Gens du pays, réjouissez-vous. Les championnats de fin de saison de l’ATP auront probablement un Canadien au nombre des huit participants.  

Un autre. Six ans après Milos Raonic, qui avait fait belle figure en atteignant les demi-finales à Londres, voilà que Félix Auger-Aliassime s’approche de plus en plus d’une qualification pour les Finales à Turin, en novembre.  

Son dossier de 11 victoires et 5 défaites depuis le début d’août et, plus particulièrement la régularité de son jeu qui lui a permis de mettre la main sur son deuxième titre de l’année à Florence, ont de quoi nous réjouir. Tout n’est pas trempé dans le graphite, mais de la façon dont le Montréalais se comporte, on peut se permettre d’utiliser cette phrase avec un fort accent de conditionnel.

Photo : Giampiero Sposito/UniCredit Firenze Open 

C’est surtout la progression qu’affiche Auger-Aliassime qui permet un tel optimisme. 

Une progression dans son jeu, manifestement. Mais aussi une progression dans sa tête, assurément. Une confiance sans cesse grandissante et une solidité mentale lui permettant enfin de venir à bout d’adversaires coriaces et d’échanges interminables.  

Cette confiance et cette solidité font toute la différence entre ces joueurs du Top 15 et ceux du Top 3.

Photo : ATP 

Outre ce deuxième titre de 2022 (et de sa carrière), c’est un retour dans le Top 10 de l’ATP qu’il s’est offert. En plus de demeurer septième dans la course pour ces Finales de fin de saison, à Turin.  

Lors d’un match ultime impressionnant, à Florence, FAA a rencontré un J. J. (Wolf) au sommet de ses possibilités.  

Et l’Américain, on l’a vu au cours de la dernière année, pouvait en embêter plus d’un. Wolf frappait comme un damné et le Canadien lui remettait coup pour coup, frappe pour frappe, calmement, systématiquement. Certains de ces échanges, si furieux, semblaient avoir été mis en accéléré par le réalisateur de la télédiffusion. Du gros calibre.

Photo : Giampiero Sposito/UniCredit Firenze Open
Image : TennisTV 

Revenons à l’objectif de Turin. 

La septième place de Félix, en fait, est la dernière accessible pour les prétendants. La huitième a d’ores et déjà été accordée à Novak Djokovic qui a été accepté automatiquement grâce à une victoire en Grand Chelem (et l’assurance de figurer dans le Top 20 de l’ATP). 

Le Canadien ne peut donc pas se permettre de se reposer sur ses lauriers. Outre Anvers (Belgique) cette semaine, il doit disputer les deux tournois intérieurs qui suivront, à Bâle (Suisse) et à Paris, respectivement de catégorie ATP 500 et ATP 1000.  

Des résultats décevants à ces tournois, jumelés à de bonnes performances pour les Hurkacz, Fritz, Norrie, Carreno Busta, Sinner ou Berrettini pourraient l’expulser des Finales. Inversement, le sixième rang de Rublev ou le cinquième de Medvedev sont accessibles, advenant des contre-performances des deux Russes.  

De belles semaines en perspective. 

Tableaux, svp ?

Photo : Firenze Open 

Le stade intérieur de Florence semblait parfait pour ce tournoi ATP 250.  

Seulement 4 000 spectateurs dans le Palazzo Wanny, mais beaucoup d’atmosphère pour les joueurs évoluant sur un court de couleur charbon, à l’image de la récente Coupe Laver, à Londres. 

Pour ce beau retour d’un tournoi dans la ville italienne, après 28 ans d’absence, les organisateurs avaient toutefois oublié que plusieurs dizaines de milliers d’amateurs supplémentaires suivaient ces matchs à la télé ou sur une autre forme d’écran. Il y manquait cruellement d’informations pertinentes… informations fournies dans la plupart des autres stades ou d’amphithéâtres de la planète. 

Regardez ce plan large offert aux téléspectateurs, et tentez de trouver les tableaux affichant d’importantes informations.  

Ne vous fatiguez pas les yeux, vous ne les trouverez pas.

Image : Tennis TV

Où est celui qui indique la vélocité des services (le plus important) ? 

Où est celui qui indique le compte à rebours du serveur (shot clock) ? 

Où est celui qui indique la durée du match ? 

Nulle part ! Malheureusement. 

Au cours de la finale opposant Auger-Aliassime à Wolf, j’ai aperçu celui du compte à rebours, par pur hasard, alors que l’Américain se déplaçait lors d’un changement de côté.

Image : TennisTV 

J’aurais pu ajouter le pointage, mais comme les télédiffuseurs l’ajoutent systématiquement en bas, à gauche de l’image, n’en parlons pas. 

Je l’ai déjà écrit, dans ce blogue il y a quelques mois, ces informations sont importantes pour beaucoup de mordus de tennis. Un peu comme le nombre de lancers par chaque équipe, au hockey, ou encore le nombre de temps morts restants, au basketball.  

Comme je l’écrivais un peu plus haut dans cette édition, il est clair que la présence des nombreux partenaires commerciaux est primordiale pour maintenir la viabilité des événements.  

Mais, selon moi, il ne faut pas oublier l’intérêt premier du spectateur : l’information de base concernant le match lui-même. 

Heureusement, la majorité des organisations y pensent. 

Surveillez Rublev

Photo : ATP Tour

Déjà 12.  

12 titres ATP pour le Russe Andrey Rublev, vainqueur de Sebastian Korda à Giron, en Espagne, le 16 octobre. 

12 titres sur les 18 finales jouées dans les cinq premières années de sa carrière. C’est quand même impressionnant. Il gagne deux fois sur trois dès qu’il atteint une finale. 

À l’orée de son 25e anniversaire de naissance (20 oct.), Rublev est probablement le plus sous-estimé de la « Next Gen », ce groupe créé par un marketing brillant de l’ATP, en 2017, et visant à présenter au monde les espoirs de la relève masculine.

Photo : ATP Tour

Finaliste des deux premières éditions de ce concours pour espoirs de 21 ans et moins, Rublev a toutefois évolué dans l’ombre de ses contemporains Alexander Zverev, Daniil Medvedev et Stefanos Tsitsipas, qui ont gravi les échelons vers des places dans le Top 3 mondial. 

Le natif de Moscou s’en est approché, de ce Top 3, atteignant le cinquième échelon du classement entre les 7 novembre et 9 janvier derniers. J’ai l’impression que ce n’est qu’une question de temps avant qu’il n’y parvienne. 

À ses coups d’une puissance étonnante, Rublev allie une hargne et une détermination impressionnantes. Sans être colérique ou déplacé, cette intensité fait de lui un joueur apprécié du public.

Je ne sais s’il sera numéro un mondial, mais il est certes un de ceux qui peuvent aspirer au trône dans cette période transitoire où les immortels du Big 3 commenceront à s’évaporer et où leurs dauphins se battent entre eux pour les remplacer. 

Mais, est-il déjà trop tard pour eux ? Car les dauphins ont peut-être mis trop de temps alors qu’un jeune requin espagnol a fait sa place, sentant la chair fraîche et l’odeur du sang. 

Séparés à la naissance (6)

En terminant, et toujours concernant Andrey Rublev, ne lui trouvez-vous pas un brin de ressemblance avec un acteur du nom de Willem Dafoe ? 

Dans mon plus récent chapitre de ma série « Séparés à la naissance », je vous fais part de cette impression de ressemblance entre un joueur de tennis et une personnalité connue.  

Le choix de la photo de droite, ci-dessus, m’a permis de les comparer, un peu au même âge (Rublev, 24 ans et Dafoe, 31 ans), quand la vedette de cinéma a été révélée au monde entier par sa prestation dans le film oscarisé, Platoon, en 1986.  

Mêmes pommettes saillantes, même sourire franc.  

Ils méritaient bien de faire partie de mon « peloton » de ressemblances, dans ce blogue.

Montage Dafoe Rublev

Courriel : privard@tenniscanada.com 

Twitter : @paul6rivard 

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