Liam Draxl. Kentucky defeats Virginia Tech 5-2. Photo: Grace Bradley/UK Athletics

Toutefois, tout cela a changé lorsque Draxl a signé une série de victoires sur le circuit professionnel l’été dernier, notamment un gain de 6-4, 4-6 et [10-7] contre le surprenant demi-finaliste des récents Internationaux d’Australie, Aslan Karatsev. Par la suite, il a remporté sept victoires consécutives pour décrocher l’un des deux laissez-passer pour les qualifications de l’Open de Delray Beach de 2021 en gagnant la première épreuve « Survivor » de préqualification de ce tournoi.  

Ces succès ont vraiment jeté les bases de ce qui a été jusqu’à présent une saison impressionnante pour le jeune Canadien, qui attribue tout cela à un fort sentiment de confiance.

« L’été m’a bien préparé pour ma deuxième saison. J’ai disputé plusieurs matchs en Floride, j’ai battu plusieurs bons joueurs — des gars classés dans le Top 300 et le Top 400 — et j’ai retrouvé cette expérience de match. J’ai vraiment repris confiance en moi et je sais maintenant un peu plus à quoi m’attendre. »

Draxl n’est pas le seul Canadien à s’illustrer sur le circuit universitaire américain. En fait, il n’est même pas le seul Canadien à briller au sein de l’équipe de l’Université du Kentucky. En effet, quatre autres de ses compatriotes talentueux font partie des Wildcats : les Montréalais Gabriel Diallo et Alexandre LeBlanc, Joshua Lapadat, de London, ainsi que le Torontois Jonathan Sorbo.

Selon Draxl, ce groupe de Canadiens a vraiment contribué à ce que Lexington devienne un peu comme un deuxième chez-soi. « Je les connaissais tous les quatre assez bien avant l’université, et de me retrouver avec des personnes que je connaissais et avec qui je m’entendais bien avant de déménager dans le Kentucky, c’était un peu plus rassurant. »

Après l’obtention de son diplôme en communication dans quelques années, Draxl a l’intention de faire le saut chez les professionnels. Il a toujours rêvé d’évoluer sur le circuit professionnel et voir les succès des joueurs de l’élite canadienne actuels est une grande source de motivation : « Cela permet aux jeunes d’y croire un peu plus. Si Félix [Auger-Aliassime] et Denis [Shapovalov] peuvent réussir, pourquoi pas moi ? Et pourquoi pas d’autres joueurs de mon âge ? »

Et quoi de mieux pour se préparer que d’affronter les professionnels en tournois ?

« Tennis Canada s’est vraiment bien occupé de moi », poursuivait Draxl. « J’ai reçu plusieurs laissez-passer pour participer à des tournois Challenger, ce qui aurait été impossible sans cela. J’ai eu beaucoup de belles occasions qui m’ont permis d’acquérir de l’expérience. C’est génial d’avoir déjà pu disputer quelques matchs de ce calibre. Je suis donc un peu plus prêt pour mon prochain tournoi de ce niveau. C’est inspirant. »

Liam Draxl. Kentucky beats ETSU 5-2. Photo: Hannah Phillips/UK Athletics

En attendant, Draxl compte bien profiter de son passage à la NCAA, et il a un message pour tous les jeunes joueurs qui songent à poursuivre leurs études dans une université américaine :

« Je pense vraiment qu’ils devraient envisager les universités américaines. J’aurai 21 ans quand je recevrai mon diplôme, cela laisse beaucoup de temps. Je pense que la moyenne d’âge des 100 meilleurs joueurs professionnels est près de 30 ans. Il reste encore tant d’années à ta carrière — tout n’est pas joué à 17 ou 18 ans. À moins d’être un joueur phénoménal, je pense que le parcours universitaire est excellent. Tu t’améliores beaucoup en tant que joueur de tennis, surtout quand tu as de bons entraîneurs. Mais tu peux aussi t’améliorer à l’extérieur des courts, en tant que personne. »

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