Novak Djokovic falls over the net at Wimbledon.

Photo : Wimbledon

Wimbledon, 9 juillet 2023. Novak Djokovic contre Hubert Hurkacz.

Lors d’un échange, Novak Djokovic voit une balle molle retourner du côté de son rival en raison d’un effet rétro. Par réflexe, il frappe la balle, mais, déséquilibré vers l’avant, il touche le filet avant de s’y écraser.

Il réussit son coup, mais, évidemment, il perd le point.

Évidemment ? Oui, puisque c’est le règlement.

Un des multiples règlements qui, selon plusieurs, mériteraient d’être changés ou carrément annulés. Et ils sont nombreux, ces éléments du code du tennis qui mériteraient d’être revus ou tout simplement abandonnés. J’en parlerai plus loin.

Ainsi, selon les règles numéro 24, alinéas G et H de l’ITF (2020), un athlète perd le point si :

– Le joueur ou la raquette, qu’elle soit dans la main du joueur ou pas, ou tout autre objet qu’il porte touchent le filet, les piquets de simple, la corde ou le câble métallique, la sangle ou le sol du court de son adversaire aussi longtemps que la balle est en jeu.

– Le joueur frappe la balle avant qu’elle n’ait franchi le filet.

C’est ici, à la page 12

Ainsi, dans le cas cité en début de texte, Novak Djokovic n’a enfreint qu’une des deux règles. Car la balle rétro de Hurkacz avait bel et bien touché la « portion serbe » du terrain. S’il l’avait fait sans toucher le filet, le point était celui du Djoker.

Les deux rivaux ont bien ri de l’incident, quelques secondes plus tard.

Photo : AFP

Ce n’était pas la première fois que Djokovic se retrouvait dans ce type de situation. En 2013, dans la cinquième et ultime manche de la finale l’opposant à Rafael Nadal, à Roland-Garros, il s’était retrouvé dans une position similaire.

Photo : Sina.com

Cette photo remonte au printemps 2013.

Vous y voyez Novak Djokovic, échoué dans le filet tel un poisson pris au piège par des pêcheurs de morue. Et, tel le poisson, Novak a perdu. Il a perdu ce point crucial, dans la cinquième manche de la demi-finale à Paris face au capitaine d’alors, à Roland-Garros, Rafael Nadal.

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Son coup était si puissant qu’il avait envoyé la balle dans les estrades, totalement hors d’atteinte pour son rival. Mais il a tout de même perdu le point parce qu’il a touché le filet avant que la balle ne touche le sol (ici, les gradins) une deuxième fois.

Geste qui n’avait pas échappé à l’Espagnol, vous le devinez…

Photo : Panorama
Photo : AFP

Franchement, voilà qui met fin à une démarche spectaculaire d’un joueur tentant à tout prix de rejoindre une balle. S’il le réussit, mais que le déséquilibre lui fait toucher le filet, la situation le désavantage la plupart du temps et il risque de perdre le point.

De nombreux échanges pourraient se poursuivre et aboutir à une conclusion beaucoup plus divertissante que cette fin abrupte pour un règlement désuet. Le tennis a changé, les athlètes aussi. Il faut s’adapter.

Ensuite, après le « net », pourquoi ne pas parler du « Let » ?

Photo : Getty

Ne serait-il pas temps de laisser tomber ce règlement stipulant que si la balle servie par un joueur effleure le filet, tout en tombant dans le carré de service, elle doit être reprise ? Si l’idée était bonne, à la base, cette règle est sérieusement amochée par la technologie qui était censée la bonifier. Car ils sont très nombreux, les exemples de défaillance des dispositifs électroniques insérés dans la bande supérieure du filet et visant à sentir la moindre vibration créée par une balle qui l’effleure.

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Certains joueurs l’ont déjà clairement indiqué à l’arbitre de chaise en mimant un espace de six pouces, entre leurs deux mains, l’air de dire : « même pas proche ! ». L’exemple le plus médiatisé est survenu aux Internationaux d’Australie, en 2021, quand Nick Kyrgios a martelé à plusieurs reprises à l’arbitre Marijana Veljovic que son système était défectueux. Au point que l’officielle a dû apporter des modifications à la sensibilité du dispositif.

Photos : Getty

Combien de reprises inutiles de services sont-elles nécessaires alors qu’elles retardent le jeu tout en déstabilisant l’athlète qui avait clairement vu cette balle au-dessus du filet ?

Pourquoi ne pas adopter la règle en vigueur dans le tournoi de fin de saison dédié aux jeunes de 21 ans et moins (NextGen) ? La balle touche le filet et, peu importe l’endroit où elle aboutit dans le carré de service, le jeu continue. J’adore l’incertitude que ça crée chez le receveur. Et les réflexes qu’il doit démontrer pour s’adapter et frapper la balle.

Photo : dottennis.it

Une autre solution pourrait être celle-ci :

Comme le but du serveur est de placer la balle dans le carré de service, chaque balle touchant le filet, même si elle tombe au bon endroit, serait une faute. Voilà qui augmenterait la responsabilité du serveur et l’obligerait à y aller d’une deuxième balle plus « sûre » et donc, moins efficace.

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Y a-t-il d’autres règlements que vous voudriez voir modifiés ou, carrément, abolis ? Faites-m’en part par courriel (voir au bas de ce blogue).

Revoilà la Coupe Hopman !

Source : Hopman Cup

Les tournois mixtes opposant des pays ont la cote.

Au point que Carlos Alcaraz, quelques jours après avoir ébloui le monde en défaisant Novak Djokovic en finale de Wimbledon, a ressorti ses espadrilles pour terre battue et s’est rendu à Nice pour honorer son engagement.

Oui, les tournois mixtes ont la cote. Et pas seulement une fois à tous les quatre ans, aux Jeux olympiques. Non. Il y en a maintenant plusieurs, au long de l’année, qui réussissent à attirer de gros noms.

Le plus récent en lice vient d’être disputé à Nice. Si on parle du plus récent, l’événement de Nice en était aussi la plus vieille institution du genre. Car cette Coupe Hopman, qui avait été disputée pendant 30 ans à Perth en Australie, avait disparu au cours des trois dernières années avant de renaître de ses cendres dans le sud de la France.

L’équipe française, formée des vétérans Alizé Cornet et Richard Gasquet, que l’on voit ici en compagnie des Danois Clara Tauson et Holger Rune, était bien sûr la plus chaudement applaudie.

Photo : Hopman Cup

Outre ces quatre athlètes, la plupart des autres cinq autres pays représentés comptaient au minimum une vedette comme Carlos Alcaraz, pour l’Espagne, Elise Mertens et David Goffin pour la Belgique ainsi que Donna Vekic et Borna Coric pour la Croatie.

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Seul le duo suisse formé de Céline Naef (WTA-157e) et Leandro Riedi (ATP-160e) n’apparaissait pas de taille. Surtout, si on tient compte que ce sont deux de leurs compatriotes qui avaient remporté la dernière édition tenue à Perth et qu’ils se nommaient Belinda Bencic et Roger Federer.

Photo : Hopman Cup

Cela étant dit, et compte tenu du caractère plutôt « léger » de cette compétition, il faut tout de même mentionner que Naef et Riedi non pas mal paru, loin de là. Le 21 juillet, en simple, Riedi a triomphé de Richard Gasquet avant de joindre ses forces à celles de Naef pour venir à bout du tandem Gasquet-Cornet.

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Puis, les Suisses ont même fait les frais de la finale, perdue aux mains des Croates Vekic et Coric, au terme des deux rencontres de simple.

Photo : Hopman Cup

Quant au jeune roi Carlito, même s’il n’a pas gagné cet autre tournoi, disons qu’il n’a rien perdu de sa superbe malgré le peu de repos et le changement de surface.

David Goffin en a été le malheureux témoin.

En terminant, si vous vous demandez pourquoi ces événements n’ont pas trop de difficulté à attirer de gros noms, je vous réfère à mon blogue de novembre 2022, alors que j’écrivais à propos de la nouvelle United Cup.

À part les somptueuses primes de participation offertes aux athlètes, il y a ce plaisir de jouer en équipe.

Sans pression…

Bonnes Vacances !!!

Comme des milliers de gens, vous aurez choisi la fin de juillet ou le début d’août pour partir en vacances.

Et, si vous jouez régulièrement au tennis, voici ce à quoi vous et vos partenaires de jeu ressemblerez sur une plage près — ou loin — de chez vous.

On vous regardera peut-être en souriant, mais n’en faites pas de cas. VOUS, vous savez que le plaisir de votre sport dure plus longtemps que des vacances chez les bronzés.

Bonne détente !

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Courriel : privard@tenniscanada.com

Twitter : @paul6rivard

Pour suivre tous nos Canadiens à la trace, c’est ici.

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