Félix Auger-Aliassime s’est battu bec et ongles pour soutirer une victoire de 2-6, 2-6, 6-1, 6-3 et 6-3 au qualifié Juan Pablo Varillas au premier tour de Roland-Garros, dimanche.

Mené par deux manches après une heure et 20 minutes, Auger-Aliassime a réussi à renverser la vapeur face à un spécialiste de la terre battue. Le Péruvien de 26 ans disputait son 11e tournoi consécutif sur l’argile depuis sa défaite au deuxième tour des qualifications des Internationaux d’Australie en janvier.

Pendant deux manches, il a dansé sur le Court Philippe-Chatrier — tout était fluide et gracieux. Il avait toute la puissance, les angles, l’anticipation et la constance — tout ce qu’Auger-Aliassime n’avait pas.  

Les perspectives étaient sombres pour le Canadien au début du troisième acte, mais Auger-Aliassime a obtenu sa première balle de bris du match au quatrième jeu et l’a concrétisée lorsque Varillas a raté un coup droit.

Varillas a eu un duel difficile au troisième tour des qualifications — un gain de 5-7, 6-4 et 7-6[10-5] aux dépens du Chilien Nicolas Jarry en deux heures et 23 minutes, vendredi — et a semblé se fatiguer et perdre un peu de mordant dans ses coups alors qu’Auger-Aliassime gagnait en confiance et en agressivité, remportant rapidement le troisième engagement 6-1, en 32 minutes.

Il a poursuivi sur cette lancée à la quatrième et la cinquième manche, mais surtout dans la cinquième lorsque Varillas s’est réveillé et a donné un dernier grand coup, repoussant trois balles de bris alors qu’il servait à 3-4, 0-40 avant de capituler sur la quatrième lorsqu’Auger-Aliassme a réalisé un coup droit gagnant. Le Canadien a ensuite servi pour le match, concluant sur un autre magnifique coup droit.  

Auger-Aliassime signait ainsi une première victoire en trois tentatives à Roland-Garros après avoir subi la défaite au premier tour aux mains de Yoshihito Nishioka en 2020 et d’Andreas Seppi l’an dernier. C’est également son premier gain après avoir été mené par deux manches à zéro.

Au fur et à mesure qu’il prenait le contrôle du match, il a montré qu’il maîtrisait de mieux en mieux le jeu sur la terre battue : il était plus à l’aise pour réaliser des amortis opportuns (un total de sept) et a obtenu un taux de réussite de 23/33 au filet.

« Jouer ici est un rêve », a mentionné Auger-Aliassime sur le court après son duel. « C’est un honneur, c’était ma première fois sur le Court Philippe-Chatrier, ma première victoire à Roland-Garros — et j’ai dû travailler très fort pour l’obtenir. Mon adversaire a très bien joué au début de la rencontre et je suis très heureux de la façon dont j’ai terminé. Première victoire à Roland-Garros — c’est fantastique. »

Pour expliquer comment il a réussi à revenir dans le match après un déficit de deux manches, il a mentionné : « J’ai essayé de me donner un peu plus d’espace. Mon adversaire frappait très fort et très profond au début. J’ai donc essayé quelques trucs que j’avais dans mon coffre à outils pour me donner un peu plus d’espace et mieux voir le jeu. J’ai aussi commencé à mieux servir, ce qui m’a permis de gagner mes jeux au service un peu plus facilement. »

Il a eu 14 aces, trois doubles fautes et a gagné 83 pour cent de ses premières balles de service. Même s’il n’a gagné que 40 pour cent des points sur ses deuxièmes offrandes, cette statistique est un peu faussée en raison de ses piètres performances lors des deux premières manches.

Lors de sa conférence d’après match, Auger-Aliassime, qui pourrait affronter Rafael Nadal en huitièmes de finale, a eu cet échange avec un journaliste.

Habituellement, est-ce que tu regardes le tableau ? L’as-tu fait pour Roland-Garros ?

FÉLIX AUGER-ALIASSIME : Oui, je regarde qui est dans le tableau et de quel côté, et puis j’ai tendance à l’oublier.

Q. Tu as vu ce qui t’attend potentiellement en huitième de finale ?

FÉLIX AUGER-ALIASSIME : Oui, j’ai vu.

Q. Qu’est-ce que tu en as pensé?

FÉLIX AUGER-ALIASSIME : Bien déjà, j’ai failli perdre aujourd’hui, donc c’était loin. Lui aussi doit d’abord gagner ses trois premiers matchs, et moi aussi je dois gagner jusque-là, mais après on verra. C’est sûr que ce serait un gros défi pour moi. Mais pour moi, c’est encore loin, je n’y pense pas trop encore.

Mercredi, Auger-Aliassime a rendez-vous avec le qualifié Camilo Ugo Carabelli. L’Argentin, qui occupe le 154e rang mondial, a surpris Aslan Karatsev en cinq manches de 6-3, 4-6, 6-4, 3-6 et 7-6 [10-5], concluant le duel avec le premier super-jeu décisif de l’histoire de Roland-Garros. Avant cette année, la cinquième manche se prolongeait jusqu’à ce qu’un des joueurs gagne par une marge de deux jeux. Désormais, tous les tournois du Grand Chelem comporteront un super-jeu décisif à 6-6 dans la cinquième manche.

Il y a eu plusieurs moments d’incertitude lors de la rencontre entre Auger-Aliassime et Varillas, il n’était donc pas surprenant de voir la jubilation (ci-dessus) et le soulagement de son groupe de soutien lorsqu’il a finalement gagné.  

Dimanche a peut-être été la première fois dans l’histoire que des Canadiens ont évolué sur les trois courts principaux le même jour lors d’un tournoi du Grand Chelem alors qu’Auger-Aliassime était sur le Court Philippe-Chatrier (15 225 spectateurs), Leylah Fernandez sur le Court Suzanne-Lenglen (10 056 spectateurs) et Rebecca Marino sur le Court Simone-Mathieu (5 000 spectateurs).

C’est Fernandez qui a eu la tâche la plus facile, comblant un déficit de 0-3 au début de la deuxième manche pour signer une victoire de 6-0 et 7-5 contre la Française Kristina Mladenovic, 107e mondiale.

La championne junior de Roland-Garros en 2019 n’a eu besoin que de 27 minutes pour remporter la manche initiale.

Le scénario a été un peu différent au deuxième acte, Mladenovic ayant brisé la Canadienne à deux reprises pour se forger une avance de 3-0. Mais Fernandez est parvenue à combler cet écart pour rendre les choses plus intéressantes.

Mladenovic n’a pas réussi à remporter son service à 5-4, et a montré pourquoi elle a une triste fiche de 2 victoires et 10 défaites en 2022. Sur le premier point, elle était placée pour frapper un smash qu’elle a sorti du terrain. Sur le deuxième point, elle a raté un revers, et à 15-40, elle a commis une double faute.

Fernandez, qui a repoussé deux balles de manche lorsqu’elle servait à 3-5, a gagné les deux derniers jeux pour sceller l’issue de la rencontre en une heure et 24 minutes.

Elle a semblé être prudente face au public pro-Mladenovic pendant le match, mais elle en a conquis plusieurs lorsqu’elle a fait son entrevue d’après-match en français avec l’ancien joueur Fabrice Santoro.

« Ce n’est jamais facile de jouer ici contre une Française. Kiki est une très bonne joueuse et elle a élevé son niveau dans la deuxième manche. Je suis donc heureuse d’avoir pu rester calme et de m’être battue pour chaque point. »

Mercredi, au deuxième tour, Fernandez sera opposée à la Tchèque Katerina Siniakova, 56e au classement de la WTA.

Dans la rencontre disputée sur le Court Simone-Mathieu, conçu pour se fondre dans le Jardin botanique de Paris, Coco Gauff a eu raison de Marino par 7-5 et 6-0.

La deuxième manche s’est malheureusement déroulée à sens unique après un début de match très compétitif. Les joueuses se sont brisées à tour de rôle dans les deux premiers jeux avant que Gauff ne réussisse à briser pour faire 4-2 et à remporter ses offrandes pour 5-2. Marino a ensuite effectué une belle remontée pour niveler la marque à 5-5 et a servi à 5-6. À 30-30, tout portait à croire que les deux rivales se dirigeaient vers un jeu décisif. Toutefois, Marino a raté un revers en décroisé pour donner une balle de manche à l’Américaine, qui a saisi sa chance en produisant un solide coup droit.

Au premier acte, Marino a eu 11 occasions de bris, mais n’est parvenue qu’à concrétiser celle au tout premier jeu du match.

En deuxième manche — qui a duré 25 minutes —, Marino a perdu son tranchant et Gauff (18e) s’est confortablement installée en fond de terrain. Les deux protagonistes étaient pratiquement égales en termes de puissance brute, mais Gauff mérite des félicitations pour avoir réussi à garder Marino sur la défensive avec des balles profondes et arquées.  

Les ratios coups gagnants/fautes directes en dissent long : Marino était à 13/22 à la première manche comparativement à 10/14 pour Gauff. Mais en deuxième, Marino est passée à 8/18, tandis que Gauff était à 2/2.

« Je connais Rebecca, elle frappe très fort, sert très bien et joue du très bon tennis, comme elle l’a fait aujourd’hui », commentait Gauff. « J’ai été patiente aujourd’hui et je me suis fait confiance. Je pense que c’est ce qui a fait la différence entre la première et la deuxième manche. »

Avec un classement de 115e pour un accès au tableau principal à Wimbledon — et le seuil de 108e pour les inscriptions directes —, Marino pourrait être admise sans passer par les qualifications en raison des 11 joueuses russes et biélorusses qui seront exclues du tournoi.

Elle n’a participé qu’une seule fois à Wimbledon — elle a atteint le deuxième tour en 2011. Comme elle possède l’un des meilleurs services du tennis féminin, elle devrait logiquement être encore plus efficace sur le gazon qu’elle ne l’a été sur la terre battue parisienne.

LA BOUTIQUE

Ceci est l’une des principales boutiques de Roland-Garros située près des courts 2 et 3. La « Boutique Roland-Garros » propose un large éventail d’articles et du personnel serviable prêt à faciliter les transactions. Le commerce est primordial à Roland-Garros.

(Photos: Martin Sidorjak)

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