Photo: Martin Sidorjak
Petite Italie, à Montréal. Chaque matin, Guillaume Marx effectue le court trajet entre son domicile et le parc Jarry/Stade IGA où se situe le Centre national de tennis (CNT) présenté par Rogers.
En tant que chef de la performance, l’homme de 49 ans est responsable, entre autres, de superviser le CNT et le Programme national de tennis junior (PNTJ) de Tennis Canada, où la prochaine génération de vedettes du pays amorce son parcours vers le sommet.
Le parcours de Marx a commencé dans sa France natale. Il a grandi à Mulhouse, près de la frontière entre l’Allemagne et la Suisse, au sein d’une famille très sportive. Toutefois, les bâtons, les bottes et les lunettes de ski étaient plus populaires parmi ses frères et sœurs, car le ski était le sport de prédilection. C’était le cas, sauf pour sa mère, qui aimait le tennis et qui a incité Marx à pratiquer ce sport.
Il a fini par devenir un joueur professionnel, mais, en ses propres termes, « il n’était pas si bon ». C’est ainsi qu’à l’âge de 28 ans, il a décidé que le métier d’entraîneur lui conviendrait mieux. « J’ai commencé à travailler pour la fédération française et j’ai eu l’occasion d’obtenir un poste à temps plein assez rapidement. En 2002, j’ai commencé au centre national et j’y suis resté pendant quatre ans, puis j’ai fait un an à Roland-Garros. »
Au cours de ses années avec la Fédération française de tennis, Marx a entraîné des joueurs comme Gaël Monfils et Gilles Simon. Il a également travaillé avec un entraîneur que les amateurs de tennis canadiens connaissent bien, Louis Borfiga — qui, selon Marx, a eu une « très grande influence » sur sa carrière, surtout en raison de la confiance qu’il lui a accordée malgré son jeune âge.
Puis, en 2007, Marx a eu un choix important à faire. Lors d’une rencontre à Paris avec Michael Downey, le président et chef de la direction de Tennis Canada, on lui a proposé de suivre Borfiga en Amérique du Nord. « J’ai décidé de relever un énorme défi et de déménager au Canada », raconte-t-il. « Louis était là et j’avais déjà travaillé avec lui. Il voulait que je propose ma candidature pour un poste au Centre national de tennis de Montréal. J’ai dit oui et je suis entré en fonction en août 2007. »
Marx a été l’entraîneur national en chef pour les garçons pendant 14 ans jusqu’à cet automne, lorsque Borfiga a pris sa retraite et que Marx a assumé des responsabilités accrues au sein de la structure de l’élite de Tennis Canada. Il relève maintenant du vice-président principal du développement de l’élite, Hatem McDadi.
« J’essaie d’apprendre ces nouveaux rôles », confie Marx. « La pandémie a eu d’énormes répercussions sur le tennis canadien, nous avons perdu presque deux ans, mais j’ai l’impression que c’est un bon moment [pour assumer ce rôle], car il a presque un redémarrage de ce que nous faisions. Donc, même si nous ne recommençons pas à zéro, j’ai l’impression qu’il y a beaucoup à faire. Je me concentre simplement sur ce qui doit être fait pour le tennis canadien et j’aime vraiment travailler avec la solide équipe que nous avons mise en place. »
Marx a exposé ses plans pour l’avenir du CNT et du PNTJ. Bien que la stratégie des deux programmes soit axée sur la détection, le développement et la production des meilleurs talents canadiens, l’approche est très différente.
« Ma vision pour le Programme national de tennis junior consiste en grande partie à combler les lacunes », explique Marx. « Il s’agit d’être là, d’être présent et de savoir ce que tout le monde fait tout au long du parcours du joueur, de combler les lacunes qu’ils ont en matière de volume, de qualité, d’intensité et d’occasions de jouer à un bon niveau. Nous essayons d’être très inclusifs vis-à-vis des joueurs de cet âge et de combler les lacunes autant que possible.
« Nous sommes plus sélectifs pour le CNT. À 17 ans, les joueurs devront faire le choix entre une carrière professionnelle et des études universitaires. Nous devons donc commencer à être plus sélectifs, car notre centre existe pour les aider à prendre en main leur développement et tous les atouts qu’ils possèdent seront développés au plus haut niveau. »
À propos du dévouement exigé des athlètes du CNT, il ajoute : « C’est un sacrifice. Cela prend du temps. Tous ceux qui atteignent un haut niveau ont dû faire des sacrifices. Nous essayons de créer un centre de très haut niveau et cela demande de l’intensité, de l’engagement. Mais nous voulons également leur fournir un milieu où ils deviendront de bonnes personnes. Il est important d’avoir cet équilibre. »
Les joueurs actuels du CNT sont très bien cotés et leur valeur augmente tant au Canada qu’à l’étranger. « Le junior numéro un au pays est Jaden Weekes et il évolue surtout sur le circuit de l’ITF. Nous avons également quatre filles de transition qui font partie de ce groupe. Elles sont un peu plus jeunes, mais elles sont déjà classées dans le Top 100. »